Retraite : reconnaissance de la pénibilité de la profession infirmière
15 mai 2022
Le projet d’Emmanuel Macron est de repousser l’âge de la retraite à 64 ans, et de dégrader la situation y compris pour les métiers pénibles et les carrières longues. C’est totalement irresponsable, alors qu’il y a déjà 60.000 postes infirmiers vacants dans les établissements de santé, et que 10% des soignants sont en maladie, épuisement, dépression, burnout.
Aujourd’hui :
– pour les infirmières du secteur public, il n’y a plus aucune mesure de pénibilité depuis la réforme Bachelot de 2010 (chantage retraite ou salaire lors du passage en catégorie A)
– pour les infirmières du secteur privé, le "compte pénibilité" (Compte professionnel de prévention C2P) est une usine à gaz inefficace et inadaptée, alors que la profession d’infirmier cumule plusieurs facteurs de pénibilité au travail avec la manutention de patients, le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes, l’exposition à des agents chimiques dangereux comme les chimiothérapies,…
Nous réclamons une "reconnaissance de la pénibilité de la profession, dans le public comme dans le privé. Car l’espérance de vie d’une infirmière, c’est 78 ans, contre 85 ans pour toutes les Françaises (caisse de retraite CNRACL). De même, 30 % des aides-soignantes et 20 % des infirmières partent en retraite avec un taux d’invalidité" précise Thierry Amouroux, porte parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), qui représente des professionnels de l’hôpital, des cliniques et des entreprises.
Pour le SNPI CFE-CGC, il faut reconnaître à nouveau la pénibilité de notre travail. La réforme des retraites de François Fillon en 2003 avait établi une bonification d’un an tous les 10 ans, qui a été ensuite supprimée par Roselyne Bachelot lors du passage en catégorie A : puisque nous étions mieux payés, notre travail n’était plus pénible...
Que l’on soit en catégorie A ou B, dans le public ou dans le privé, les conditions de travail sont les mêmes. Le SNPI CFE-CGC, syndicat des infirmières salariées, estime qu’il est aberrant que pour un même métier coexistent des âges de départ à la retraite différents. D’autant plus que les jeunes infirmiers passent régulièrement d’un exercice à l’autre. Aussi, qu’ils exercent dans le secteur public ou dans le secteur privé, nous réclamons pour les infirmières une majoration de durée d’assurance d’un an pour dix ans, au travers d’un départ anticipé à la retraite, qui reconnaît la pénibilité du métier.