Cabines de bronzage : danger pour l’Académie de Médecine

28 mai 2009

Il est largement prouvé que les expositions aux rayons ultra-violets A et ultra-violets B sont responsables de la recrudescence des cancers cutanés dont le nombre double tous les 10 ans.

Dans un com­mu­ni­qué du 25 mai 2009, l’Académie natio­nale de Médecine alerte les pou­voirs publics.

Les experts du centre de recher­che sur le cancer du Royaume Uni (The Cancer Research United Kingdom)° vien­nent de rap­pe­ler à nou­veau que le méla­nome est le cancer de la peau le plus grave, et que sa fré­quence est actuel­le­ment supé­rieure à celle du cancer du col de l’utérus chez les jeunes anglai­ses ; ils insis­tent sur­tout sur la mise en cause des expo­si­tions aux rayons ultra­vio­lets (RUV) des cabi­nes de bron­zage.

En Grande-Bretagne, on dénom­bre actuel­le­ment 9000 nou­veaux cas par an de méla­nome, chif­fre qui pour­rait attein­dre les 15500 cas annuels d’ici quinze années. Cette aug­men­ta­tion serait essen­tiel­le­ment liée à la fré­quen­ta­tion crois­sante des cen­tres de bron­zage en cabine à RUV : l’étude du Cancer Research Centre du Royaume Uni révèle en effet que 80% des uti­li­sa­tri­ces de cabi­nes recou­rent à ce bron­zage arti­fi­ciel avant l’âge de 35 ans et que 9% des jeunes filles de 11-17 ans l’ont déjà recher­ché.

En France, le méla­nome est l’une des tumeurs dont l’inci­dence a le plus aug­menté ces vingt der­niè­res années : sa fré­quence a été mul­ti­pliée par 4 chez les hommes et par 3 chez les femmes. Considérant que ce pro­blème rele­vait de sa res­pon­sa­bi­lité, l’Académie natio­nale de méde­cine a mis en garde nos conci­toyens à plu­sieurs repri­ses d’abord contre les excès d’expo­si­tion solaire, puis contre les expo­si­tions intem­pes­ti­ves aux rayons ultra-vio­lets arti­fi­ciels, ini­tia­le­ment consi­dé­rés à tort comme peu agres­sifs.

Mais, malgré les mises en garde de l’Académie natio­nale de Médecine, notam­ment dans son rap­port inti­tulé « La pré­ven­tion des effets nocifs des rayons ultra­vio­lets » et adopté le 2 décem­bre 1997, la fré­quen­ta­tion des salons à bron­zer ouverts au public n’a fait qu’aug­men­ter, et ceci grâce à une intense publi­cité.

On sait depuis long­temps qu’il n’y a aucun béné­fice à atten­dre pour la santé, en plus des expo­si­tions natu­rel­les au soleil, à s’expo­ser de façon répé­tée aux rayons ultra­vio­lets arti­fi­ciels. Il est au contraire lar­ge­ment prouvé que les expo­si­tions aux rayons ultra-vio­lets A et ultra-vio­lets B sont res­pon­sa­bles de la recru­des­cence des can­cers cuta­nés dont le nombre double tous les 10 ans. Il est bon de rap­pe­ler que les rayons UV A autre­fois consi­dé­rés comme inof­fen­sifs, sont en réa­lité aussi agres­sifs que les rayons UV B et ont une part déter­mi­nante dans la car­ci­no­ge­nèse, ce que le rap­port cité en réfé­rence vient encore confir­mer.

La légis­la­tion faus­se­ment pro­tec­trice de l’indi­vidu laisse croire que, sous réserve d’une stricte obser­vance des recom­man­da­tions émises par les pou­voirs publics et d’un enca­dre­ment de cette acti­vité par un per­son­nel qui n’est formé qu’en quel­ques heures, l’usage des cabi­nes émettant des rayons UV reste accep­ta­ble.

Or selon les enquê­tes condui­tes par les asso­cia­tions de consom­ma­teurs les recom­man­da­tions, qui, réel­le­ment, ne met­tent pas à l’abri de ris­ques réels, ne sont jamais res­pec­tées.

D’autre part toutes les études sérieu­ses mon­trent que, bien avant que n’appa­raisse la pig­men­ta­tion atten­due par l’uti­li­sa­teur des cabi­nes à UVA, les alté­ra­tions de la peau sont déjà pré­sen­tes et pour cer­tai­nes défi­ni­ti­ves ; en outre, point qui n’est jamais signalé par les ges­tion­nai­res des cen­tres de bron­zage, la pig­men­ta­tion obte­nue n’aura aucune action pro­tec­trice lors de futu­res expo­si­tions au soleil.

Ainsi, l’Académie natio­nale de Médecine regrette vive­ment que les pou­voirs publics
- n’aient pas pris en consi­dé­ra­tion les recom­man­da­tions de l’Académie et qu’ils
- refu­sent de modi­fier la légis­la­tion actuelle et de signa­ler qu’une telle pra­ti­que est dan­ge­reuse pour tous les indi­vi­dus
- tolè­rent que des chaî­nes natio­na­les de télé­vi­sion accep­tent d’assu­rer la pro­mo­tion de cette pra­ti­que et que des mes­sa­ges publi­ci­tai­res puis­sent être pré­sen­tés dans des salles de cinéma et autres lieux publics, sans un avis défa­vo­ra­ble du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Elle ne peut donc que mani­fes­ter à nou­veau sa très forte oppo­si­tion à une pra­ti­que dont le carac­tère dan­ge­reux est indé­nia­ble

°Cancer Research UK News & Resources News archive. Ireland sees 75 per cent rise in mela­noma in women under 50. Wednesday 13 may 2009.

Le 26 mai 2009

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