Préjudice en matière de santé

6 mai 2012

La pos­si­bi­lité d’uti­li­ser la pro­cé­dure de règle­ment amia­ble pour un pré­ju­dice en matière de santé ne prive pas la vic­time d’un recours au tri­bu­nal.

Selon la nature de l’établissement (public ou privé), le juge admi­nis­tra­tif ou le juge civil sera com­pé­tent.

En cas de faute grave, la vic­time peut saisir le tri­bu­nal pénal.

Demande de dom­ma­ges-inté­rêts

Le délai de pres­crip­tion (délai à partir duquel on ne peut plus enga­ger d’action en jus­tice) est de 10 ans à comp­ter de la conso­li­da­tion du dom­mage en matière d’actes de soins, de diag­nos­tic ou de pré­ven­tion.

Préjudice subi au sein d’un établissement public

Il convient d’adres­ser une demande préa­la­ble d’indem­ni­sa­tion au direc­teur de l’hôpi­tal par lettre recom­man­dée avec accusé de récep­tion. Elle relate les cir­cons­tan­ces de l’inter­ven­tion médi­cale et le pré­ju­dice subi.

L’affaire doit être portée devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif . Pour enga­ger une pro­cé­dure devant le tri­bu­nal, il faut être muni d’une déci­sion préa­la­ble.

Si l’établissement répond néga­ti­ve­ment, le tri­bu­nal doit être saisi dans les 2 mois. Si l’établissement n’a pas répondu dans un délai de 2 mois, le silence équivaut à un refus. Le tri­bu­nal doit être saisi par cour­rier dans un délai de 2 mois. L’assis­tance d’un avocat est géné­ra­le­ment obli­ga­toire.

La demande préa­la­ble adres­sée à l’hôpi­tal fait courir le délai de 2 mois au delà duquel il n’est plus pos­si­ble de saisir le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif. Le dépas­se­ment du délai peut aussi com­pro­met­tre le recours amia­ble devant la CCI .

Préjudice subi au sein d’un établissement privé

Dans ce cas, le tri­bu­nal d’ins­tance est com­pé­tent pour les deman­des de dom­ma­ges-inté­rêts infé­rieu­res à 10 000 € . Au-delà, l’affaire doit être portée devant le tri­bu­nal de grande ins­tance.

Poursuites péna­les

En cas de faute ayant entraîné bles­su­res ou décès du patient, il est pos­si­ble de porter plainte devant le Procureur de la République et de se porter partie civile devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel. L’acte de la per­sonne ou de l’établissement mis en cause doit être très grave : trom­pe­rie, exer­cice illé­gal de la méde­cine, bles­sure ou homi­cide invo­lon­taire, ...

Cette démar­che a pour but d’obte­nir répa­ra­tion du pré­ju­dice et de deman­der la condam­na­tion pénale du pra­ti­cien ou de l’établissement de santé (public ou privé).

Le délai pour recou­rir à la juri­dic­tion pénale est de 3 ans à comp­ter de l’acte médi­cal en cause. Le point de départ du délai peut cepen­dant être repoussé à la date du décès de la vic­time, par exem­ple.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)