Assistants de soins en gérontologie

5 juillet 2010
Les Assistants de soins en gérontologie travaillant au sein de la fonction publique hospitalière bénéficieront d’une prime mensuelle de 90 euros.
Cette formation fait partie du vaste « plan Alzheimer 2008-2012″.
D’une durée de 140 heures, elle est accessible par le système de formation continue aux aides-soignantes, AMP (Aides médico-psychologiques) et auxiliaires de vie sociale travaillant auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Pour le Ministère de la Santé, « l’assistant de gérontologie contribuera à la prise en charge des malades en situation de grande dépendance ou présentant des troubles cognitifs : il lui appartiendra de suivre le plan de soin, d’aide et d’accompagnement proposé par l’équipe médicale et l’infirmière coordonnatrice. »
MESURE 6 du plan Alzheimer 2008-2012 : Renforcement de l’offre à domicile en favorisant l’intervention de professionnels spécialisés
La création d’une formation d’assistant en gérontologie, accessible par la formation continue, répond à ce besoin, tout comme l’offre nouvelle de formation adaptée à la spécificité de la dépendance psychique.
Des équipes spécialisées comprenant des assistants en gérontologie, des psychomotriciens ou ergothérapeutes seront ainsi constituées.
Ainsi, sur prescription médicale, les ergothérapeutes et les psychomotriciens pourront intervenir à domicile et assurer, dès le diagnostic, l’éducation thérapeutique, un bilan d’adaptation du logement, la réhabilitation et la stimulation cognitive et, le cas échéant, en cas de crise, la prise en charge des troubles du comportement.
Ces équipes spécialisées amélioreront considérablement la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais aussi de l’ensemble des personnes âgées dépendantes, leur qualité de vie, et celle de leur entourage, créant ainsi les conditions d’un véritable choix entre domicile et institutionnalisation.
L’orientation des personnes atteintes depuis le lieu unique se fera vers des équipes renforcées de services polyvalents d’aide et de soins à domicile ou vers des équipes de coordination libérale intégrant ces prestations, en fonction des territoires.
Contexte
A l’heure actuelle, les personnels soignants sont insuffisamment formés à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sur de nombreux aspects essentiels de la vie courante. L’insuffisance de formation touche également l’apprentissage de gestes adaptés qui sécurisent le malade, l’aptitude à la communication non verbale et la prise en charge des troubles cognitifs.
Mesures
Les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD), récemment créés, associent, au sein d’une même structure, à la fois offre de soins et aides à la personne. Ce sont donc des structures particulièrement adaptées pour la prise en charge interdisciplinaire que nécessite la maladie d’Alzheimer, puisqu’elles permettent d’assurer l’essentiel des actes réalisés dans le cadre des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) tout en faisant bénéficier les personnes atteintes de professionnels spécifiquement formés. La tarification des SSIAD devra être adaptée, en fonction des expérimentations en cours, afin de permettre le recrutement de ces professionnels.
Sur cette base, 500 équipes spécialisées, soit 5000 places de services à domicile, seront créées de 2009 à 2012.
Ces places devront être réparties équitablement sur le territoire. Ces créations de places renforcées s’inscrivent dans la progression globale du nombre de places en soins et services à domicile, entamée depuis 2007.
Parallèlement, la coordination des professionnels libéraux sera encouragée, avec des équipes intégrant des ergothérapeutes et des psychomotriciens. Une réflexion va être menée, en lien avec la Haute Autorité de Santé, afin de permettre la rémunération des professionnels non conventionnés par l’assurance maladie, sur le modèle de ce qui a été établi pour la prise en charge des soins de podologie pour les diabétiques.
La coordination entre ces équipes et les autres intervenants - psychiatres, neuropsychologue - sera assurée par le coordonnateur, en liaison avec le médecin traitant prescripteur. En effet, il est très important que ces professionnels puissent également intervenir auprès du patient.
Enfin, afin de permettre le recrutement de ces nombreux professionnels, le Plan Métiers intégrera, en plus de la création de la formation d’assistant de soin en gérontologie, la question de la formation par les régions des ergothérapeutes et des psychomotriciens
REFERENTIEL DE FORMATION ASSISTANT DE SOINS EN GERONTOLOGIE
Cette formation est destinée aux aides-soignants, aides médico-psychologiques et auxiliaires de vie sociale en situation d’emploi auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
La recherche de sens dans les troubles du comportement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, l’appui sur les compétences et les capacités résiduelles, ainsi qu’une communication adaptée doivent être priorisées dans cette formation.
Celle-ci doit permettre aux professionnels d’acquérir les compétences mentionnées dans le référentiel de la fonction d’assistant de soins en gérontologie afin d’offrir aux professionnels des outils contribuant à un accompagnement optimal des personnes malades et de leurs aidants.
Sa durée est de 140heures et elle s’appuie autant que possible sur l’analyse des pratiques en valorisant l’expérience professionnelle dispensée dans les différents lieux d’exercice. Les volumes horaires indiqués, pour les domaines de formation 1 et 5, peuvent donner lieu à des ajustements (dans la limite de 7 heures) par les établissements de formation en fonction de l’adaptation de leur projet pédagogique aux besoins de formation repérés.
DF1 – Concourir à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet individualisé dans le respect de la personne (35 heures)
Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées
Définition
Données épidémiologiques et socio-économiques
Implications socio-économiques
Analyse et reconnaissance des troubles cognitifs
Le diagnostic
La maladie et son évolution : Les différents stades de la maladie
Présentation
Classification
Prévalence, Incidence, indicateurs de santé
Notion de démence
Les différentes démences
Troubles du comportement
Dépendance, autonomie
Les troubles cognitifs inhérents aux différentes maladies :
Troubles de la mémoire (amnésie)
Troubles de l’attention
Désorientation dans le temps et dans l’espace (par ex, fugue)
Troubles du raisonnement, du jugement
Troubles de l’organisation, planification, anticipation, apathie (exécutifs)
Troubles du langage (aphasie)
Troubles des gestes (apraxie)
Troubles de la reconnaissance (agnosie)
Troubles de la non reconnaissance de la maladie (anosognosie)
Les droits de la personne
Les grands principes
- droits et protection des personnes
- les principes d’humanité, de respect et de dignité
- principe d’autonomie
- la citoyenneté
Les textes législatifs et réglementaires, notamment :
- Le respect des droits à travers la Loi de 2 janvier 2002
- réglementation sur les majeurs protégés…
- - notion de personne de confiance
Réflexion sur l’éthique de l’accompagnement
Les devoirs du professionnel
- Discrétion professionnelle
- Secret professionnel
- Secret partagé
- Signalement et suspicion de maltraitance
Le projet individualisé
approche des méthodes et techniques d’élaboration et de mise en œuvre du projet individualisé (démarche, protocole ou projet de soins) pour une personne qui ne peut plus s’exprimer de manière cohérente :
recueil des éléments relatifs au vécu de la personne : habitudes de vie croyances, coutumes facteurs anxiogènes pour la personne, valeurs de vie (ordre, travail, …)
observation d’une situation, professionnelle (à domicile, en institution ) collecte et sélection des informations,
analyse des informations recueillies
prise en compte des compétences de la personne, de son degré d’autonomie, de ses capacités repérées, présentation de l’échelle des activités de la vie quotidienne (IADL et ADL)
participation à l’élaboration du projet individualisé en liaison avec l’encadrement et la personne et définition des priorités d’action en fonction des besoins,
planification, organisation et adaptation de l’intervention en lien avec l’encadrement et /ou le réseau d’intervenants et la personne,
participation à l’évaluation du projet individualisé.
le rendu compte de l’intervention.
L’importance fondamentale du travail avec la famille / L’aidant
Rôle de la famille / de l’aidant
La particularité de la relation entre l’aidant principal et le malade
Communication adaptée
Que dire ?
Comment ?
Aide aux aidants et solutions de répit
Connaissances des réseaux et des différentes structures et services d’accueil
Le maintien à domicile et l’entrée en institution
Différentes formes de maintien à domicile
Leur spécificité
Leurs limites
Question de l’entrée en institution : causes et conséquences
Le travail en équipe pluri-professionnelle
Le travail avec l’infirmière, le psychomotricien, l’ergothérapeute, le -psychologue… : coordination du travail en équipe pluridisplinaire
Les rôles et limites de compétences
L’apport spécifique de chacun des -professionnels
Les transmissions, la continuité de-s soins
Les réunions : d’équipe, de coordination
DF2 – Aider et soutenir les personnes dans les actes de la vie quotidienne en tenant compte de leurs besoins et de leur degré d’autonomie (21 heures)
La relation d’aide :
L’instauration d’une relation visant au maintien de l’autonomie et du lien social
Notion d’isolement social
La nature de la relation de confiance,
L’empathie (définition, principes et obstacles)
Particularités de l’accompagnement d’une personne atteinte de la maladie d’alzheimer
Le partage d’informations
Limites de responsabilité (finances,..)
La connaissance de soi et l’autoprotection
La prévention de l’usure et le recours à l’aide
Problèmes de sécurité, prévention et gestion des risques et des chutes
L’accompagnement lors des différents moments de la journée, supports à la relation
En veillant à l’orientation dans le temps et dans l’espace et à la prise en compte de la vie affective :
le lever, le coucher, la nuit, le rythme jour / nuit et compréhension des changements de rythmes
les réactions humaines physiques et psychologiques pour le patient et la famille, les émotions
la toilette et l’habillage chez une personne désorientée
les soins d’hygiène, de confort, l’incontinence, l’élimination…
les techniques de bien être
L’entretien du cadre de vie, le respect des rythmes et des habitudes de vie
la sieste, le repos
les aides techniques adaptées (lunettes, prothèses auditives…)
L’alimentation et l’état nutritionnel
Introduction : la perte de poids (causes, impact de la maladie, conséquences…)
Intérêt de la surveillance de l’état nutritionnel
Evaluation de l’état nutritionnel et dépistage de la dénutrition
Le repas : élaboration de menus adaptés, alimentation et respect des cultures et des rites
l’aspect thérapeutique
l’aspect convivial
le sens du repas, installation, gestes et postures adaptés,
organisation du repas (domicile institution)
troubles de la déglutition
refus alimentaire
L’accompagnement lors des activités complexes
déplacements, transports, démarches administratives courantes
activités de loisir
usage du téléphone
les tâches domestiques et des tâches ménagères
l’environnement, sécurité et prévention des accidents domestiques
les crises, fugues et déambulation
DF3 : Mettre en place des activités de stimulation sociale et cognitive en lien notamment avec les psychomotriciens, ergothérapeutes ou psychologues (28 heures)
Vie collective
Dynamique de groupe,
Gestion des relations
Gestion des conflits
La famille :
L’évolution sociologique de la famille
Les situations de handicap et la famille
Vieillissement et famille (dont liens intergénérationnels conflits familiaux)
Les relations des professionnels avec les familles : enjeux personnels et partenariat
Les représentations psychosociales du handicap, du vieillissement et de la démence
Socialisation et inscription dans la vie citoyenne
Les différentes dimensions de l’accessibilité
Techniques éducatives et projet d’activité
L’importance d’une communication adaptée
Causes
Difficultés
Les différents modes de communication
La communication adaptée
Définition et objectifs des principales activités
Activités cognitives
Activités motrices
Activités sociales
Activités sensorielles
Organisation générale des activités
Notions d’apprentissage et de pédagogie (outils et stratégies)
Travail de réflexion sur l’impact de la désorientation dans la vie quotidienne,
Approche des objectifs d’une action d’animation (par ex ; favoriser la dignité, la recherche de responsabilité, la sensation d’utilité, favoriser le lien social…)
Donner du sens aux actions menées,
Protocole et personnalisation des activités.
Méthodes (par ex. : appropriation de la méthodologie de construction de micro-projet)
Techniques d’animation et projet d’animation
Evaluation
DF4 – Comprendre et interpréter les principaux paramètres liés à l’état de santé (28 heures)
Analyse et compréhension des manifestations de la maladie
Notions essentielles en :
Anatomie et physiologie du corps humain : les organes des sens, les systèmes neuromusculaire, osseux, cardio-circulatoire, respiratoire, uro-génital, digestif, endocrinien.
Anatomie et physiologie de la peau et des muqueuses.
Situations pathologiques et conséquences sur l’état clinique de la personne : la maladie aiguë, la maladie chronique, les situations d’urgence, les situations de fin de vie, la douleur et son expression, la souffrance, le deuil
Notion de Maladie
Lien entre santé et maladie ;
Maladie somatique et maladie psychique ;
Les processus pathologiques ;
Démarche d’observation d’une situation : signes cliniques, changement de l’état clinique, alerte et urgence :
Signes d’alerte
Surveillance des signes cliniques : couleur de la peau et des téguments, vomissements, selles, urines.
Observation de la douleur et du comportement (échelles d’hétéro – évaluation)
Evaluation
Techniques et outils d’évaluation (NPI, MMSE…)
Causes d’un changement brutal de comportement
Niveau d’autonomie
Les signes psychologiques et comportementaux : Repérage, compréhension, éléments favorisants et conduites à tenir
Signes dépressifs / anxiété / apathie
Impulsivité / irritabilité
Agitation / agressivité (par exemple, opposition aux soins)
Idées délirantes / hallucinations / troubles de l’identification
Désinhibition / exaltation
Troubles moteurs / déambulation / errance (par ex. : risque de chute)
Troubles du sommeil / de l’appétit / sexualité
Fonctions cognitivo - comportementales
DF5 – Réaliser des soins quotidiens en utilisant les techniques appropriées (28 heures)
Situation de soins
Notions élémentaires sur les principales pathologies gériatriques associées :
Intrication des pathologies
Nature et particularités de leur prise en charge dans le cas d’association avec la maladie
d’Alzheimer
Poly médicamentation
Notions de pharmacologie :
Classes et formes des médicaments non injectables ;
Modes d’administration des médicaments et conséquences de la prise sur l’organisme.
Rôle de l’assistant de soins en gérontologie dans l’administration des médicaments
Démarche de soins.
Protocoles de soins.
Règles d’hygiène et de sécurité dans les soins.
Règles de prise en charge d’une personne inconsciente.
Lavage antiseptique des mains.
Hygiène de l’environnement
Techniques de soins appropriées à la maladie d’Alzheimer
soins appropriés en cas de troubles du comportement : les thérapeutiques non médicamenteuses et notamment les techniques cognitivo-comportementales
o de l’usage des psychotropes et moyens de contention
soins d’hygiène
soins de confort
élimination
Dimensions éthiques
notions de maltraitance et de bientraitance
consentement de la personne et refus d’aide et de soins, opposition
Acharnement thérapeutique et abandon thérapeutique
Douleurs et soins palliatifs
Problèmes de fin de vie