Réingénierie du diplôme : les kinés claquent la porte !
30 novembre 2008
Le 27 novembre 2008, l’Union (SNMKR et Objectif-Kiné) et la FFMKR ont, après avoir lu une motion rédigée en commun, quitté ensemble le groupe de travail concernant la réingénierie du diplôme de masseur kinésithérapeute dans le cadre de la réforme de la formation initiale et son intégration dans le système européen LMD.
Les organisations représentatives de la profession de masseur kinésithérapeute refusent de cautionner des travaux tournés vers le passé et ne répondant à aucune des aspirations d’évolution souhaitées par la profession.
Le CNOMK, Conseil National de l’Ordre des kinés, a egalement présenté sa motion qui allait dans le même sens et son représentant a quitté la salle en même temps.
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MOTION INTERSYNDICALE DU 27 NOVEMBRE 2008
Les organisations syndicales représentatives des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux participent depuis octobre 2007, aux travaux concernant la ré-ingénierie du diplôme de masseur kinésithérapeute dans le cadre de la réforme de la formation initiale et son intégration dans le système européen LMD. Comme les autres organisations de la profession, ils constatent un écart grandissant entre les légitimes attentes de la profession et les conclusions issues du groupe de pilotage.
Le cadre de ces travaux est ainsi :
Limité au diplôme actuel avec une durée de formation arrêtée en 1969 qui est une des plus faibles d’Europe.
Appuyé sur l’existant alors que l’évolution constante des compétences et des missions des masseurs kinésithérapeutes impose des axes de travail tournés vers l’avenir.
Confiné sur une transversalité et la mise en place de passerelles limitées aux seules professions paramédicales.
La réforme de la formation et du diplôme de Masseur Kinésithérapeute doit pourtant être centrée sur son métier pour permettre à la profession :
D’optimiser sa mission de santé publique, thérapeutique et préventive.
De répondre à ses responsabilités grandissantes au service d’une population vieillissante et/ ou en situation de handicap.
D’être un acteur de la coordination interprofessionnelle
Pour ce faire, les organisations syndicales représentatives des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux demandent :
L’intégration progressive des Masseurs Kinésithérapeutes au L1 Santé, à des fins de sélection, de formation et d’orientation par la généralisation de l’année universitaire probatoire validée, initiée en 1987 et appliquée aujourd’hui par une majorité d’instituts.
Un diplôme d’exercice correspondant au grade international de Master avec des compétences en ingénierie médicale pour répondre aux attentes des patients et garantir la sécurité et la qualité du système de santé.
Une discipline propre à la profession permettant la nécessaire spécificité du corps enseignant et la mise en place d’une véritable recherche en Masso Kinésithérapie.
A cette fin, il importe que le groupe de travail sur la ré ingénierie du diplôme :
Entreprenne une étude sur la transversalité avec les professions médicales.
Réoriente ses travaux pour se tourner vers une réflexion prospective dépassant le constat passéiste.
Dans l’attente d’une réponse positive, les organisations syndicales représentatives des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux décident :
De suspendre leur participation au groupe de travail.
De présenter une proposition argumentée et unitaire au Gouvernement avant la fin de l’année. »
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DECLARATION DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE
L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes constate le désarroi des organisations professionnelles, confrontées aux perspectives de la formation initiale, telle qu’elle semble être envisagée. L’Ordre a bien conscience que le travail de réingénierie est indispensable pour fixer le cadre, le contenu et la durée de la formation initiale ; il note cependant, que compte tenu du volume des connaissances et du savoir-faire nécessaires, cette durée lui apparaît sous-évaluée.
L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes participe, depuis octobre 2007, aux travaux de réingénierie du diplôme de masseur-kinésithérapeute dans le cadre de la réforme de la formation initiale.
La production du groupe de travail, où ont siégé toutes les composantes syndicales et associatives représentatives de la profession, met en évidence, sur le seul constat de l’existant, la nécessité pour les futurs professionnels d’acquérir durant leur formation des compétences en ingénierie de la santé.
A ce stade, il apparait que la durée de formation actuelle arrêtée en 1969 (qui est la plus courte d’Europe), ne permet pas d’atteindre ces objectifs. De plus, l’évolution constante des compétences nécessaires à la réalisation de nouvelles missions destinées à répondre aux besoins de santé publique impose un travail d’anticipation.
Le travail sur les transversalités et les passerelles interprofessionnelles ne peut être confiné aux seules professions d’auxiliaires médicaux, mais doit intégrer l’ensemble des professions de santé (médicales ou non).
La réforme de la formation et du diplôme de masseur-kinésithérapeute doit être guidée par les nécessités de l’exercice du métier de masseur-kinésithérapeute afin de permettre à la profession :
d’optimiser sa mission de santé publique, thérapeutique et préventive ;
de répondre à ses responsabilités grandissantes au service d’une population vieillissante et /ou en situation de handicap ou de multi pathologie ;
d’être un acteur de la coordination interprofessionnelle.
Pour répondre à ces impératife es qualités, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes demande :
L’intégration progressive des masseurs kinésithérapeutes au Ll Santé, à des fins de sélection, de formation et d’orientation, par la généralisation de l’année universitaire probatoire validée, initiée en 1987 et appliquée aujourd’hui par une majorité d’instituts.
Un diplôme d’exercice correspondant au grade international de Master, avec des compétences en ingénierie de la santé, pour répondre aux attentes des patients et garantir la sécurité et la qualité du système de santé.
Une discipline propre à la profession, permettant la nomination d’un corps enseignant-chercheur (ayant la double compétence : professionnelle et scientifique - PT, PhD) et la mise en place d’une véritable dynamique de recherche en masso-kinésithérapie.
A cette fin, il importe que le groupe de travail sur la réingénierie du diplôme :
Entreprenne de façon complémentaire, une étude sur la transversalité avec les professions médicales.
Réoriente ses travaux pour se tourner vers une réflexion prospective dépassant le constat passéiste.