Gériatrie : amélioration de la prescription médicamenteuse

12 mars 2009

Selon un communiqué du 10.03.09, la Haute Autorité de Santé et le Collège Professionnel des Gériatres vont élaborer et aider à la mise en œuvre de programmes d’amélioration des pratiques sur la prescription médicamenteuse chez le sujet âgé (PMSA).

La Haute Autorité de Santé HAS va tra­vailler à l’amé­lio­ra­tion de la pres­crip­tion médi­ca­men­teuse chez le sujet âgé. Hélas, elle semble avoir oublié que des infir­miè­res exer­cent en géria­trie, et que leur avis serait utile pour l’amé­lio­ra­tion des pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les !

Chez le sujet âgé, la poly­mé­di­ca­tion est habi­tuelle et le plus sou­vent légi­time. A cette poly­mé­di­ca­tion est asso­ciée un risque accru de iatro­gé­nèse et de moin­dre obser­vance. Mieux pres­crire chez le sujet âgé est à la fois un défi pour le pres­crip­teur et un enjeu de santé publi­que : 20% des hos­pi­ta­li­sa­tions des plus de 80 ans sont liés aux médi­ca­ments et seraient en partie évitables.

Optimiser la pres­crip­tion, c’est, au regard des patho­lo­gies à trai­ter :
 repé­rer les ris­ques de iatro­gé­nèse et les caren­ces de trai­te­ments ;
 évaluer l’obser­vance ou l’auto­mé­di­ca­tion.

Nous pen­sions que c’était des mis­sions dévo­lues aux infir­miè­res, du fait de leurs com­pé­ten­ces. Mais non, selon le com­mu­ni­qué de la HAS, "Cette démar­che com­plexe doit béné­fi­cier de la meilleure coo­pé­ra­tion du géria­tre, du méde­cin spé­cia­liste, du méde­cin géné­ra­liste en lien avec le patient et son entou­rage." Pas un mot sur les infir­miè­res, que la HAS doit consi­dé­rer comme de sim­ples agents d’éxecution décé­ré­brés !

Le com­mu­ni­qué indi­que que "la Haute Autorité de Santé sou­haite favo­ri­ser l’enga­ge­ment des pro­fes­sion­nels de santé dans l’amé­lio­ra­tion et l’évaluation des pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les en s’appuyant sur l’émergence de struc­tu­res fédé­ra­ti­ves de spé­cia­li­tés."

En clair, cette "volonté de coo­pé­rer avec les pro­fes­sion­nels de santé" se limite à s’adres­ser aux méde­cins, mais en aucun cas s’abais­ser à consul­ter le petit per­son­nel infir­mier !

La HAS sou­haite confier aux « Collèges de bonnes pra­ti­ques » la conduite de tra­vaux et le déve­lop­pe­ment d’outils visant l’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de leurs pra­ti­ques.
Le Collège Professionnel des Gériatres Français (CPGF) est une asso­cia­tion à but non lucra­tif dont l’objet est notam­ment de pro­mou­voir la qua­lité des pra­ti­ques et des soins géria­tri­ques ainsi que l’évaluation des pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les des méde­cins géria­tres.
Le CPGF se donne notam­ment pour mis­sion de mettre en œuvre en son sein une entité dédiée aux bonnes pra­ti­ques res­pec­tant les règles d’indé­pen­dance scien­ti­fi­que et finan­cière.

Cette struc­ture est spé­ci­fi­que­ment en charge de la poli­ti­que d’évaluation / amé­lio­ra­tion des pra­ti­ques pour la spé­cia­lité, notam­ment la concep­tion de pro­gram­mes de bonnes pra­ti­ques. Le CPGF a en outre voca­tion à être le cor­res­pon­dant pro­fes­sion­nel de la HAS pour tout ce qui concerne ses mis­sions en matière d’amé­lio­ra­tion de la qua­lité et de la sécu­rité des soins.

Dès décem­bre 2008, la HAS et le CPGF se sont enga­gés à col­la­bo­rer dans le cadre d’un par­te­na­riat rela­tif aux acti­vi­tés de bonnes pra­ti­ques notam­ment pour l’élaboration et le déve­lop­pe­ment des démar­ches d’amé­lio­ra­tion des pra­ti­ques au sein de la spé­cia­lité géria­trie (EPP, autres tra­vaux impli­quant les pro­fes­sion­nels de santé de la spé­cia­lité) ainsi que pour la pro­mo­tion et la com­mu­ni­ca­tion auprès des pro­fes­sion­nels de la spé­cia­lité sur les démar­ches d’amé­lio­ra­tion de la qua­lité et de la sécu­rité des soins.

Détails :
lire l’arti­cle de la HAS

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