AP-HP : manifestation des hospitaliers mardi 9 décembre à 10h

23 novembre 2008

Manifestation de Montparnasse au Ministère de la Santé contre le plan d’économies et de retructuration de l’AP-HP, à l’appel des syndicats CGT, FO, CFTC, SUD-Santé, UNSA et CFE-CGC de l’AP-HP.

Le 2 octo­bre, nous sommes allés dans l’unité au minis­tère exiger le retrait du plan de déman­tè­le­ment de l’AP-HP qui est l’appli­ca­tion directe de la future loi Bachelot.

Le Directeur Général de l’AP-HP n’a pas pu faire vali­der le 24 octo­bre par le Conseil d’Administration de l’AP-HP son projet de pas­sage de 38 hôpi­taux à 13 grou­pes hos­pi­ta­liers ou « ter­ri­toi­res de santé ».

Pour autant, il ne désarme pas et compte s’appuyer sur la future loi Bachelot qui serait soumis au Parlement début jan­vier pour mettre en œuvre son plan.

Avec le projet de loi Bachelot « Hôpital, Patients, Santé, Territoires », il n’y aurait plus 1.035 hôpi­taux publics mais 300 « ter­ri­toi­res de santé » avec à la clé la sup­pres­sion de 20.000 emplois pour résor­ber le mil­liard -soit-disant- de défi­cit des hôpi­taux au niveau natio­nal.

A l’AP-HP, la mise en place des 13 grou­pes hos­pi­ta­liers ser­vi­rait à réa­li­ser les 300 mil­lions d’économies dont 100 mil­lions dès 2009 et qui sup­pri­me­rait de 2 à 3000 emplois.

Les hôpi­taux de l’AP-HP ont subi des plans d’économies depuis 2003 avec les consé­quen­ces désas­treu­ses que cela a eu sur l’emploi et la prise en charge des patients du fait des fer­me­tu­res de lits par manque de per­son­nels. Sur la seule année 2008, 2000 postes de soi­gnants et 600 postes d’admi­nis­tra­tifs et per­son­nels tech­ni­ques ont été sup­pri­més.

D’ailleurs, le Directeur Général l’a confirmé le 12 novem­bre dans une inter­view dans le « Parisien » : « Ces réor­ga­ni­sa­tions auront évidemment une inci­dence sur l’emploi, mais les départs natu­rels (retraite notam­ment...), qui repré­sen­tent plus de 5% par an de notre effec­tif de 93 000 per­son­nes, per­met­tront l’adap­ta­tion des hôpi­taux à cette réforme ».

Le conseil Supérieur de la Fonction Publique, l’ensem­ble des fédé­ra­tions syn­di­ca­les de la santé, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, la Confédération syn­di­cale des méde­cins fran­çais rejet­tent le projet de loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires ».

Dans une lettre ouverte à Madame Bachelot, les 39 pré­si­dents de CCM (Comité Consultatif Médical) des 38 hôpi­taux et de la phar­ma­cie cen­trale (AGEPS) de l’AP-HP dénon­cent « l’étranglement finan­cier pur et simple » auquel abou­tit « la poli­ti­que déployée dans leurs établissements » et « regret­tent la place faite aux économies à très court terme et à tout prix », les 39 méde­cins sont for­mels : « la qua­lité des soins va en pâtir, de même que l’accès aux soins pour tous ».
détails :

C’est tout l’édifice de notre sys­tème de santé, les hôpi­taux publics et la Sécurité sociale de 1945 dont le finan­ce­ment doit être pro­chai­ne­ment adopté par l’Assemblée natio­nale qui sont mena­cés par la loi de régio­na­li­sa­tion « « Hôpital, Patients, Santé, Territoires ».

La lutte des hos­pi­ta­liers de l’AP-HP a com­mencé par l’annonce, en juillet 2008, d’un plan de regrou­pe­ment (et de fusion) des 39 établissements en 13 grou­pes hos­pi­ta­liers. Il s’agit d’appli­quer la loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire » avant même la pro­mul­ga­tion de la loi (la pré­sen­ta­tion à l’assem­blée est repous­sée à jan­vier).

Déjà l’AP-HP a fermé des cen­tai­nes de lits, que le sec­teur privé lucra­tif s’est empressé d’ouvrir (longs séjours).

Après avoir fait payer les mala­des (fran­chi­ses, for­faits hos­pi­ta­liers, dérem­bour­se­ments), on demande aux hôpi­taux de faire encore et tou­jours des économies alors que depuis 10 ans, les plans d’économies se suc­cè­dent.

Le finan­ce­ment des hôpi­taux par la Tarification à l’acti­vité (T2A), oblige à mul­ti­plier les hos­pi­ta­li­sa­tions cour­tes et bien rému­né­rées.

Pour réa­li­ser ceci, un seul moyen : trier les patients, ceux qui coû­tent peu et qui rap­por­tent. Ainsi qu’une dimi­nu­tion dras­ti­que de la masse sala­riale.

Avec ces dimi­nu­tions de per­son­nels, com­ment faire tour­ner nos hôpi­taux ? La solu­tion est simple : fer­me­ture de ser­vi­ces, regrou­pe­ments et sur­tout mobi­lité des per­son­nels.
Certains établissements (hors AP-HP, mais cela arri­vera chez nous aussi) pro­po­sent même des licen­cie­ments secs.
Avec ces plans suc­ces­sifs d’économies, les per­son­nels souf­frent de plus en plus et les patients sont de moins en moins bien soi­gnés.

L’hôpi­tal a besoin de plus de moyens pour assu­rer ses mis­sions de ser­vice public. La réforme n’aborde jamais les besoins de santé, les délais d’attente aux urgen­ces et aux consul­ta­tions, l’accès aux soins pour tous.

M. LE GUEN, Président socia­liste du Conseil d’Administration et adjoint au maire de Paris, qui a reçu une délé­ga­tion lors du Conseil d’Administration du 24 octo­bre 2008, a reconnu qu’on arri­vait à la limite des plans d’économie sur les per­son­nels et a défendu les regrou­pe­ments comme seule solu­tion pour sortit l’AP-HP des défi­cits.

L’inter­syn­di­cale a mobi­lisé le 2 octo­bre 2008 plus de 5.000 per­son­nes.
détails :

Il est très impor­tant que la mobi­li­sa­tion conti­nue et s’ampli­fie pour le retrait de la loi Bachelot mais aussi contre la T2A. Cette reven­di­ca­tion doit être par­ta­gée par tous les corps de métiers mais aussi par les usa­gers.

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