Obligation de vaccination : décision du Conseil constitutionnel

30 mars 2015

Décision n° 2015-458 QPC du 20 mars 2015

Dans une déci­sion du 20 mars 2015 concer­nant l’obli­ga­tion de vac­ci­na­tion anti­diph­té­ri­que, anti­té­ta­ni­que et anti­po­lio­myé­li­ti­que pour les enfants mineurs, le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a consi­déré cette vac­ci­na­tion obli­ga­toire des enfants conforme à la Constitution.

La simple négli­gence ou le refus de vac­ci­na­tion peut entraî­ner des sanc­tions. Pour toute ins­crip­tion d’un enfant en col­lec­ti­vité (crèche ou école notam­ment), le vaccin DTP doit être effec­tué (sauf contre-indi­ca­tion médi­cale).

Le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a été saisi le 15 jan­vier 2015 par la Cour de cas­sa­tion, d’une ques­tion prio­ri­taire de cons­ti­tu­tion­na­lité posée pour les époux L.. Cette ques­tion por­tait sur la confor­mité aux droits et liber­tés que la Constitution garan­tit des arti­cles L. 3111-1 à L. 3111-3 du code de la santé publi­que.

Ces dis­po­si­tions sont rela­ti­ves aux obli­ga­tions de vac­ci­na­tion anti­diph­té­ri­que, anti­té­ta­ni­que et anti­po­lio­myé­li­ti­que pour les enfants mineurs, sous la res­pon­sa­bi­lité de leurs parents. Les requé­rants sou­te­naient que ces vac­ci­na­tions obli­ga­toi­res pou­vaient faire courir un risque pour la santé contraire à l’exi­gence cons­ti­tu­tion­nelle de pro­tec­tion de la santé garan­tie par le onzième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946. Le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a écarté ce grief et jugé ces dis­po­si­tions confor­mes à la Constitution.

Le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a relevé qu’en impo­sant ces obli­ga­tions de vac­ci­na­tion, le légis­la­teur a entendu lutter contre trois mala­dies très graves et conta­gieu­ses ou insus­cep­ti­bles d’être éradiquées. Le légis­la­teur a notam­ment pré­cisé que cha­cune de ces obli­ga­tions de vac­ci­na­tion ne s’impose que sous la réserve d’une contre-indi­ca­tion médi­cale reconnue.

Le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a jugé qu’il est loi­si­ble au légis­la­teur de défi­nir une poli­ti­que de vac­ci­na­tion afin de pro­té­ger la santé indi­vi­duelle et col­lec­tive. Il n’appar­tient pas au Conseil cons­ti­tu­tion­nel, qui ne dis­pose pas d’un pou­voir géné­ral d’appré­cia­tion et de déci­sion de même nature que celui du Parlement, de remet­tre en cause, au regard de l’état des connais­san­ces et des tech­ni­ques, les dis­po­si­tions prises par le légis­la­teur ni de recher­cher si l’objec­tif de pro­tec­tion de la santé que s’est assi­gné le légis­la­teur aurait pu être atteint par d’autres voies, dès lors que les moda­li­tés rete­nues par la loi ne sont pas mani­fes­te­ment inap­pro­priées à l’objec­tif visé.

Le Conseil a conclu que, par les dis­po­si­tions contes­tées, le légis­la­teur n’a pas porté atteinte à l’exi­gence cons­ti­tu­tion­nelle de pro­tec­tion de la santé telle qu’elle est garan­tie par le Préambule de 1946.

Source http://www.conseil-cons­ti­tu­tion­nel.fr/conseil-cons­ti­tu­tion­nel/fran­cais/les-deci­sions/acces-par-date/deci­sions-depuis-1959/2015/2015-458-qpc/deci­sion-n-2015-458-qpc-du-20-mars-2015.143458.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

L’infirmière accompagne le patient aux prises avec la bureaucratie des soins de santé

Un diagnostic tombe. Les traitements commencent. Puis viennent les démarches : formulaires à (…)

Quand les décisions médicales paralysent, l’infirmière devient la clé pour avancer

Se retrouver face à des choix médicaux contradictoires est une situation angoissante. Les (…)

Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe

"Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe" : l’équipe du SNPI, (…)

Ratios de patients par infirmière : texte adopté en Commission de l’Assemblée nationale

Enfin une bonne nouvelle pour les #soignants ! La proposition de loi instaurant un nombre de (…)

Plaies et cicatrisation : une expertise infirmière, méconnue par la réglementation

En France, environ 2 millions de personnes souffrent chaque année de plaies chroniques. Un (…)

La relation qui soigne : l’oubliée des missions infirmières officielles

Un patient n’attend pas qu’un soin technique. Il veut être écouté, compris, rassuré. Pourtant, (…)