Puéricultrices et Master 2 : lettre à Fillon

21 novembre 2011

Les asso­cia­tions ANPDE, CEEPAME, CEFIEC et FNESI, ainsi que les syn­di­cats CFDT, SNPDE CFE-CGC, SNPI CFE-CGC, UFMICT-CGT et UNSA ont adressé le 04.11.11 une lettre ouverte au Premier Ministre, avec copie à Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez.

Monsieur le Premier Ministre,

Dans le contexte d’arbi­trage inter-minis­té­riel du niveau de diplôme des pro­fes­sions para­mé­di­ca­les, les infir­miè­res pué­ri­cultri­ces exi­gent le posi­tion­ne­ment du gou­ver­ne­ment pour fina­li­ser les tra­vaux de réin­gé­nie­rie du diplôme d’Etat au niveau 2 (Master).

Il est incontour­na­ble que les 3 spé­cia­li­tés infir­miè­res, qui tra­vaillent depuis plu­sieurs années à la réin­gé­nie­rie de leur pro­gramme de for­ma­tion, soient trai­tées de la même façon. Actuellement la durée de for­ma­tion n’est pas le cur­seur du niveau de diplôme. Le niveau de for­ma­tion exigée par les trois spé­cia­li­tés infir­miè­res est à la hau­teur des com­pé­ten­ces déve­lop­pées et des res­pon­sa­bi­li­tés des pro­fes­sion­nels.

L’infir­mière pué­ri­cultrice inter­vient dans les sec­teurs hos­pi­ta­lier, extra-hos­pi­ta­lier et libé­ral, auprès de l’enfant, de la nais­sance à l’ado­les­cence, au sein de sa famille. Son posi­tion­ne­ment s’intè­gre dans le contexte de la loi HPST, pour garan­tir la SECURITÉ des enfants et de leur famille face à l’aug­men­ta­tion des enfants nés pré­ma­tu­ré­ment, des erreurs de médi­ca­ments et de dosage, des sor­ties pré­co­ces de mater­nité, de la pré­ca­ri­sa­tion des famil­les, des patho­lo­gies chro­ni­ques et psy­chia­tri­ques…

La loi du 5 mars 2007 por­tant réforme de la pro­tec­tion de l’enfance vise la pré­ven­tion des ris­ques de MISE EN DANGER DE L’ENFANT. Sa com­pé­tence d’infir­mière spé­cia­liste cli­ni­que légi­time sa mis­sion dans les trois axes pré­ven­tifs de la loi (péri­na­tale, dif­fi­cultés éducatives paren­ta­les, en faveur des enfants et des ado­les­cents).

Il est donc néces­saire que les soins de haute tech­ni­cité, de pré­ven­tion et de dépis­tage dans les situa­tions de grande vul­né­ra­bi­lité et de suivi global et coor­donné, soient dis­pen­sés par une infir­mière pué­ri­cultrice, rejoi­gnant ainsi les préoc­cu­pa­tions de santé publi­que du gou­ver­ne­ment et des poli­ti­ques de santé publi­que. Le nou­veau réfé­ren­tiel de for­ma­tion de niveau 2 déve­lop­pera ces com­pé­ten­ces.

L’ampleur des pro­blè­mes à résou­dre, notam­ment dans le domaine de l’enfance, montre clai­re­ment, selon le rap­port de la Cour des Comptes , qu’il est urgent de « redé­fi­nir les pra­ti­ques, les condi­tions d’exer­cice et les res­pon­sa­bi­li­tés des divers pro­fes­sion­nels de santé », notam­ment l’infir­mière pué­ri­cultrice.

L’infir­mière pué­ri­cultrice s’engage sans relâ­che sur la santé de l’enfant, en faveur de la meilleure santé pos­si­ble des futu­res géné­ra­tions et contri­bue à élever le clas­se­ment de la France en matière de bien-être géné­ral et éducationnel des enfants .

Le nou­veau réfé­ren­tiel en cours de fina­li­sa­tion doit enté­ri­ner :
-  L’inté­gra­tion du posi­tion­ne­ment en lea­der­ship
-  La consul­ta­tion de pre­mière ligne qui peut inté­grer de nou­vel­les pres­crip­tions, notam­ment dans le suivi des enfants por­teurs de patho­lo­gies com­plexes sta­bi­li­sés
-  Le rôle de coor­di­na­tion dans les établissements des enfants de moins de six ans
-  La recher­che infir­mière pué­ri­cultrice
-  L’exper­tise au béné­fice d’une col­la­bo­ra­tion inter­pro­fes­sion­nelle, prio­ri­tai­re­ment avec les pédia­tres

La pra­ti­que de spé­cia­liste cli­ni­que de l’infir­mière pué­ri­cultrice lui confère de fait son niveau de for­ma­tion en master.

Instaurer plu­sieurs niveaux condui­rait à une stra­ti­fi­ca­tion favo­ri­sant un chaos orga­ni­sa­tion­nel et voca­tion­nel. Nous refu­sons les stra­té­gies de « simili Master », ou tout autre iti­né­raire de déles­tage. Il est impé­ra­tif pour la pro­fes­sion et pour le dis­po­si­tif de for­ma­tion d’obte­nir un cadrage inter­mi­nis­té­riel qui réponde à nos exi­gen­ces, comme nous vous l’avons déjà dit le 21 jan­vier 2011.

Les orga­ni­sa­tions pro­fes­sion­nel­les sont déter­mi­nées à le faire valoir et sol­li­ci­tent de votre haute bien­veillance, l’obten­tion d’un rendez-vous pour expo­ser l’urgence du cadrage inter-minis­té­riel et l’égalité de trai­te­ment pour nos 3 spé­cia­li­tés.

Dans l’attente de cette audience, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assu­rance de notre consi­dé­ra­tion res­pec­tueuse.

Sébastien COLSON (ANPDE) Jean MARCHAL (CEEPAME)
Christine DABLIN (CGT) Béatrice PERES-DEPREZ (SNPDE/CFE-CGC)
Marie Thérèse André GAULUPEAU (CFDT Santé Sociaux) Thierry AMOUROUX (SNPI/CFE-CGC)
Joëlle KOZLOWSKI (CEFIEC) Marie-Hélène GUYAT (UNSA Santé Sociaux)
Florence LAMAURT (FNESI)

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