De nouvelles atteintes à l’assurance maladie

25 janvier 2011

Communiqué confédéral du 25.01.11

Après avoir mis la pres­sion pour réduire la cou­ver­ture des soins cou­rants, le gou­ver­ne­ment s’atta­que aux mala­dies graves dont la prise en charge cons­ti­tue la raison d’être de l’assu­rance mala­die. Il révise les cri­tè­res d’admis­sion dans le dis­po­si­tif des Affections de longue durée (ALD).

Sont notam­ment reti­rés de la prise en charge, les soins portés à l’hyper­ten­sion arté­rielle sévère, contre l’avis de nom­breu­ses socié­tés de méde­cine. Cette démar­che est contraire à l’esprit de pro­tec­tion de l’assu­rance mala­die, pour une économie de bout de chan­delle ! Pour gagner quel­ques euros, cette mesure va entraî­ner une aggra­va­tion des affec­tions cardio-vas­cu­lai­res ce qui pro­vo­quera une dépense beau­coup plus impor­tante que la petite économie appor­tée. L’objec­tif est plus poli­ti­que qu’économique : il s’agit de détri­co­ter la pro­tec­tion de l’assu­rance mala­die, maille par maille.

La deuxième atta­que devrait porter pro­chai­ne­ment sur le dia­bète. Le député Jean Pierre Door a déposé un projet de loi ins­tal­lant un « bou­clier sani­taire » qui obli­gera les mala­des à décla­rer le niveau de leur revenu à la caisse qui déter­mi­nera en consé­quence la hau­teur du rem­bour­se­ment de soins. Un jour vien­dra où l’on devra pré­sen­ter à son bou­cher ou son bou­lan­ger sa feuille de paie pour régler ses achats pro­por­tion­nel­le­ment à ses reve­nus ! Déjà, les sala­riés coti­sent en fonc­tion de leur salaire sans pla­fond. Si ce projet prend forme, ils ne seraient plus rem­bour­sés au-delà d’un cer­tain niveau de revenu ! Pour que la pro­po­si­tion de Jean-Pierre Door soit juste et cohé­rente, il fau­drait qu’en regard d’un pla­fond de reste à charge des ména­ges, il y ait un pla­fond de coti­sa­tions.

Les mem­bres de l’enca­dre­ment et les clas­ses moyen­nes coti­sent sans pla­fond sur leurs reve­nus, sont indem­ni­sés avec pla­fond en cas d’acci­dent du tra­vail et, en cas de mala­die, se ver­raient également indem­ni­sés pro­por­tion­nel­le­ment à leurs salai­res ! C’est la triple peine pour celles et ceux qui, par leur tra­vail, par­vien­nent à gagner plus que le SMIC. Alors qu’ils sont déjà les seuls à sup­por­ter le poids fiscal de l’impôt sur le revenu.

La CFE-CGC s’oppo­sera à ce bou­clier sani­taire qui, avec le détri­co­tage des ALD, annonce la fin de l’assu­rance mala­die. Elle saura expli­quer, dans les pro­chains mois, aux citoyens électeurs, le sens des orien­ta­tions et déci­sions prises par leurs élus…

Service com­mu­ni­ca­tion CFE-CGC

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