La qualité de vie au travail QVT

3 février 2016
Comment mettre en œuvre une démarche de QVT dans les établissements de santé ? Réponses dans un guide ANACT HAS.
La HAS et l’Anact ont décidé d’unir leurs efforts, parce qu’elles sont convaincues qu’améliorer la qualité de la vie au travail dans les établissements de santé c’est contribuer efficacement à la qualité des soins.
Dire cela n’est pas une manière de contourner les tensions liées aux contraintes de financement ou de gommer les difficultés dans la réorganisation des flux de dépenses. Celles-ci existent et appellent des réponses appropriées.
Dans ce contexte où les marges de manœuvre semblent se réduire, la qualité de vie au travail ouvre de nouvelles voies pour favoriser des initiatives multiples s’inscrivant dans le sens premier de la mission hospitalière : soigner et prendre soin. Aujourd’hui, les acteurs du secteur partagent une conviction forte : plus celles et ceux qui travaillent dans les établissements de santé se sentiront reconnus, mieux chaque personne malade sera soignée et mieux elle sera accompagnée.
La démarche proposée repose sur un triple postulat :
Un postulat de fond selon lequel une meilleure organisation du travail est l’un des deux ou trois déterminants majeurs d’amélioration de la qualité du travail accompli.
Un postulat de méthode selon lequel la qualité du dialogue social détermine très directement le degré de réussite du changement dans toutes les actions conduites.
Un postulat de résultat selon lequel réussite collective et épanouissement de chacun vont de pair, mieux, se renforcent.
La qualité de vie au travail (QVT) a comme objectif de concilier les modalités de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les professionnels et la performance collective de l’entreprise.
Elle fait valoir que la perception qu’ont les professionnels de la qualité de vie au travail dépend de leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de leur travail. Elle met en avant le rôle du personnel et de leurs représentants en tant qu’acteurs de la construction des solutions proposées, notamment organisationnelles, aux côtés des directions, du management et des experts.
Les liens entre d’une part qualité de vie au travail et d’autre part qualité et sécurité des soins ont été démontrés à travers de nombreuses études internationales.
LE CONTENU DU TRAVAIL
autonomie au travail : pouvoir d’agir sur des éléments de la tâche (rythme, procédure, choix des moyens, accès aux ressources, outils…)
et de les combiner de manière variée et adaptée à la situation de sorte
à procurer un sentiment de maîtrise ;
valeur du travail : le travail est toujours prescrit, sa valeur est d’abord perçue par autrui (client, bénéficiaire, hiérarchie, pair…) et renvoie
au sentiment d’utilité ;
travail apprenant : il renvoie à la possibilité de mobiliser dans son exercice professionnel un ensemble de compétences (relationnelles, émotionnelles, physiques, cognitives…). Un travail apprenant rend le travail intéressant ;
travail complet : réaliser une tâche complète non seulement au plan organisationnel (maîtrise d’un processus ou d’une séquence de processus), mais aussi pouvoir évaluer les effets de mon activité en regard des résultats que j’en attends, et pouvoir réduire l’écart entre les deux. Et donc de « piloter » ma performance (sentiment de responsabilité).
L’objectif d’une démarche QVT est de « penser le contenu du travail » lors des phases de conception, de mise en œuvre et d’évaluation
des projets techniques ou organisationnels.
La performance ne repose pas seulement sur la volonté des professionnels de bien remplir leur mission mais sur la capacité des organisations à favoriser les choix collectifs sur les priorités et à réunir les conditions pour permettre une bonne qualité du travail.
La mise en place d’une démarche sur la qualité de vie au travail comporte un préalable : un diagnostic établi selon une méthodologie favorisant la participation et la confiance des salariés.
Opter pour une démarche QVT est l’occasion de redéfinir les interactions entre les exigences du marché, les contraintes d’organisation et les trajectoires professionnelles. C’est aussi un enjeu de renouvellement des méthodes et objets du dialogue social ; le travail et l’emploi ne peuvent pas être déconnectés l’un de l’autre, les divers objets de négociation (conciliation des temps, pénibilité, contrat de génération, égalité professionnelle…) ne peuvent plus être traités de manière cloisonnée : ils supposent désormais une cohérence dans les choix d’organisation et une approche intégrée des problèmes. Ce qui implique des espaces de pilotage et de dialogue adaptés sur le travail et son organisation.
Pour en savoir plus
Guide en téléchargement ci-dessous
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1748894/fr/qualite-de-vie-au-travail-dans-la-certification-v2014
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_990756/fr/qualite-de-vie-au-travail
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_990756/fr/qualite-de-vie-au-travail
Travail & Changement n°347 « Les promesses de la qualité de vie au travail », Anact, 2013
Travail & Changement n°358 « Discuter du travail pour mieux le transformer », Anact, 2015