Pénibilité au travail : les pires conditions sont à l’hôpital

Pénibilité au travail : les pires conditions sont à l'hôpital

30 décembre 2019

Une étude publiée le 24.12.19 par la Dares, l’orga­nisme sta­tis­ti­que dépen­dant du minis­tère du Travail, montre que la péni­bi­lité au tra­vail est très élevée pour le per­son­nel hos­pi­ta­lier.

L’étude sur l’expo­si­tion aux ris­ques des sala­riés du privé et du public prouve que c’est le per­son­nel hos­pi­ta­lier qui a la péni­bi­lité la plus élevée, avec quatre grands types de “ris­ques” ana­ly­sés : les contrain­tes phy­si­ques, les contrain­tes orga­ni­sa­tion­nel­les, l’expo­si­tion à des agents chi­mi­ques et bio­lo­gi­ques, et l’expo­si­tion à des ris­ques psy­cho­so­ciaux.

La manu­ten­tion manuelle de char­ges concerne 53,5% des agents, avec des contrain­tes “pos­tu­ra­les et arti­cu­lai­res” (posi­tion debout pro­lon­gée, pié­ti­ne­ment, pos­ture à genoux et/ou accrou­pie, etc.).

85 % des hos­pi­ta­liers sont expo­sés à au moins une péni­bi­lité phy­si­que : la posi­tion debout pro­lon­gée, le port de char­ges lour­des, la réa­li­sa­tion de mou­ve­ments dou­lou­reux et fati­gants ainsi que des dépla­ce­ments fré­quents et longs.

Le per­son­nel hos­pi­ta­lier est également le plus exposé aux ris­ques bio­lo­gi­ques (73%), et à des agents chi­mi­ques comme l’eau de javel ou dif­fé­rents types d’alcools (éthanol, buta­nol, iso­pro­pa­nol, etc.) : 57% des agents hos­pi­ta­liers en souf­frent.

Ces sala­riés sont par­ti­cu­liè­re­ment expo­sés au risque d’aban­don de tâche pour une autre non prévue (65,8%) ; aux horai­res varia­bles d’un jour à l’autre (34,1%) ; ou encore au tra­vail le diman­che (45,6%) et au tra­vail de nuit. Sans comp­ter le fait de devoir tra­vailler au-delà de l’horaire offi­ciel, et de ne pas avoir assez de temps pour faire cor­rec­te­ment son tra­vail.

Le tra­vail de nuit, le tra­vail le week-end ou encore le fait de ne pas dis­po­ser d’au moins 48 heures consé­cu­ti­ves de repos concer­nent plus de 70 % des per­son­nels du sec­teur hos­pi­ta­lier.

Ces trois formes de contrainte (horai­res déca­lés, péni­bi­lité phy­si­que et expo­si­tion à des ris­ques chi­mi­ques et bio­lo­gi­ques) se cumu­lent et tou­chent plus for­te­ment cer­tains métiers. Les infir­miè­res, les sages-femmes et les aides-soi­gnan­tes sont les plus for­te­ment sou­mi­ses aux contrain­tes patho­gè­nes.

Le per­son­nel hos­pi­ta­lier fait face aux contrain­tes horai­res, au contact avec le public par­fois dif­fi­cile : 30 infir­miers sont agres­sés chaque jour dans les établissements de santé.

Enfin, les hos­pi­ta­liers sont les plus expo­sés aux ris­ques psy­cho­so­ciaux :
- 35,3% d’entre eux disent être en situa­tion de ten­sion au tra­vail (forte demande psy­cho­lo­gi­que et faible lati­tude déci­sion­nelle),
- 57,7% des hos­pi­ta­liers souf­fre d’un manque de reconnais­sance,

Téléchargez le Document DARES Direction de l’ani­ma­tion de la recher­che, des études et des sta­tis­ti­ques (minis­tère du Travail), Les expo­si­tions aux ris­ques pro­fes­sion­nels dans la fonc­tion publi­que et le sec­teur privé en 2017 (Synthèse Stat’ Enquête SUMER 2017)
https://s3-eu-west-1.ama­zo­naws.com/static.hos­pi­me­dia.fr/docu­ments/205415/4840/Publication_de_la_Dares.pdf?1577462258

Voir également :
- https://www.lci.fr/popu­la­tion/video-peni­bi­lite-la-fonc­tion-publi­que-plus-expo­see-que-le-prive-2141375.html

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