Ecoles mal ventilées : un risque massif ignoré par les municipalités

19 novembre 2025

Chaque jour, 6,4 millions d’enfants respirent un air dont personne ne leur garantit la qualité. C’est un angle mort de la santé publique, pourtant documenté depuis des années. Et c’est la raison pour laquelle le SNPI a signé, avec 140 soignants, enseignants, scientifiques et parents, une tribune publiée dans L’Express : nous appelons les maires à agir enfin sur la qualité de l’air dans les écoles.

Depuis la pandémie, les engagements se sont succédé. Promesse présidentielle d’un « effort massif ». Révision du code de l’Environnement. Décret de 2022 rendant obligatoire la mesure du CO₂ dans les établissements scolaires avant fin 2024.

Mais sur le terrain, le constat est implacable : peu de communes disposent aujourd’hui d’un diagnostic fiable salle par salle. Sans mesure, pas de priorité. Sans priorité, pas de stratégie. Et sans stratégie, nos écoles restent des lieux où l’air se renouvelle mal, où les virus circulent davantage et où les enfants apprennent dans des conditions sous-optimales.

Pourtant, les repères sont simples :
 800 ppm = bonne ventilation.
 1500 ppm = qualité de l’air inacceptable.

Et les outils existent : des capteurs CO₂ fiables coûtent quelques centaines d’euros. L’OMS ou Santé publique France rappellent tous qu’une ventilation maîtrisée réduit la transmission des virus respiratoires, limite l’asthme et améliore la concentration. SPF estime même que 30.000 nouveaux cas d’asthme pourraient être évités chaque année avec une meilleure qualité de l’air intérieur.

Améliorer la ventilation, ce n’est ni un luxe ni une lubie : c’est un levier efficace pour réduire les infections, les absences scolaires, les passages aux urgences, les décompensations de maladies chroniques. Et c’est aussi une mesure de justice sociale : les enfants les plus vulnérables paient le prix fort des classes mal ventilées.

Alors pourquoi cela n’avance-t-il pas ?

Parce que le bénéfice sanitaire revient à l’Assurance maladie ou à l’Éducation nationale, tandis que la facture repose sur les communes. Une absurdité administrative qui paralyse l’action publique.

À quatre mois des municipales, nous posons une question simple : Quel maire peut aujourd’hui garantir la qualité de l’air dans chacune de ses écoles ?

Il est temps d’assumer cette responsabilité. Il est temps de donner à chaque parent, chaque enseignant, chaque enfant la transparence qu’ils méritent : un diagnostic public, un plan d’action, et des bâtiments qui protègent vraiment la santé.

La qualité de l’air n’est pas un sujet technique. C’est un enjeu d’égalité, de santé publique et de confiance. Et il est urgent d’en faire une priorité municipale.

👉 À lire dans L’Express : la tribune de 140 signataires pour une action immédiate.
https://www.lexpress.fr/sciences-sante/qualite-de-lair-dans-les-ecoles-des-soignants-enseignants-scientifiques-et-parents-interpellent-les-X7LLDQYRE5HBTGUSZWUF3AK5KY/

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Ecoles mal ventilées : un risque massif ignoré par les municipalités

Chaque jour, 6,4 millions d’enfants respirent un air dont personne ne leur garantit la qualité. (…)

Tribune "La qualité de l’air dans les écoles est un enjeu crucial"

Tribune. Depuis la pandémie, beaucoup de promesses ont été faites sur la qualité de l’air dans (…)

Etats Généraux Infirmiers : pour que la loi infirmière devienne soin

Comment une profession aussi centrale pour la santé publique peut-elle rester en marge des (…)

PMI : 80 ans et un avenir qui se joue maintenant

Quatre-vingts ans après sa création, la Protection maternelle et infantile PMI reste l’un des (…)

Vaccination : les infirmières en première ligne, dans le monde entier

Du Rwanda au Canada, de la Finlande à l’Australie, la vaccination repose avant tout sur les (…)

Remplacer une infirmière par une aide-soignante, c’est augmenter le risque de décès

Chaque fois qu’un établissement de santé remplace une infirmière par une aide-soignante pour « (…)