Hôpitaux : 15 infirmiers agressés chaque jour

8 septembre 2016
Les infirmières libérales sont souvent victimes d’agressions. Et nous constatons une augmentation des violences graves à l’encontre du personnel hospitalier.
Le nombre des déclarations de violences est en hausse : 14 502 signalements d’atteintes aux personnes et aux biens, émanant de 337 établissements sanitaires et médico-sociaux.
L’Observatoire national des violences en santé (ONVS) vient de publier son rapport annuel sur les violences en milieu hospitalier.
En 2014, 18 143 personnes ont été victimes d’atteintes aux personnes et aux biens, ce qui représente une victime toutes les 30 minutes. Le personnel est majoritairement touché par les violences : il représente 85% des victimes d’atteintes aux personnes, parmi lesquels 46 % d’infirmières et 9 % de médecins.
Sur l’ensemble du territoire, la psychiatrie (21 %), les urgences (15 %), la médecine (9 %) et la gériatrie (9 %) sont les services hospitaliers qui sont les plus sujets aux violences.
L’ONVS a comptabilisé 11 835 auteurs de violences aux personnes. Dans 9 cas sur 10, les auteurs des violences étaient des patients ou des visiteurs et accompagnants. La cause des agressions concerne la prise en charge dans 59 % des cas (temps d’attente jugé excessif, alcoolisation,...).
Les violences physiques sont les plus fréquentes et elles sont à la hausse : elles représentent 48% de l’ensemble des agressions, soit 5 119 signalements. Viennent ensuite les injures et insultes (32% soit 3452 signalements) puis les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (18% soit 1888 signalements).
Voir le rapport de l’ONVS http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_national_onvs-2014-2.pdf
Violence à l’hôpital : les attentes du SNPI
"La sécurité au travail doit être garantie à tous les personnels hospitaliers précise Thierry Amouroux, Secrétaire Général du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) Les directions d’établissements doivent tout mettre en œuvre pour sanctuariser l’hôpital. Elles sont responsables d’organiser les conditions d’un exercice professionnel serein."
Les salles d’attente des urgences sont par définition des lieux dans lesquels la tension peut vite monter et où des passages à l’acte (verbal ou physique) sont possibles. Il faut donc réfléchir avec le personnel à l’organisation matérielle des salles d’attente (circuit des patients et des accompagnants, téléviseurs, diffusion d’informations, indication des temps d’attente, etc.). Une affiche doit informer les usagers des conséquences d’un comportement déviant.
Les personnels, notamment féminins, mettent souvent en avant un sentiment d’insécurité lorsqu’ils prennent ou quittent leur poste : il faut donc travailler à l’organisation d’une présence de vigiles aux moments clés d’utilisation des parkings, à l’augmentation des zones de vidéosurveillance, etc.
Les personnels qui ont subi une agression caractérisée doivent déposer une plainte le plus rapidement possible auprès des autorités de police afin d’obtenir des poursuites par le procureur de la république. La direction doit également porter plainte, et adresser un courrier au procureur de la République pour marquer le soutien de l’établissement à la démarche engagée.
En effet, en 2014, les évènements de violence signalés par les établissements ont donné lieu à seulement 2 224 dépôts de plainte, du fait d’un manque d’implication des directions. Le SNPI vous incite à porter plainte, afin d’obtenir des condamnations :
En juin 2016, aux Urgences de Château-du-Loir (Sarthe), un homme gifle l’infirmière à la joue gauche et casse ses lunettes. Puis, au cours d’une bousculade, elle reçoit un coup au niveau de la poitrine. Bilan : six jours d’incapacité totale de travail. L’homme est condamné à dix mois de prison, dont quatre avec sursis. http://www.lemainelibre.fr/actualite/chateau-du-loir-il-gifle-linfirmiere-des-urgences-six-mois-de-prison-10-06-2016-163155
En février 2016, un homme a été condamné par le tribunal de Carhaix (Bretagne) à deux mois de prison pour avoir menacé d’étriper un infirmier aux urgences. Après une heure et quart d’attente aux urgences, l’homme s’énerve, va dans le poste infirmier, et s’approche de l’infirmier avant de le menacer de mort. http://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/tribunal-deux-mois-de-prison-pour-avoir-menace-un-infirmier-aux-urgences-17-02-2016-10961215.php?xtor=EREC-85-