Médias sociaux et pratique infirmière
19 mai 2011
Il existe actuellement sur le Web un grand nombre de médias sociaux et de lieux d’échange de contenus et de discussion : blogs, forums, sites tels Facebook ou Twitter. L’envoi de textos connaît aussi une grande popularité. Bref, les possibilités de communiquer rapidement des contenus écrits, audio et vidéo et de discuter ne cessent de croître.
Il y a certes des applications positives de tels réseaux dans la pratique professionnelle : par exemple, faire la promotion d’un article ou d’un livre, ou encore inviter les infirmières à une conférence. Toutefois, l’utilisation de tels réseaux, à titre de professionnelles, doit toujours se faire dans le respect des obligations déontologiques.
La façon d’utiliser ces réseaux dans leur vie privée amène de nouveaux défis aux infirmières, car lors des échanges, la frontière peut parfois être mince entre les aspects personnels et professionnels. Afin d’illustrer ce propos, voici quelques situations qui soulèvent des interrogations au plan professionnel et qui permettent de dégager certains enjeux déontologiques.
Situation 1
Vous recevez une « demande d’amis » sur Facebook. Le nom vous est familier. En effet, vous avez soigné cette personne il y a un mois, lors de son séjour dans un centre de réadaptation. Vous vous demandez si vous pouvez devenir son « amie ».
Le respect des limites de la relation professionnelle demeure une obligation déontologique, peu importe le mode de communication utilisé, y compris les sites de réseaux sociaux. Afin de prendre une décision éclairée à cet égard, les infirmières peuvent avoir recours au Code de déontologie.
Situation 2
Vous êtes sur Facebook et vous notez que des consœurs partagent des renseignements au sujet d’un client à qui elles prodiguent des soins. Est-ce permis ?
Cette conduite constitue un manquement aux dispositions du Code de déontologie qui vise à préserver le secret des renseignements de nature confidentielle. Les renseignements obtenus dans le cadre de la relation professionnelle ne doivent être transmis qu’aux personnes impliquées dans les soins au client, de même qu’aux personnes désignées par celui-ci.
Situation 3
Vous travaillez dans un centre d’hébergement et lors de l’anniversaire d’un client, vous le prenez en photos à l’aide de votre téléphone cellulaire. Par la suite, vous rendez ces photos accessibles sur Facebook. Y-a-t-il un problème ?
Exposer des photos d’un client sur Facebook, sans son consentement, constitue une brèche au secret professionnel. Un infirmier peut être reconnu coupable de ne pas avoir préservé le secret quant aux renseignements de nature confidentielle qui sont venus à sa connaissance dans l’exercice de sa profession, en filmant des patients et en transmettant ces images à un média sans leur autorisation.
La plupart des gens agissent avec prudence lors d’échanges sur les sites de réseaux sociaux. Toutefois, il n’est pas rare que se développe, au contact des autres participants, un sentiment de sécurité trompeur et que, subtilement, la complicité virtuelle incite l’usager à se confier sur ses déplacements, ses liens affectifs, son style de vie et parfois même sur des aspects de sa vie professionnelle.
Les situations soulevées précédemment démontrent qu’une activité bien personnelle peut entraîner des répercussions sur le plan professionnel. Il est important de se rappeler que, dans ce contexte, l’infirmière est toujours soumise à ses obligations déontologiques.