Consommation d’algues : attention au risque d’excès d’iode !

31 août 2018
Le marché des produits à base d’algues est en constante progression, avec une offre de plus en plus variée : conserves, tartares, condiments, tisanes, biscuits, boissons...
Au regard du risque non négligeable de dépassement des limites supérieures de sécurité d’apport en iode, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) déconseille la consommation d’algues et de compléments alimentaires à base d’algues à certaines populations à risque et recommande aux consommateurs réguliers de rester vigilants.
L’Anses conseille aux consommateurs réguliers de rester vigilants et de privilégier des denrées à faible teneur en iode, à savoir les produits saumurés ou stérilisés par la chaleur (bocaux ou conserves) et de surveiller leur prise de compléments alimentaires à base d’algues, en particulier les gammes « transit » et « minceur », qui représentaient près du quart des ventes de compléments alimentaires en France en 2016.
En effet, l’Anses précise qu’un apport excessif et régulier en iode peut entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde, mais également certains effets indésirables, notamment pour le cœur et les reins.
Elle déconseille donc la consommation d’aliments et de compléments alimentaires contenant des algues :
aux personnes présentant un dérèglement de la thyroïde, une maladie cardiaque (troubles du rythme cardiaque) ou une insuffisance rénale ;
aux personnes traitées avec un médicament contenant de l’iode ou du lithium (prescrit en psychiatrie) ;
aux femmes enceintes ou allaitantes, hors avis médical.
Les parents doivent rester prudents sur la consommation de produits à base d’algues de leurs enfants, les données étant insuffisantes pour mesurer le risque encouru.
Aux personnes présentant une déficience en iode, il est rappelé qu’il n’est pas pertinent de consommer des produits contenant des algues dans le but de corriger cette déficience.
De façon générale, l’Anses recommande aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement contrôlés par les pouvoirs publics pour tous les aliments et les compléments alimentaires à base d’algues.
Des espèces d’algues particulièrement riches en iode ont été identifiées, telles que les algues brunes laminaires Laminaria spp et Saccharina spp, ainsi que l’algue rouge Gracilaria verruqueuse.
L’évaluation de l’Anses s’appuie sur la valeur limite supérieure de sécurité pour l’iode établie par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) à 600 µg par jour pour l’adulte et adaptée pour chaque tranche d’âge de consommateurs. Par ailleurs, la réglementation française a fixé la dose journalière maximale d’iode à 150 µg dans les compléments alimentaires.
Pour plus de détails : Avis du 25 juin 2018 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif au risque d’excès d’apport en iode lié à la consommation d’algues dans les denrées alimentaires https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0086.pdf