Malaise de l’hôpital : communiqué intersyndical

2 mars 2020

Communiqué du 27.02.20 de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et UNSA des hôpitaux de Paris

La Maire de Paris, pré­si­dente au Conseil de Surveillance de l’AP-HP a convo­qué, pour la toute pre­mière fois, un Conseil de Surveillance extra­or­di­naire de l’AP-HP le 28 février afin de dis­cu­ter de la situa­tion préoc­cu­pante de notre Institution.

Le cons­tat est alar­mant ! L’hôpi­tal public est au bord du gouf­fre, les mobi­li­sa­tions et les témoi­gna­ges de l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels de la santé res­tent sans réponse du Ministère. Il y a urgence à y répon­dre ! Il est de la res­pon­sa­bi­lité des mem­bres du Conseil de Surveillance et du Directeur Général Martin HIRSH de s’oppo­ser et refu­ser cette poli­ti­que de santé !

L’inter­syn­di­cale exige des actes et des signes forts du Conseil de Surveillance pour défen­dre, sauver et garan­tir l’hôpi­tal public et spé­ci­fi­que­ment l’APHP pour une prise en charge de proxi­mité et d’excel­lence de la popu­la­tion à Paris intra-muros et dans les régions, avec le main­tien de tous ses hôpi­taux ainsi que de son statut !

Par ailleurs l’APHP est un ser­vice public trop impor­tant pour être l’objet de poli­ti­que poli­ti­cienne de la part de l’ex minis­tre de la santé (Agnès BUZIN). Sa com­mu­ni­ca­tion sur le coro­na­vi­rus est indi­gne.

Les hos­pi­ta­liers n’oublient pas que Madame Agnès Buzyn est direc­te­ment res­pon­sa­ble de l’étranglement bud­gé­taire et finan­cier avec la loi santé « Ma santé 2022 » qui détruit l’hôpi­tal public. Et qui, par le gou­ver­ne­ment Macron, dont elle appli­que les réfor­mes à l’hôpi­tal public, ainsi que sa poli­ti­que de santé est également res­pon­sa­ble de la dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail des per­son­nels mena­çant la qua­lité des soins et met­tant en danger la popu­la­tion !

Il ne man­que­rait plus que Madame Agnès Buzyn, ex Ministre de la Santé, ayant pour ambi­tion de conqué­rir la Mairie de Paris, prenne la pré­si­dence du Conseil de Surveillance alors qu’elle est direc­te­ment res­pon­sa­ble de l’étranglement bud­gé­taire et finan­cier avec la loi santé « Ma santé 2022 » qui détruit l’hôpi­tal public. Et qui, par le gou­ver­ne­ment Macron, dont elle appli­que les réfor­mes à l’hôpi­tal public, ainsi que sa poli­ti­que de santé est également res­pon­sa­ble de la dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail des per­son­nels mena­çant la qua­lité des soins et met­tant en danger la popu­la­tion !

Le pays étant de nou­veau en situa­tion de crise sani­taire majeure (après l’épidémie de grippe récente qui a fait de nom­breu­ses vic­ti­mes en majo­rité chez les per­son­nes âgées), il est fait appel au ser­vice public et à ses agents qui doi­vent se mobi­li­ser dans l’urgence sans plus de moyens sup­plé­men­tai­res, alors que depuis un an, ils sont en action pour dénon­cer un manque de moyen into­lé­ra­ble qui ne leur permet plus de tra­vailler dans des condi­tions décen­tes et en sécu­rité pour eux et leurs patients.

Bien entendu les per­son­nels font leur pos­si­ble pour répon­dre aux besoins de la popu­la­tion, mais il est clair que dans la situa­tion actuelle de dégra­da­tion extrême de fonc­tion­ne­ment de l’hôpi­tal public et plus spé­ci­fi­que­ment de l’APHP, la crise liée au coro­na­vi­rus risque d’abou­tir à des situa­tions de rup­ture.

Nous rap­pe­lons l’urgence de la réponse aux reven­di­ca­tions por­tées par les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les, les col­lec­tifs et les asso­cia­tions de citoyens. Elles s’arti­cu­lent prin­ci­pa­le­ment autour de trois axes :
- créa­tion de postes à hau­teur des besoins,
- Augmentation des salai­res,
- Arrêt des fer­me­tu­res de lits et de ser­vi­ces, des fer­me­tu­res ou fusions d’hôpi­taux de struc­tu­res et d’établissements.

La seule réponse de la part du nou­veau minis­tre de la santé (Olivier VERAN) et de ce gou­ver­ne­ment doit être la déci­sion d’une aug­men­ta­tion immé­diate des bud­gets hos­pi­ta­liers à un niveau de 5% (ONDAM) comme l’exi­gent l’ensem­ble des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les et des per­son­nels qu’ils repré­sen­tent, ainsi que les col­lec­tifs et les asso­cia­tions de citoyens.

Face à une situa­tion d’urgence, il faut savoir reconnaî­tre ses erreurs. Nous disons à la Direction géné­rale de l’APHP, au minis­tre de la santé ainsi qu’à ce gou­ver­ne­ment que face à une situa­tion d’urgence, il faut savoir reconnaî­tre ses erreurs et les cor­ri­ger immé­dia­te­ment avant qu’une catas­tro­phe sani­taire dura­ble à tous les niveaux ne se déclare et s’étende !

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