Botulisme : comment réagir ?
16 septembre 2011
Le botulisme est une neuro-intoxication. C’est une maladie grave, relativement rare mais pas exceptionnelle en France (une vingtaine de cas chaque année). Il n’y a pas de contagion interhumaine.
Elle résulte de l’ingestion d’un aliment contaminé contenant de la toxine botulique préformée produite par la bactérie qui se développe notamment dans les conserves de fabrication familiale ou professionnelle ne respectant pas les normes de stérilisation.
Les symptômes apparaissent en général de 12 à 36 heures après l’ingestion. Les premiers symptômes caractéristiques sont une fatigue marquée, une sensation de faiblesse et des vertiges. Les troubles visuels, la sécheresse buccale et les troubles de l’élocution et de la déglutition apparaissent ensuite. La maladie évolue vers une faiblesse du cou et des bras avant de toucher les muscles respiratoires et ceux du bas du corps.
En général, des symptômes identiques apparaissent chez les personnes ayant partagé les mêmes aliments. La plupart des cas guérissent s’ils sont traités immédiatement. En France, la maladie est mortelle dans environ 1% des cas.
Il est recommandé aux consommateurs des produits cités ayant développé des signes cliniques compatibles avec un botulisme de contacter leur médecin en citant cette consommation.
Le traitement du botulisme est symptomatique. Une ventilation assistée (respiration artificielle) peut être nécessaire.
Prévention
Les mesures de prévention reposent sur les règles d’hygiène simples lors de préparation de conserves familiales.
En ce qui concerne les aliments d’origine industrielle ou artisanale, les procédés de conservations (température, concentration saline, pH) doivent être scrupuleusement respectés afin de prévenir la formation de spores par C. botulinum.
Par ailleurs, les toxines botuliques sont thermolabiles et détruites par ébullition pendant 10 minutes.
Surveillance
Le botulisme humain est inscrit dans la liste des maladies à déclaration obligatoire. Toute suspicion clinique de botulisme doit être signalé sans délai à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). Le signalement permet de mettre en œuvre rapidement des investigations épidémiologiques et vétérinaires et de prévenir la survenue d’autres cas par la mise en œuvre de mesures de contrôle et de prévention.
La déclaration obligatoire consiste à recueillir des informations aussi exhaustives que possible concernant tous les cas de certaines maladies dites « maladies à déclaration obligatoire » auprès des biologistes et médecins. Elle met en jeu deux procédures successives : le signalement et la notification.
Les médecins et les biologistes qui suspectent ou diagnostiquent une des maladies à déclaration obligatoire doivent les signaler sans délai et par tout moyen approprié (téléphone, télécopie) au médecin inspecteur de santé publique de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) de leur lieu d’exercice.
Le signalement permet au médecin inspecteur de santé publique de mettre en place les mesures de prévention individuelle et collective autour des cas, et le cas échéant, de déclencher des investigations pour identifier l’origine de la contamination et agir pour la réduire.
La notification intervient après le signalement et le plus souvent après confirmation du diagnostic. Les médecins ou les biologistes déclarants notifient le cas au médecin inspecteur de santé publique de la Ddass du lieu d’exercice au moyen d’une fiche spécifique à chaque maladie. La notification permet d’analyser et de suivre l’évolution de ces maladies au sein de la population afin de mieux cibler les actions de prévention locales et nationales.
Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1986.
Pour plus de détails :
http://www.invs.sante.fr/surveillance/botulisme/signalement.htm#signalement