Hôpital : un guide laïcité

19 février 2016

L’Observatoire de la laï­cité a adopté un guide sur la laï­cité et la ges­tion du fait reli­gieux dans les établissements publics de santé, rap­pe­lant les éléments juri­di­ques : neu­tra­lité de l’Etat et liberté de culte du patient, dans la limite du bon fonc­tion­ne­ment du ser­vice.

Concrètement, le guide consiste en une série de rap­pels juri­di­ques s’appuyant sur les textes de loi et la juris­pru­dence, afin de rap­pe­ler notam­ment que si le prin­cipe de laï­cité impli­que la neu­tra­lité des agents du ser­vice public, il garan­tit la liberté reli­gieuse des patients.

Les étudiants en santé conser­vent durant leur for­ma­tion uni­ver­si­taire théo­ri­que "la pos­si­bi­lité de porter des signes reli­gieux car ils sont à cet ins­tant uni­que­ment des étudiants de l’ensei­gne­ment supé­rieur". Toutefois, lorsqu’ils sont en stage ou for­ma­tion pro­fes­sion­nelle dans un établissement public de santé "ils sont soumis à l’obli­ga­tion de neu­tra­lité car ils exer­cent alors des fonc­tions médi­ca­les ou para­mé­di­ca­les".

En ce qui concerne les patients, sept points sont détaillés dans le guide de l’obser­va­toire. Ils concer­nent : l’ali­men­ta­tion, la ques­tion du choix des méde­cins, le refus de cer­tains soins (prise de médi­ca­ments, per­fu­sion de sang), la prise en charge du décès (rites funé­rai­res), la pra­ti­que du culte, la liberté de cons­cience et de mani­fes­ter sa croyance et l’inter­dic­tion du pro­sé­ly­tisme.

Le guide apporte ensuite des solu­tions aux cas concrets ​concer­nant​, par exem­ple :
 « Une chi­rur­gienne d’un CHU peut porter le fou­lard lorsqu’elle pro­cède aux visi­tes pos­to­pé­ra­toi­res de ses patients ». Réponse : non, en tant qu’agent public, « elle ne peut porter de signes reli­gieux durant son temps de tra­vail ».
 Un méde­cin peut-il refu­ser de réa­li­ser une IVG ? Oui, mais en com­mu­ni­quant immé­dia­te­ment à la femme concer­née « le nom de pra­ti­ciens sus­cep­ti­bles de réa­li­ser cette inter­ven­tion »
 Si "une patiente s’oppose à être exa­mi­née en urgence par un méde­cin homme", l’obser­va­toire conseille de "lui rap­pe­ler que le droit de choi­sir son pra­ti­cien ne s’appli­que pas en situa­tion d’urgence".
 Dans les cas de "parents qui refu­sent que leur enfant mineur soit trans­fusé alors qu’il s’agit d’une urgence vitale", l’équipe médi­cale "devra pro­cé­der à la trans­fu­sion néces­saire à la survie" du patient.
 Enfin, rien n’empê­che d’ins­tal­ler dans le hall d’un hôpi­tal public un sapin de Noël, "une tra­di­tion païenne" deve­nue "le sym­bole d’une fête lar­ge­ment laï­ci­sée".

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Définition officielle de la consultation infirmière ONI

Une avancée historique pour l’accès aux soins ! L’Ordre National des Infirmiers a adopté la (…)

Médicaments à prix prohibitifs : le SNPI soutient l’alerte de l’UFC-Que Choisir

Quand un seul anticancéreux pèse plus de 2 milliards d’euros en 2024 et 5,2 % des dépenses de (…)

Derrière chaque remboursement maladie : les cotisations de tous, pas un cadeau

L’Assurance Maladie a pris une excellente initiative pour rendre visible ce que finance la (…)

Ali FRAIN nouveau Président de la Fédération Santé Social CFE-CGC

L’Assemblée générale de la Fédération Santé-Social CFE-CGC vient d’élire Ali FRAIN à la (…)

Cures thermales et ALD : les plus fragiles encore mis à contribution

Un décret en attente de signature prévoit la fin du remboursement intégral des cures thermales (…)

Appel à tous les soignants :

Le 18 septembre, nous défendrons notre santé collective, les droits des patients, et la dignité (…)