Un Ordre Infirmier pour être reconnus

19 janvier 2006

L’objectif des partisans de la création d’un Ordre Infirmier est de disposer d’une structure intervenant sur l’ensemble de l’exercice professionnel, sur le modèle des ordres infirmiers existant dans d’autres pays d’Europe, en particulier l’Espagne. L’idée d’une copie conforme de l’ordre des mèdecins est unanimement rejetée.

La for­mule juri­di­que "ordre pro­fes­sion­nel" a été rete­nue, car elle est la seule à auto­ri­ser l’adhé­sion obli­ga­toire, dans le res­pect de la Constitution et de la Convention euro­péenne de sau­ve­garde des droits de l’homme. Malgré de mul­ti­ples ten­ta­ti­ves, la pro­fes­sion ne peut se struc­tu­rer par elle même, elle a donc impé­ra­ti­ve­ment besoin de ce "coup de pouce" régle­men­taire.

Au-delà de la défense d’inté­rêts cor­po­ra­tis­tes, il est grand temps d’enga­ger une réelle réflexion sur la place de la pro­fes­sion infir­mière, et ce dans une appro­che citoyenne de la santé. Nous vou­lons per­met­tre à toute infir­mière de s’impli­quer dans le débat public que cons­ti­tue aujourd’hui la santé et la pro­tec­tion sociale.

Nous sou­hai­tons défen­dre les droits comme les devoirs du citoyen, nous refu­ser à tout dis­cours "poli­ti­que­ment cor­rect", à l’accep­ta­tion du fait accom­pli, de la pseudo évidence. Nous vou­lons conju­guer la phi­lo­so­phie des soins et une réa­lité économique, sans en accep­ter la pré­ten­due infailli­ble contrainte.

Nous vou­lons un Ordre de la Profession Infirmière, non pour sa valeur dis­ci­pli­naire, mais pour per­met­tre la cohé­sion des infir­miè­res, et défen­dre la qua­lité des pres­ta­tions qu’elles déli­vrent au public. Nous ne sup­por­tons plus de voir des tech­no­cra­tes déci­der pour les infir­miè­res ce qui est bien pour elles. Dans le cadre d’une struc­ture natio­nale, c’est aux infir­miè­res de gérer l’ensem­ble de leur exer­cice pro­fes­sion­nel.

Les mis­sions de cet ordre infir­mier ont été élaborées col­lec­ti­ve­ment par une qua­ran­taine d’asso­cia­tions et syn­di­cats infir­miers. C’est la pre­mière fois que toutes les "tribus gau­loi­ses" de la pro­fes­sion s’enten­dent sur un docu­ment commun. Dans un milieu porté à l’auto­des­truc­tion et aux que­rel­les intes­ti­nes, c’est un moment rare.

Car le dis­cours tenu par les infir­miè­res sur elles-mêmes, sur leur pro­fes­sion, est un dis­cours plus défai­tiste que confiant, plus déva­lo­ri­sant que valo­ri­sant, plus des­truc­tif que cons­truc­tif. Comme si la pro­fes­sion toute entière était atteinte d’un grave syn­drome dépres­sif col­lec­tif, d’une crise exis­ten­tielle, inquié­tante pour sa survie.

Lorsque nous disons que nous n’avons pas d’auto­no­mie, pas de pou­voir, pas de zone de déci­sion, que nous sommes de sim­ples exé­cu­tan­tes, vou­lons-nous dire que nous nous consi­dé­rons comme des escla­ves, des oppri­més, des subor­don­nés ? Si telle est l’opi­nion que nous avons de nous-mêmes, il n’est pas étonnant que l’avenir nous paraisse sombre et inquié­tant.

L’infir­mière d’aujourd’hui, mais plus encore celle de demain, sera confron­tée à un triple défi : elle devra être à la fois tech­ni­cienne du soin, rela­tion­nelle dans le soin, ainsi qu’éducatrice de la santé. L’infir­mière doit se "pren­dre en valeur", c’est à dire à la fois se pren­dre elle-même en charge, et pren­dre plei­ne­ment cons­cience de sa valeur.

L’infir­mière ne doit pas atten­dre la consi­dé­ra­tion d’autrui du fait de son tra­vail, mais se consi­dé­rer et faire consi­dé­rer son tra­vail. Il faut qu’elle se per­suade qu’elle est irrem­pla­ça­ble, et qu’elle mette tout en oeuvre pour l’affir­mer et le mon­trer.
La créa­tion d’un ordre n’est pas une fin en soi. C’est l’ins­tru­ment par lequel la pro­fes­sion pourra enfin s’affir­mer.

Comment faire pour voter en avril 2008 ?

Fin mars, vous allez rece­voir un second cour­rier du minis­tère, avec votre mot de passe per­son­nel pour voter.
Du 9 au 24 avril 2008 (jusqu’à midi) vous pour­rez vous connec­ter de n’importe quel ordi­na­teur (per­son­nel, pro­fes­sion­nel, cyber café) sur le site de vote :
https://elec­tion-ordre-infir­mier.fr

Attention, pour des rai­sons de sécu­rité, vous ne pouvez pas accè­der direc­te­ment à ce site sécu­risé par un moteur de recher­che.

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