Cotisation ordinale : consternation au SNPI

15 avril 2009

Marie-Hélène Feuillin, élue pour trois ans Présidente du SNPI CFE-CGC lors de l’Assemblée Générale du 24 mars 2009, réagit au montant de la cotisation ordinale voté ces jours ci par le CNOI.

Marie-Hélène Feuillin, Présidente du SNPI CFE-CGC, seul syn­di­cat repré­sen­ta­tif d’infir­miers sala­riés à avoir porté depuis plu­sieurs années le projet de créa­tion d’un Ordre des Infirmiers, ne peut qu’expri­mer sa cons­ter­na­tion à l’annonce de la coti­sa­tion fixée à 75 euros par le Conseil National de l’Ordre des Infirmiers (CNOI) le 3 avril 2009.

Cette déci­sion du CNOI est en com­plète contra­dic­tion avec le projet ini­tial porté par le « Groupe Sainte Anne » (dès la pla­quette dif­fu­sée lors du Salon Infirmier de novem­bre 2004) et les enga­ge­ments pris plus récem­ment lors de la « pre­mière ren­contre des Présidents des Conseils Départementaux et Régionaux » le 24 octo­bre 2008, où une très large majo­rité s’était pro­non­cée en faveur d’une coti­sa­tion de 30 euros.

Cette déci­sion du CNOI ne peut « qu’appor­ter de l’eau au moulin » des détrac­teurs et oppo­sants à cette struc­ture ordi­nale. Certes, seul le CNOI est légi­time dans le choix du mon­tant, et il « estime avoir fixé la coti­sa­tion au plus juste de ses objec­tifs après une étude bud­gé­taire pré­cise ». Mais cette déci­sion affecte également les adhé­rents du SNPI CFE-CGC, et il nous parait peu oppor­tun, dans le contexte actuel de réces­sion, de tabler si haut pour une pre­mière coti­sa­tion.

Un budget pré­vi­sion­nel peut se cons­truire de deux maniè­res :
- partir d’un mon­tant sym­bo­li­que de coti­sa­tion accep­ta­ble par le plus grand nombre, mul­ti­plier par le nombre de coti­sants, et orga­ni­ser ses dépen­ses en fonc­tion de ses moyens (ce que fait chaque mois un sala­rié)
- partir de son idéal (à l’exem­ple d’un Ordre qui a des décen­nies d’ancien­neté), divi­ser par le nombre d’infir­miers, et abou­tir à un tel mon­tant de coti­sa­tion.

Beaucoup de can­di­dats ordi­naux se sont fait élire en s’enga­geant dans leur pro­fes­sion de foi sur une coti­sa­tion modi­que. Aussi le SNPI CFE-CGC estime que le choix du CNOI va débou­cher sur un rendez-vous manqué : l’impor­tant pour ce pre­mier mandat de deux ans était d’asseoir la repré­sen­ta­ti­vité de l’Ordre des Infirmiers, avec une coti­sa­tion accep­ta­ble par le plus grand monde. Au lieu de quoi le CNOI a pris le risque que seule une mino­rité de pro­fes­sion­nels cotise à un tel tarif.

Le SNPI CFE-CGC reste convaincu de la néces­sité d’une « struc­ture ordi­nale indé­pen­dante ayant toutes lati­tu­des pour lui per­met­tre d’assu­rer la pro­mo­tion et la défense de l’ensem­ble de la pro­fes­sion infir­mière, quelle que soit sa pra­ti­que, son mode d’exer­cice, sa région ». Cette indé­pen­dance a un coût certes... mais le mon­tant de coti­sa­tion retenu reste dif­fi­ci­le­ment accep­ta­ble pour de nom­breux infir­miers. Au lieu de se consa­crer uni­que­ment à la défense et à la pro­mo­tion de la pro­fes­sion, l’Ordre va devoir faire face aux réac­tions mul­ti­ples d’incom­pré­hen­sion et d’oppo­si­tion qui vont suivre.

Afin de pon­dé­rer ce mon­tant pour les pro­fes­sion­nels infir­miers, et en par­ti­cu­lier les adhé­rents du SNPI CFE-CGC, notre syn­di­cat vient d’écrire à tous les Députés et Sénateurs pour obte­nir une déduc­tion fis­cale de la coti­sa­tion ordi­nale, à l’exem­ple de ce qui se fait déjà pour les coti­sa­tions des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les, et les dons aux asso­cia­tions.

Marie Hélène FEUILLIN
Présidente du SNPI CFE-CGC

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