Blocs de nuit : dangereuses coupes sombres en ile de France

5 septembre 2010
Selon le SNPI, syndicat infirmier de la CFE-CGC, on franchit une nouvelle étape dans la réduction de l’offre de soins, après les fermetures de maternités, de blocs opératoires, de centres d’IVG, etc. Pour le Secrétaire Général du SNPI, Thierry Amouroux : "avec son excès de zèle, Claude Evin confond rationnaliser avec rationner ! Un seul bloc par département dans une région de 12 millions d’habitants, c’est mettre en danger la population."
Le nombre de bloc opératoires de nuit en Ile-de-France devrait être réduit à un seul par département, contre six à 11 actuellement, car ils "tournent au ralenti", selon un document de travail de l’Agence régionale de Santé (ARS), dévoilé le 05.09.10 par le journal Le Parisien.
"Trop de blocs opératoires tournent au ralenti la nuit" (période de 18h30 à 8h00 du matin) affirme ce document intitulé "Permanence des soins hospitaliers, organisation et financement" et présenté lors d’une réunion à l’ARS en juillet dernier. "Un seul bloc devrait être ouvert pendant 24 heures dans chaque département", indique le rapport.
Selon le SNPI, syndicat infirmier de la CFE-CGC, on franchit une nouvelle étape dans la réduction de l’offre de soins, après les fermetures de maternités, de blocs opératoires, de centres d’IVG, etc. Pour le Secrétaire Général du SNPI, Thierry Amouroux : "avec son excès de zèle, Claude Evin confond rationnaliser avec rationner !". Un seul bloc par département dans une région de 12 millions d’habitants, c’est mettre en danger la population."
"Le rapport Larcher sur les missions de l’hôpital (remis en 2008 au président de la République), révélait déjà que cent mille lits ont été fermés en dix ans." Des fermetures dont les patients subissent les conséquences de plein fouet : "Rappelez-vous ce qui s’est passé l’hiver dernier, un malade est resté plus toute une nuit dans une ambulance, faute de lit disponible, et il a fini par décéder." La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, avait alors dénoncé un manque d’organisation car il y avait selon elle huit lits en réanimation disponibles en Ile-de-France à ce moment-là. "Moi, ce que je retiens, s’emporte Thierry Amouroux, c’est qu’il n’y avait que huit lits disponibles pour une région qui compte 12 millions d’habitants."
Pour Claude Evin, le président de l’ARS d’Ile-de-France, "ce document de travail vise juste à lancer la réflexion". Selon le rapport, "cette rationalisation doit aboutir à assurer un égal accès aux soins sur tout le territoire [...] et rendre le dispositif plus efficient".
"On met dans le même panier la période 18h00-minuit, pendant laquelle la vie continue et où les patients arrivent en masse à l’hôpital, et la période après minuit où l’activité est quasi nulle", a déploré François Aubard, président de la Coordination médicale hospitalière, interrogé par le quotidien.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait fixé comme premier objectif aux ARS d’améliorer la permanence des soins "dès les prochains mois", lors du lancement en avril de ces entités chapeautant des secteurs jusqu’ici cloisonnés comme l’hôpital, la médecine de ville et le médico-social (personnes âgées, handicapées).