Des robots-infirmiers au Japon !

4 novembre 2013
Réveillez-vous, ils sont devenus fous !
Le géant japonais de l’électronique Panasonic a annoncé la commercialisation à partir de novembre 2013 de robots HOSPI, capables d’aider le personnel des hôpitaux en transportant les médicaments et en effectuant des tâches fastidieuses ou pénibles.
Ces robots de 120 kg pour 1,30 mètre ont un corps en plastique semblable à un gros seau renversé. Ils se déplace seul sur des roulettes dans les couloirs et les chambres des établissements hospitaliers, après en avoir mémorisé le plan. « Le Japon fait face à un manque de personnel pour les centres de soins et hôpitaux », souligne Panasonic qui a développé ce système depuis trois ans et l’a testé dans l’hôpital du groupe à Osaka.
Développés depuis le milieu des années 2000, les robots-infirmiers font l’objet de nombreuses vidéos promotionnelles, Panasonic espérant équiper de nombreux hôpitaux nippons, avant d’investir les marchés occidentaux.
L’un des modèles permet par exemple de laver les cheveux des patients de façon semi-automatique. Ils sont aussi capables d’aller chercher les médicaments et de les apporter aux infirmières à l’heure précise à laquelle ils doivent être pris par les malades.
"Après, on peut toujours parler d’humanisation des hôpitaux, et de respect des droits des malades ! Si certains peuvent être admiratifs devant les progrès de la robotique, nous préférons revendiquer un positionnement d’humanistes archaïques !" précise Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.
Entre la volonté de tout rationaliser, pour réaliser toujours plus d’économie, et les délires technologiques de certains, on cherche a transformer l’hôpital en une « usine à soins ». Mais on ne peut remplacer les humains par des robots comme dans les usines automobiles, car nous ne construisons pas des objets, nous soignons d’autres êtres humains.
Les soins infirmiers découlent en effet des deux faces du concept « soigner » : traiter la maladie, et prendre soin de la personne. L’infirmière représente avant tout une présence, qui défend la valeur et la dignité humaine du malade au sein de l’univers hospitalo-centriste, en rappelant qu’il est en lui-même une fin, c’est-à-dire une personne que l’on doit respecter et prendre en compte, et non une simple chose (organe, pathologie) dont on peut disposer. De part sa vision globale et ses capacités relationnelles, elle permet au malade de conserver son humanité.
Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC estime que face à la dérive technicienne, et à la tentation de tout standardiser par des protocoles et des normes, l’infirmière est là pour garantir la personnalisation des soins, sa compétence et sa faculté de jugement débouchant sur une meilleure qualité des soins. Pour ne pas perdre le sens de ses actes, l’infirmière développe une réflexion de plus en plus vigilante sur la technique, qui doit rester un instrument de l’action.
Voir également : http://www.syndicat-infirmier.com/Delires-technologiques-les-robots.html