Réforme du Code du travail : primauté de l’accord d’entreprise

25 septembre 2017

Avec la réforme du code du tra­vail, votre rému­né­ra­tion pour­rait bais­ser car les primes de nuit, d’ancien­neté ou le 13e mois seront désor­mais du res­sort des direc­tions.

Les ordon­nan­ces du 23.09.17 défi­nis­sent trois blocs de négo­cia­tion col­lec­tive.

Le pre­mier concerne les thèmes que les bran­ches conser­vent. On y trouve notam­ment les salai­res minima, les clas­si­fi­ca­tions, la mutuelle/pré­voyance, l’égalité hommes-femmes, la période d’essai. Ainsi que les condi­tions de renou­vel­le­ment des CDD et leur durée glo­bale, et les condi­tions de recours au contrat de chan­tier dans leur sec­teur.

Cela ne veut pas dire qu’il ne peut y avoir d’accord d’entre­prise sur le sujet. Mais, pour pou­voir s’appli­quer, il faut qu’il offre des garan­ties "au moins équivalentes" (terme peu clair aux yeux des juris­tes, qui redou­tent déjà des conten­tieux). 

Deuxième bloc, celui qui concerne les sujets qui revien­nent à l’entre­prise sauf si les bran­ches déci­dent expres­sé­ment de garder la main dessus. C’est le cas de la pré­ven­tion de la péni­bi­lité, de l’emploi des tra­vailleurs han­di­ca­pés, des primes pour tra­vaux dan­ge­reux ou insa­lu­bres. Si la bran­che ver­rouille ces sujets, un accord d’entre­prise ne peut se déployer que s’il pré­voit des "garan­ties au moins équivalentes". 

Troisième bloc, "tout le reste" (primes d’ancien­neté, 13e mois, droits fami­liaux de type "jours enfants malade", "jours sup­plé­men­taire post-congé mater­nité légal", etc), l’accord d’entre­prise a la prio­rité, quand bien même il offri­rait moins de garan­ties que l’accord de bran­che. 

En l’absence de délé­gué syn­di­cal, les entre­pri­ses de moins de 50 sala­riés pour­ront négo­cier un accord direc­te­ment avec un "élu maison" non man­daté par un syn­di­cat.

Un accord col­lec­tif modi­fiant la rému­né­ra­tion men­suelle, l’orga­ni­sa­tion, les horai­res de tra­vail ou le lieu de tra­vail du sala­rié pourra désor­mais être conclu sans que l’impé­ra­tif du main­tien ou du déve­lop­pe­ment de l’emploi soit en jeu : il suf­fira, disent les ordon­nan­ces, que l’accord réponde "aux néces­si­tés liées au fonc­tion­ne­ment de l’entre­prise". Une défi­ni­tion qui ouvre tous les champs des pos­si­bles. Ces accords s’impo­se­ront sur le contrat de tra­vail. Le licen­cie­ment du sala­rié refu­sant de se le voir appli­quer sera pré­sumé pour cause réelle et sérieuse.

Source :
 Ordonnance n° 2017-1385 du 22 sep­tem­bre 2017 rela­tive au ren­for­ce­ment de la négo­cia­tion col­lec­tive (NOR : MTRT1724786R) https://www.legi­france.gouv.fr/affich­Texte.do;jses­sio­nid=D327007D79747E6D5740212294C10CCE.tplg­fr33s_2?cid­Texte=JORFTEXT000035607311&date­Texte=&oldAc­tion=rechJO&cate­go­rie­Lien=id&idJO=JORFCONT000035606911
 les autres ordon­nan­ces du JO du 23.09.17 https://www.legi­france.gouv.fr/affi­chJO.do?idJO=JORFCONT000035606911

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Décret infirmier : quand le ministère efface des avancées votées par le Parlement

En juin 2025, le Parlement a voté une loi ambitieuse sur la profession infirmière. Elle devait (…)

Accès direct, orientation, soins relationnels : les grands absents du nouveau décret infirmier

Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est en préparation. (…)

Hôpitaux, cliniques, EHPAD : le 18 septembre on se bouge pour soigner !

Il y a un seuil où l’austérité n’est plus une ligne comptable mais une mise en danger. Le plan (…)

Mobilisation unitaire du 18 septembre 2025

Le jeudi 18 septembre prochain, l’ensemble des organisations syndicales appelle à une journée (…)

Reconnaissance IADE en pratique avancée : arrêté du 05.09.25

Une avancée historique pour les infirmiers anesthésistes ! Après la reconnaissance en 2010 du (…)

Le décret sur l’infirmier référent validé par le HCPP

Au-delà des « logiques corporatistes d’un ancien temps », estime Thierry Amouroux, (…)