Formation professionnelle : faiblesses du rapport Larcher

6 mars 2012

Gérard Larcher est chargé, par le pré­si­dent de la République, d’un rap­port sur la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle. La CFE-CGC lui a fait part de sa contri­bu­tion pour rendre au dis­po­si­tif toute son effi­ca­cité.

Toute évolution doit être fondée sur un finan­ce­ment clair : la CFE-CGC a demandé au séna­teur qu’il pré­cise les mon­tants sur les­quels se fonde le pré­si­dent de la République, à savoir une dépense de 30 mil­liards d’euros… Il ne s’agi­rait pas d’occulter le fait que, outre les entre­pri­ses et les OPCA, l’État et les régions repré­sen­tent 30 % de ces dépen­ses !

La CFE-CGC lui a rap­pelé également que le dis­po­si­tif actuel de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle est issu de la réforme de 2009, qui n’a pas atteint encore sa vitesse de croi­sière. Une nou­velle réforme bru­tale aurait des effets de « stop and go » pré­ju­di­cia­bles à la for­ma­tion des sala­riés.

Gérard Larcher pro­pose de créer des fonds régio­naux de péréqua­tion avec l’objec­tif « d’amé­lio­rer les rela­tions entre les acteurs de la for­ma­tion ». C’est une mau­vaise idée ! Plutôt que de sim­pli­fier le dis­po­si­tif, il risque ainsi de le rendre plus com­plexe, en mul­ti­pliant le nombre de finan­ceurs, et d’oublier les besoins des bran­ches. Pour la CFE-CGC, les acteurs de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle ont avant tout besoin de retrou­ver confiance les uns envers les autres. Une confiance for­te­ment rognée depuis que l’État ponc­tionne régu­liè­re­ment le Fonds pari­taire de sécu­ri­sa­tion des par­cours pro­fes­sion­nels (FPSPP) qui ne peut plus assu­rer ainsi tota­le­ment sa mis­sion sans s’endet­ter !

Le séna­teur pro­jette ensuite d’orien­ter la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle vers les deman­deurs d’emplois. C’est une autre mau­vaise idée ! On ne sécu­rise pas un par­cours pro­fes­sion­nel après la perte de l’emploi ! C’est pen­dant que le sala­rié est en poste, par anti­ci­pa­tion, qu’on l’accom­pa­gne pour entre­te­nir son niveau de qua­li­fi­ca­tion. Dans cette opti­que, le per­son­nel l’enca­dre­ment doit être consi­déré comme un « public prio­ri­taire » du fait du risque élevé d’obso­les­cence de sa for­ma­tion : un cadre non formé repré­sente un coût pour l’entre­prise et la nation !

La for­ma­tion pro­fes­sion­nelle des deman­deurs d’emploi est d’un autre res­sort. La CFE-CGC pro­pose que Pôle Emploi s’en empare en s’asso­ciant avec les Organismes pari­tai­res col­lec­teurs agréés (OPCA), dont la coo­pé­ra­tion a déjà montré l’effi­ca­cité.

La CFE-CGC par­tage l’objec­tif du rap­por­teur de « faire de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle un outil au ser­vice de la pro­mo­tion sociale et de lien entre la for­ma­tion ini­tiale et conti­nue ». Elle demande une meilleure exploi­ta­tion du Congé indi­vi­duel de for­ma­tion (CIF), bon moyen de pro­mo­tion sociale et de reconver­sion. De même, elle invite le gou­ver­ne­ment à mieux uti­li­ser le droit à la for­ma­tion ini­tiale dif­fé­rée, en par­ti­cu­lier grâce à l’abon­de­ment finan­cier de l’État.

Pour la CFE-CGC, la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle doit s’enten­dre comme un droit acces­si­ble tout au long de la vie. Elle doit mobi­li­ser de manière cohé­rente tous les dis­po­si­tifs exis­tants.

Le ser­vice com­mu­ni­ca­tion CFE-CGC

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