Vote de la "loi infirmière" par les députés à l’unanimité

10 mars 2025

Victoire ! Dans la nuit du 10 mars, les dépu­tés ont voté à l’una­ni­mité la « loi infir­mière ». Après 20 ans d’attente, nous saluons cette loi, qui porte les espoirs de la pro­fes­sion, et nous remer­cions les dépu­tés qui ont su inté­grer les atten­tes des orga­ni­sa­tions infir­miè­res.

Ainsi, lors de son pas­sage en Commission des Affaires Sociales le 5 mars, ce texte avait été amé­lioré sur plu­sieurs points, avec en par­ti­cu­lier l’ajout de « l’orien­ta­tion » qui va flui­di­fier le par­cours du patient, et faci­li­ter le main­tien à domi­cile des per­son­nes âgées.

Le 10 mars, les dépu­tés ont également adop­tés notam­ment les amen­de­ments sur le pre­mier recours, la reconnais­sance du rôle rela­tion­nel, la conci­lia­tion médi­ca­men­teuse,...

La loi va ouvrir 3 nou­veaux lieux d’exer­cice de la pra­ti­que avan­cée : les ser­vi­ces de pro­tec­tion mater­nelle et infan­tile (PMI), la santé sco­laire et l’aide sociale à l’enfance

«  C’est une grande satis­fac­tion, on rat­trape vingt ans de retard, il y avait un déca­lage entre ce qu’on est et ce qu’on sait faire, et ce que la loi nous auto­ri­sait à faire  », salue Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI), repré­sen­tant des sala­riés des hôpi­taux, cli­ni­ques, etc.
« Les jeunes infir­miers fran­çais par­tent à l’étranger pour être mieux payés », alerte Thierry Amouroux du SNPI. Les infir­miers atten­dent par ailleurs la concré­ti­sa­tion de la refonte de leur for­ma­tion, atten­due pour la ren­trée 2026.
https://www.lese­chos.fr/eco­no­mie-france/social/sante-les-depu­tes-votent-pour-une-plus-grande-auto­no­mie-et-reconnais­sance-des-infir­miers-2153247

«  Il y a un déca­lage entre ce que nous sommes et ce que la régle­men­ta­tion, obso­lète, nous auto­rise à faire. Aujourd’hui, on est freiné dans notre exer­cice  », pose Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI). « Le grand chan­ge­ment, pour les hos­pi­ta­liers par exem­ple, c’est autour de la pres­crip­tion d’antal­gi­ques en vente libre comme le para­cé­ta­mol », illus­tre Thierry Amouroux.
« Aujourd’hui, on est confron­tés à quel­que chose d’aber­rant : tout citoyen peut ache­ter du para­cé­ta­mol et en donner à son voisin ou son col­lè­gue. Mais l’infir­mière, qui elle a eu une for­ma­tion en phar­ma­co­lo­gie, dès qu’elle remet sa blouse blan­che, n’a plus le droit d’en donner au patient. » L’idée est donc de flui­di­fier le par­cours de soins des patients, avec à la clé un gain de temps… et d’argent.
https://www.ledau­phine.com/sante/2025/03/09/on-est-freine-les-infir­mie­res-en-quete-de-reconnais­sance-une-loi-exa­mi­nee-a-l-assem­blee

Ce texte, promis de longue date, vise à amé­lio­rer le statut et la reconnais­sance des infir­miers, dont 85 % sont des femmes, et pro­pose de redé­fi­nir la pro­fes­sion autour de quatre « mis­sions socles » : la réa­li­sa­tion des soins, le suivi du par­cours de la santé, la pré­ven­tion et la par­ti­ci­pa­tion à la for­ma­tion. Car selon Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers, inter­rogé par Le Monde, les « textes fon­da­teurs [sont] deve­nus obso­lè­tes », alors que le décret d’exer­cice remonte à 2004.
Cette nou­velle ver­sion com­po­sée de deux arti­cles intè­gre deux « notions cen­tra­les », soit celle de la consul­ta­tion et du diag­nos­tic infir­mier, et celle de la pres­crip­tion
https://www.lepoint.fr/sante/consul­ta­tions-pres­crip­tions-ce-que-chan­ge­rait-la-loi-sur-le-metier-d-infir­mier-10-03-2025-2584326_40.php#11

«  Les infir­miers mènent déjà des entre­tiens en tête à tête sans pou­voir parler de consul­ta­tion, reprend Thierry Amouroux. Ils peu­vent pres­crire des vac­cins, des sub­sti­tuts nico­ti­ni­ques ou des dis­po­si­tifs médi­caux comme des pan­se­ments. Mais pas du para­cé­ta­mol, pour­tant en vente libre. Ce texte nous donne un cadre légal, en cor­ri­geant cer­tains non-sens pra­ti­ques, qui peu­vent induire des pertes de chan­ces pour les patients. »
https://www.lemonde.fr/societe/arti­cle/2025/03/10/refonte-du-metier-d-infir­miers-une-pro­po­si­tion-de-loi-exa­mi­nee-a-l-assem­blee-natio­nale_6577655_3224.html

Les infir­miers pour­raient désor­mais pres­crire des exa­mens et des médi­ca­ments de base comme du para­cé­ta­mol, qu’ils ne peu­vent tou­jours pas pres­crire. "Au niveau hos­pi­ta­lier, lorsqu’un patient a mal et qu’il n’y a pas de pres­crip­tion, on est obligé de biper l’interne de garde la nuit ou le week end. Il va trai­ter les cinq autres urgen­ces qu’il a sur l’hôpi­tal et arri­vera des heures après pour pres­crire ce com­primé. Donc, pen­dant des heures, notre patient va souf­frir", défend Thierry Amouroux, du syn­di­cat infir­mier SNPI.
https://www.fran­cet­vinfo.fr/sante/hopi­tal/consul­ta­tion-droit-de-pres­crip­tion-l-assem­blee-natio­nale-exa­mine-une-pro­po­si­tion-de-loi-pour-auto­ri­ser-plus-d-actes-aux-infir­miers_7121256.html

William Perel, 32 ans, infir­mier diplômé depuis 12 ans à l’hôpi­tal public à Paris, estime que cette pos­si­bi­lité de s’adres­ser à des infir­miers en pre­mier recours faci­li­te­rait les soins pour une popu­la­tion éloignée des établissements médi­caux. "Les patients pour­raient accé­der plus faci­le­ment à des per­son­nels de santé s’il n’y a pas de place chez le méde­cin géné­ra­liste ou parce qu’il y en a de moins en moins notam­ment dans les ban­lieues, en milieu rural ou encore si l’hôpi­tal est trop loin. On est la pre­mière pro­fes­sion de santé par­tout en France et ce serait dom­mage de ne pas s’appuyer sur notre pro­fes­sion."
"Dans les IFSI, les ins­ti­tuts de for­ma­tion en soins infir­miers qui déli­vrent le diplôme, on compte 36 000 étudiants qui ren­trent le pre­mier jour, mais seu­le­ment 26 000 sont diplô­més 3 ans après. Donc, on a en gros : 10 % de perte chaque année et l’idée de passer à 4 années de for­ma­tion, ça per­met­trait de répar­tir cette for­ma­tion sur 4 ans plutôt que sur 3 ans", argu­mente Thierry Amouroux.
https://fran­ce3-regions.fran­cet­vinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/consul­ta­tion-droit-de-pres­crip­tion-exa­mens-ce-qui-pour­rait-chan­ger-dans-la-pro­fes­sion-d-infir­miere-3119866.html

Le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI) salue une « vic­toire », obte­nue « après vingt ans d’attente », qui plus est par un vote à l’una­ni­mité des dépu­tés dans la nuit du 10 mars… L’adop­tion de la pro­po­si­tion de loi sur la pro­fes­sion d’infir­miers par l’Assemblée natio­nale, en atten­dant son examen au Sénat, peut déjà être vécue comme une reconnais­sance par les quel­que 640 000 infir­miers de France, y com­pris les agents des Ehpad publics, des crè­ches muni­ci­pa­les ou encore du domi­cile… Mais le texte pourra aussi paraî­tre bien­venu pour les élus locaux, tout par­ti­cu­liè­re­ment ceux de déserts médi­caux.
https://www.laga­zet­te­des­com­mu­nes.com/974780/les-infir­miers-appe­les-en-ren­fort-pour-les-soins-de-pre­miers-recours/

Cette pro­po­si­tion de loi trans­par­ti­sane vise à faci­li­ter la vie des #in­fir­miers et celle des #pa­tients. Elle per­met­tra un gain de temps dans le par­cours de #soins, faci­li­tera le main­tien à domi­cile des anciens et per­met­tra aux patients de moins souf­frir, par un accès immé­diat au para­cé­ta­mol en établissement #hos­pi­ta­lier en #EHPAD ou #IME
Le but étant de "mettre dans le texte ce que l’on peut faire au quo­ti­dien à l’hôpi­tal. C’est-à-dire une consul­ta­tion #in­fir­mière qui a une dimen­sion d’écoute, d’accom­pa­gne­ment, de rela­tion d’aide, d’éducation à la santé, d’éducation thé­ra­peu­ti­que. De déco­dage du dis­cours médi­cal afin d’expli­quer le diag­nos­tic, le trai­te­ment dans les mots adap­tés aux patients pour qu’il soit acteur et co-cons­truc­teur de son par­cours de santé avec la mala­die", rap­pelle le porte-parole du SNPI.
https://www.rcf.fr/arti­cles/actua­lite/gagner-du-temps-et-moins-souf­frir-ana­lyse-de-la-pro­po­si­tion-de-loi-de-la

Une autre mesure de taille pour le SNPI, celle qui acte la reconnais­sance du rôle phare de l’infir­mier dans l’orien­ta­tion du patient, à tra­vers « deux dimen­sions » : l’orien­ta­tion offi­cielle du patient par l’infir­mier vers un autre pro­fes­sion­nel de santé et l’orien­ta­tion par l’infir­mier sur la ques­tion du main­tien des per­son­nes âgées à domi­cile (en fonc­tion de l’envi­ron­ne­ment du patient, de l’adap­ta­tion de son loge­ment pour assu­rer ce main­tien etc). « Cela fait 20 ans que l’on parle d’un plan Grand-Âge qui ne débou­che tou­jours pas. Cette loi, c’est donc l’occa­sion de réaf­fir­mer l’impor­tance de l’infir­mière, pro­fes­sion­nelle de proxi­mité et dans un lien de confiance avec le patient », note Thierry Amouroux.
Les notion de « pre­mier recours » ou encore « l’accès direct » repré­sen­tent aussi d’indé­nia­bles avan­cées pour la pro­fes­sion : « Demain, si l’infir­mier cons­tate une plaie à l’occa­sion d’un pas­sage auprès d’un patient, il va pou­voir inter­ve­nir direc­te­ment sans repas­ser par la case médi­cale, ce qui repré­sente un gain de temps pour le patient, pour tout le monde, et ce qui limite les pertes de chance », sou­li­gne Thierry Amouroux.
https://www.infir­miers.com/pro­fes­sion-ide/la-loi-infir­miere-las­sem­blee-une-pre­miere-vic­toire-saluee

« Les infir­miers mènent déjà des entre­tiens en tête à tête sans pou­voir parler de consul­ta­tion, pré­cise Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI). Ils peu­vent pres­crire des vac­cins, des sub­sti­tuts nico­ti­ni­ques ou des dis­po­si­tifs médi­caux comme des pan­se­ments. Mais pas du para­cé­ta­mol, pour­tant en vente libre. Ce texte nous donne un cadre légal, en cor­ri­geant cer­tains non-sens pra­ti­ques, qui peu­vent induire des pertes de chan­ces pour les patients. »
https://www.san­te­men­tale.fr/2025/03/assem­blee-natio­nale-adopte-una­ni­mite-texte-refonte-pro­fes­sion-infir­miere/

Une loi infir­mier pour « lever des freins »
https://www.ouest-france.fr/sante/une-loi-infir­mier-pour-lever-des-freins-d83c884e-fe5b-11ef-9b78-58334960577c

Par contre, la 4ᵉ année d’études en IFSI n’a pas été votée, alors que quan­tité d’études inter­na­tio­na­les le prou­vent : un an de for­ma­tion sup­plé­men­taire réduit signi­fi­ca­ti­ve­ment la mor­ta­lité hos­pi­ta­lière. Moins d’erreurs, moins d’infec­tions, moins de décès évitables. Nous comp­tons sur la sagesse des séna­teurs pour sauver davan­tage de vies."
Le débat sur l’exten­sion du cursus infir­mier reste donc ouvert. Plusieurs études démon­trent qu’une année sup­plé­men­taire de for­ma­tion per­met­trait de réduire les erreurs médi­ca­les et d’amé­lio­rer la qua­lité des soins.
https://www.cadu­cee.net/actua­lite-medi­cale/16551/infir­miers-une-reconnais­sance-legis­la­tive-his­to­ri­que-mais-a-quel-prix.html

Le 5 mars, des dépu­tés de dif­fé­rents grou­pes ont sou­tenu le fait de reconnai­tre en 5ème mis­sion notre rôle rela­tion­nel spé­ci­fi­que, en insé­rant après l’alinéa 12, l’alinéa sui­vant « 5° Dispenser les soins rela­tion­nels per­met­tant d’appor­ter un sou­tien psy­cho­lo­gi­que et un sup­port thé­ra­peu­ti­que. Le soin rela­tion­nel s’ins­crit dans une prise en charge glo­bale du patient. » Nous espé­rons que cet amen­de­ment sera voté le 10 mars, car les soins rela­tion­nels sont cen­traux dans la pra­ti­que infir­mière. La rela­tion d’aide ne se limite pas au réconfort. Elle joue un rôle fon­da­men­tal dans la com­pré­hen­sion des trai­te­ments et l’adhé­sion du patient à son par­cours de santé. Face à une pres­crip­tion com­plexe ou un diag­nos­tic dif­fi­cile, l’infir­mière est là pour déco­der l’infor­ma­tion, la rendre acces­si­ble.

Comme d’autres orga­ni­sa­tions infir­miè­res, le SNPI demande le pas­sage à 4 années d’études, afin de ren­for­cer la pro­fes­sion­na­li­sa­tion, sur le modèle du « doc­teur junior » pour conso­li­der l’appren­tis­sage aca­dé­mi­que et pra­ti­que en milieux cli­ni­ques, leviers d’employa­bi­lité et de fidé­li­sa­tion. Avec en moyenne 36 000 étudiants admis en IFSI versus seu­le­ment 26 000 vali­dant leur diplôme d’état, suivi d’un cons­tat de 50% d’infir­miè­res diplô­mées quit­tant l’exer­cice hos­pi­ta­lier au bout de 10 ans de diplôme, il faut agir pour inver­ser cette perte de res­sour­ces et garan­tir un temps d’exer­cice plus long.

La plu­part des pays euro­péens for­ment déjà leurs infir­miè­res en 4 ans, cer­tains depuis des décen­nies (Belgique, Espagne, Finlande, Grèce, Irlande, Islande, Norvège, Portugal, Suède…). Il est indis­pen­sa­ble d’étaler sur une année sup­plé­men­taire ce pro­gramme trop dense : 4600 heures sur 3 ans, c’est trois fois plus qu’une licence clas­si­que (1500 à 1800h sur 3 ans). Cette pres­sion ans concoure aux dif­fi­cultés des étudiants d’assi­mi­ler les connais­san­ces, ce qui entraine de nom­breux aban­dons en cours de for­ma­tion.

Quantité d’études inter­na­tio­na­les le prou­vent : un an de for­ma­tion sup­plé­men­taire réduit signi­fi­ca­ti­ve­ment la mor­ta­lité hos­pi­ta­lière. Moins d’erreurs, moins d’infec­tions, moins de décès évitables.
https://syn­di­cat-infir­mier.com/Un-an-de-plus-pour-sauver-des-vies-l-evi­dence-que-les-depu­tes-doi­vent-voter.html

Voir également
Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI a été audi­tionné le 25.02.25 par la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée natio­nale, pour l’examen de la pro­po­si­tion de loi sur la pro­fes­sion d’infir­mier
https://syn­di­cat-infir­mier.com/Assemblee-natio­nale-audi­tion-du-SNPI-par-la-Commission-des-Affaires-Sociales.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)