La justice reconnait la licence infirmière pour faire un master

18 septembre 2016

Une infir­mière refu­sée en pre­mière année (M1) de master « droit de la santé » par l’Université a obtenu gain de cause, le 2 sep­tem­bre 2016 : le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Lyon a ainsi « enjoint à l’uni­ver­sité Jean-Moulin - Lyon-III d’ins­crire » cette étudiante titu­laire d’un diplôme d’infir­mière.

Le diplôme d’infir­mière est en effet reconnu comme un pre­mier cycle confé­rant le grade de licence. Néanmoins, l’uni­ver­sité s’était esti­mée en droit de la refu­ser. Elle s’appuyait sur l’arrêté du 25 avril 2002 créant le diplôme de master, arguant que l’ins­crip­tion n’est pas de droit lors­que le diplôme de pre­mier cycle ne relève « pas du même domaine que le master sol­li­cité ».

"On retrouve là les mêmes réti­cen­ces du milieu uni­ver­si­taire fran­çais que lors de la reconnais­sance du niveau licence en 2009 (alors que nous sommes formés en trois années après le bac depuis 1979). Il leur aura fallu 30 ans pour accep­ter d’entrou­vrir la porte, et encore sur pres­sions euro­péen­nes (la France était dans les 3 der­niers pays sur 27 à nous faire ren­trer dans le cursus LMD)" pré­cise Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI.

Le tri­bu­nal a, pour sa part, estimé que la sélec­tion à l’entrée du master n’a pas de fon­de­ment légal. Il existe bien un décret, publié le 25 mai 2016, auto­ri­sant 1 306 for­ma­tions (42 % des bacs + 5 uni­ver­si­tai­res), y com­pris le master droit de la santé de l’uni­ver­sité Lyon-III, à sélec­tion­ner sous cer­tai­nes condi­tions leurs étudiants, mais il ne concerne que le pas­sage du M1 au M2.

« En l’absence de décret appli­ca­ble aux étudiants vou­lant inté­grer le cycle de master, aucune sélec­tion ne dis­pose d’une base légale suf­fi­sante, peu importe le domaine d’ori­gine du can­di­dat », se féli­cite l’avocat de l’étudiante lyon­naise, Me Florent Verdier.

Source http://redac­tion.actu.lemonde.fr/campus/arti­cle/2016/09/05/la-jus­tice-donne-raison-a-une-infir­miere-refu­see-en-master-droit-de-la-sante_4992895_4401467.html#x­tor=SEC-33280898

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Infirmiers coordinateurs en EHPAD : décret IDEC

Le décret du 4 septembre 2025 consacre officiellement le rôle et les missions des infirmiers (…)

Appeler le 15 avant d’aller aux urgences : filtre ou perte de chance ?

Un infarctus ne laisse que quelques minutes de répit. Mais l’appel au 15 se heurte de plus en (…)

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)