Infections nosocomiales : 1 patient hospitalisé sur 20 est touché

24 juin 2018
Conséquence de l’augmentation de la charge de travail, la prévalence est un augmentation. Le risque augmente avec le nombre de patient par soignant.
Selon les résultats de la 6e enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux (ENP), réalisée en mai et juin 2017, la prévalence globale des patients infectés est restée stable entre 2012 et 2017, alors qu’elle avait diminué de 10% entre 2006 et 2012. Cette enquête est menée tous les cinq ans.
Les infections nosocomiales : de quoi s’agit–il ?
Une infection nosocomiale est une infection associée aux soins (IAS) contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital, clinique, etc.) et reconnue comme telle si elle apparaît après 48 heures d’hospitalisation.
Elle peut être liée aux soins dispensés au patient ou simplement survenir lors de l’hospitalisation. Le malade peut s’infecter avec ses propres micro-organismes, à la faveur d’un acte invasif et/ou en raison d’une fragilité particulière. Les micro-organismes peuvent aussi avoir pour origine les autres malades, les personnels ou la contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, équipements, alimentation, etc.).
Chaque année, 4 000 patients décèdent des suites d’une infection nosocomiale.
Quel que soit son mode de transmission, la survenue d’une infection nosocomiale est favorisée par la situation médicale du patient qui dépend de :
son âge et sa pathologie : sont particulièrement à risque les personnes âgées, les personnes immunodéprimées, les nouveaux nés, en particulier les prématurés, les polytraumatisés et les grands brûlés ;
certains traitements (antibiotiques qui déséquilibrent la flore bactérienne des patients et sélectionnent les bactéries résistantes ; traitements immunosuppresseurs) ;
la réalisation d’actes invasifs nécessaires au traitement du patient : sondage urinaire, pose d’un cathéter, ventilation artificielle ou intervention chirurgicale …
Les infections nosocomiales touchent 1 patient hospitalisé sur 20, mais 1 sur 4 en service de réanimation
Selon l’ENP 2017 menée auprès de 403 établissements de santé, un patient hospitalisé sur vingt est porteur d’au moins une infection nosocomiale.
Cette proportion n’a pas diminué depuis 2012 alors qu’une baisse de 10% de la prévalence (c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par rapport à une population donnée) avait été enregistrée lors de l’enquête portant sur la période 2006–2012. La prévalence a augmenté surtout en court séjour (+12%) et en chirurgie (+35%) alors qu’elle a diminué en soins de suite et réadaptation (-19%) et en soins de longue durée (-25%).
Cette tendance à l’augmentation est cohérente avec les données Raisin 2016 d’incidence des infections du site opératoire, pour certaines interventions en chirurgie orthopédique (prothèses du genou) et en chirurgie des varices des membres inférieurs. Par ailleurs, la survenue de ces infections notamment en chirurgie digestive et en gynécologie obstétrique pourrait être favorisée par certains facteurs de risques individuels, tel que le tabagisme, le diabète et l’hypertension artérielle. Enfin, l’administration d’antibiotique avant une opération (antibioprophylaxie chirurgicale) peut être améliorée car elle est encore trop souvent non conforme aux recommandations.
La part des infections liées à une intervention chirurgicale est en hausse de 13,5% à 16%. C’est la deuxième infection nosocomiale la plus courante derrière les infections urinaires (28%) et devant les pneumonies (15,5%).
Les infections nosocomiales restent par ailleurs davantage constatées dans les services de réanimation (1 patient infecté sur 4) qui accueillent des patients plus vulnérables et exposés à de multiples dispositifs invasifs.
La politique de prévention des infections nosocomiales repose sur un programme national quinquennal qui définit des actions prioritaires et des objectifs à atteindre. Il s’appuie sur le parcours de santé du patient au cours de sa prise en charge dans les différents secteurs de l’offre de soins : établissements de santé, établissements médico-sociaux ou soins de ville.
Infections associées aux soins : où en sommes-nous en 2017 ? http://www.santepubliquefrance.fr/Accueil-Presse/Tous-les-communiques/Infections-associees-aux-soins-ou-en-sommes-nous-en-2017-Nouvelles-donnees-nouvelle-organisation