Covid-19 : stratégie de vaccination HAS face aux variants du SARS-CoV-2

12 avril 2021

Le SNPI s’est battu pour que les pro­fes­sion­nels de santé soient vac­ci­nés avec un vaccin plus effi­cace qu’astra­ze­neca car ils sont par­ti­cu­liè­re­ment expo­sés (en fré­quence et en charge virale). C’est enfin le cas depuis le 20 mars.

Nous aler­tions sur la moin­dre effi­ca­cité contre le Covid19 (70% à 76% contre 94% pour les vac­cins ARN) mais sur­tout face au variant sud-afri­cain très pré­sent outre-mer et en Moselle. Le der­nier com­mu­ni­qué de la HAS conforte notre ana­lyse :

Communiqué HAS du 9 avril 2021 :

L’émergence de variants du SARS-CoV-2 en France fait l’objet d’une sur­veillance atten­tive. L’enjeu est de pou­voir garan­tir l’effi­ca­cité vac­ci­nale sur l’ensem­ble du ter­ri­toire. La HAS fait le point sur l’état des connais­san­ces rela­ti­ves à l’effi­ca­cité des vac­cins dis­po­ni­bles contre les dif­fé­rents variants. Les vac­cins dis­po­ni­bles sont effi­ca­ces contre les variants repré­sen­tant la très grande majo­rité des cas au niveau natio­nal. Dans cer­tains ter­ri­toi­res spé­ci­fi­ques, la HAS recom­mande la pour­suite des mesu­res loca­les mises en place.

La stra­té­gie vac­ci­nale contre la Covid-19 a été défi­nie alors que la forme “his­to­ri­que” du SARS-CoV-2 cir­cu­lait majo­ri­tai­re­ment en France. L’arri­vée de variants de ce virus – plus conta­gieux ou plus létaux selon les cas – a conduit les auto­ri­tés à mettre en place, dès le début du mois de mars, des adap­ta­tions loca­les de cette stra­té­gie, dans un nombre limité de dépar­te­ments.

Dans ce contexte, la HAS a réa­lisé une revue des don­nées dis­po­ni­bles rela­ti­ves à l’effi­ca­cité des dif­fé­rents vac­cins contre les variants iden­ti­fiés sur le ter­ri­toire fran­çais, afin d’évaluer, pour le mois d’avril, la néces­sité d’une adap­ta­tion de la stra­té­gie vac­ci­nale.

Quatre variants sont pré­sents sur le ter­ri­toire natio­nal : le variant dit « anglais » (B.1.1.7), le variant dit « sud-afri­cain » (B.1.351), le variant dit « bré­si­lien » (P1), ainsi que le variant B.1.1.7 ayant acquis la muta­tion E484K.

Depuis plu­sieurs semai­nes, c’est le variant anglais qui est majo­ri­taire en France. Les don­nées de la lit­té­ra­ture des quatre vac­cins dis­po­ni­bles, à savoir Comirnaty® de Pfizer/BioNTech, ARNm-1273® de Moderna, AstraZeneca rebap­tisé Vaxzevria et Janssen, sug­gè­rent qu’ils res­tent actifs contre le variant anglais. Pour la HAS, la stra­té­gie vac­ci­nale en vigueur reste par consé­quent per­ti­nente.

Les variants détec­tés en Afrique du Sud et au Brésil, bien que très mino­ri­tai­res en France, ont une pré­sence signi­fi­ca­tive dans un nombre limité de ter­ri­toi­res depuis plu­sieurs semai­nes : dans cer­tains ter­ri­toi­res ultra­ma­rins (Guyane, La Réunion et Mayotte) où ils repré­sen­tent entre 40% et 48% des cas et en Moselle où cette pro­por­tion s’établit à 35%.

Les mesu­res loca­les mises en place doi­vent être pour­sui­vies

La pré­sence du variant sud-afri­cain et le contexte d’appro­vi­sion­ne­ment en vac­cins amè­nent la HAS à confir­mer l’inté­rêt des dis­po­si­tions d’appro­vi­sion­ne­ment spé­ci­fi­ques mises en place dans ces quatre ter­ri­toi­res.

Ainsi, Outre-Mer (Guyane, Mayotte et La Réunion) où le variant sud-afri­cain repré­sente près de la moitié des cas et où la four­ni­ture d’un seul type de vac­cins est favo­ri­sée par les contrain­tes logis­ti­ques, la HAS recom­mande la pour­suite de la stra­té­gie déjà mise en place avec l’uti­li­sa­tion exclu­sive des vac­cins à ARNm.

En Moselle, dans un contexte où le variant sud-afri­cain est signi­fi­ca­ti­ve­ment pré­sent mais sans aug­men­ta­tion de sa pré­va­lence au cours des quatre der­niè­res semai­nes, la HAS recom­mande, à ce stade, de conti­nuer à pri­vi­lé­gier l’accès aux vac­cins pour les­quels on dis­pose de don­nées en faveur du main­tien d’un niveau élevé d’effi­ca­cité contre le variant sud-afri­cain. Il s’agit des vac­cins Comirnaty® (BioNTech/Pfizer) et ARNm-1273® (Moderna), d’une part et du vaccin Janssen, d’autre part, dès lors qu’il sera dis­po­ni­ble.

Pour tous ces vac­cins, la HAS recom­mande la mise en place, dans ce dépar­te­ment, d’un accès aux pro­fes­sion­nels auto­ri­sés à la vac­ci­na­tion en ville.

Dans le reste du ter­ri­toire natio­nal, la pro­por­tion du variant sud-afri­cain reste sys­té­ma­ti­que­ment infé­rieure à 20%. La HAS consi­dère que cela ne jus­ti­fie pas d’y mettre en place, à ce stade, une stra­té­gie dif­fé­ren­ciée de recours aux vac­cins.

Cet avis sera revu en fonc­tion des don­nées de pré­va­lence des prin­ci­paux variants cir­cu­lant en France et de la dis­po­ni­bi­lité et des carac­té­ris­ti­ques des dif­fé­rents vac­cins dis­po­ni­bles.

Source https://www.has-sante.fr/jcms/p_3260338/fr/covid-19-quelle-stra­te­gie-de-vac­ci­na­tion-face-aux-variants-du-sars-cov-2

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