Accidents domestiques : dosettes hydrosolubles de lessive liquide

14 juillet 2014

Ces petits ber­lin­gots roses, bleus ou verts res­sem­blent à des bon­bons et atti­rent l’œil des enfants. Leur enve­loppe est conçue pour se rompre au contact de l’eau dans le lave-linge, elle fond donc également au contact de la salive d’un enfant qui le porte à la bouche.

Alors que les cen­tres anti­poi­son et de toxi­co­vi­gi­lance signa­lent une hausse des acci­dents liés aux doset­tes hydro­so­lu­bles de les­sive liquide, le minis­tère des affai­res socia­les et de la santé rap­pelle ce qu’il faut faire en cas de contact acci­den­tel avec le liquide de ces cap­su­les.
- Sur la peau : rincer immé­dia­te­ment et abon­dam­ment pen­dant une dizaine de minu­tes.
- Dans la bouche : net­toyer la bouche avec un gant de toi­lette ou un linge propre humide pour reti­rer le maxi­mum de pro­duit, éviter les bois­sons durant deux heures mais donner à manger une com­pote, une crème des­sert, du pain ou des gâteaux pour absor­ber le pro­duit et tapis­ser la muqueuse diges­tive.
- Dans l’œil : laver l’œil sous un filet d’eau, si pos­si­ble tiède, y com­pris sous les pau­piè­res durant une dizaine de minu­tes, l’eau du robi­net conve­nant très bien.

Dans tous les cas, dès le lavage réa­lisé ou pen­dant le lavage, il faut appe­ler ou faire appe­ler un centre anti­poi­son afin d’obte­nir un avis médi­cal adapté à la situa­tion (en cas de dif­fi­cultés res­pi­ra­toi­res, ne pas hési­ter à contac­ter sans délai le 15).

De 2005 à 2012, 7 562 expo­si­tions acci­den­tel­les au liquide contenu dans ces doset­tes ont été rap­por­tées. 104 cas ont été clas­sés comme graves (com­pli­ca­tions res­pi­ra­toi­res graves, lésions ocu­lai­res).

Il s’agis­sait majo­ri­tai­re­ment d’enfants de moins de 5 ans (92% des cas), dont 7% étaient âgés de moins de un an. L’expo­si­tion était essen­tiel­le­ment orale, ocu­laire ou cuta­née, sou­vent mul­ti­ple. Les symp­tô­mes étaient diges­tifs (vomis­se­ments, irri­ta­tion, lésions des muqueu­ses), ocu­lai­res (conjonc­ti­vi­tes, attein­tes de la cornée), res­pi­ra­toi­res (toux, dif­fi­cultés res­pi­ra­toi­res, infec­tions) et cuta­nés (irri­ta­tion, bru­lu­res).

Le nombre de cas annuels d’expo­si­tions acci­den­tel­les aux doset­tes hydro­so­lu­bles de les­sive liquide est aujourd’hui plus de deux fois supé­rieur à celui lié aux les­si­ves liqui­des clas­si­ques. Cette forte aug­men­ta­tion est cor­ré­lée à la crois­sance rapide du marché des doset­tes de les­si­ves liqui­des pour les lave-linge.

Les carac­té­ris­ti­ques des doset­tes de les­sive liquide (encore appe­lées cap­su­les ou uni­do­ses) expli­quent cette situa­tion. Les enfants sont atti­rés par leur cou­leur sou­vent attrayante et les pren­nent faci­le­ment en main du fait de leur petite taille. L’enve­loppe de la cap­sule, conçue pour se rompre au contact de l’eau, se rompt aussi au contact de la salive dès que l’enfant porte la cap­sule à la bouche.

La pro­jec­tion du liquide en cas de rup­ture est favo­ri­sée par la pres­sion interne, liée à la tech­ni­que de fabri­ca­tion et à la pré­hen­sion par l’enfant. Ce liquide, for­te­ment concen­tré en éléments tensio-actifs, est très agres­sif pour la peau et les muqueu­ses, voire cor­ro­sif en cas de contact pro­longé. Sa vis­co­sité rend dif­fi­cile le net­toyage des muqueu­ses.

Les indus­triels concer­nés ont d’ores et déjà pro­grammé des actions visant à limi­ter les acci­dents : modi­fi­ca­tion de l’embal­lage conte­nant les cap­su­les pour le rendre opaque et plus dif­fi­cile à ouvrir, appo­si­tion de consi­gnes clai­res et visi­bles sur l’embal­lage de bien le refer­mer (double-clic pour les boites et zip pour les sachets plas­ti­ques) et de le tenir hors de portée des enfants. Des mesu­res régle­men­tai­res sont à l’étude pour enca­drer davan­tage ce type de pro­duits, en lien avec les tra­vaux menés au niveau euro­péen sur ce sujet

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