Personnes hospitalisées : les directives anticipées

3 août 2008

Toute personne majeure peut, si elle le souhaite, faire une déclaration écrite, appelée « directives anticipées »,
afin de préciser ses souhaits quant à sa fin de vie, prévoyant ainsi l’hypothèse où elle ne serait pas,
à ce moment-là, en capacité d’exprimer sa volonté (articles L. 1111-4, L. 1111-11 à L. 1111-13 et R. 1111-17 à R. 1111-20, R. 1112-2, R. 4127-37 du code de la santé publique).

À quoi ser­vent les direc­ti­ves anti­ci­pées ?

Dans le cas où, en fin de vie,
vous ne seriez pas en mesure d’expri­mer
votre volonté, vos direc­ti­ves anti­ci­pées
per­met­tront au méde­cin de connaî­tre
vos sou­haits concer­nant la pos­si­bi­lité
de limi­ter ou d’arrê­ter les trai­te­ments
alors en cours. Le méde­cin n’est pas
tenu de s’y confor­mer si d’autres
éléments venaient modi­fier
son appré­cia­tion (cf. infra « Que puis-je
faire pour m’assu­rer que mes direc­ti­ves
anti­ci­pées seront prises en compte
au moment voulu ? »).

On consi­dère qu’une per­sonne est
« en fin de vie » lorsqu’elle est atteinte
d’une affec­tion grave et incu­ra­ble,
en phase avan­cée ou ter­mi­nale.

Quelles sont les condi­tions pour que mes direc­ti­ves anti­ci­pées soient prises en compte au mon­tant voulu ?

 Condition d’âge :
Vous ne pouvez rédi­ger des direc­ti­ves
anti­ci­pées que si vous êtes majeur.

 Conditions de forme :
Le docu­ment doit être écrit
et authen­ti­fia­ble. Vous devez écrire
vous-même vos direc­ti­ves. Elles doi­vent
être datées et signées et vous devez
pré­ci­ser vos noms, pré­noms, date
et lieu de nais­sance.
Si vous ne pouvez pas écrire et signer
vous-même vos direc­ti­ves, vous pouvez
faire appel à deux témoins - dont votre
per­sonne de confiance, si vous en avez
dési­gné une - qui attes­te­ront que
le docu­ment exprime bien votre volonté
libre et éclairée. Ces témoins doi­vent
indi­quer leur nom et qua­lité et
leur attes­ta­tion est jointe aux direc­ti­ves.

 Conditions de fond :
L’auteur du docu­ment doit être
en état d’expri­mer sa volonté libre
et éclairée au moment
de sa rédac­tion.
Si vous le sou­hai­tez, vous pouvez
deman­der au méde­cin à qui vous
confiez vos direc­ti­ves pour les insé­rer
dans votre dos­sier, d’y join­dre
une annexe attes­tant que vous êtes
en état d’expri­mer votre volonté
et qu’il vous a donné les infor­ma­tions
appro­priées.

 Condition de temps : Le docu­ment doit être rédigé
depuis moins de trois ans.
Pour être prises en compte par
le méde­cin, il faut que vos direc­ti­ves
aient été rédi­gées depuis moins
de trois ans avant la date à partir
de laquelle vous ne serez plus
en état d’expri­mer votre volonté.
Vous devez donc les renou­ve­ler tous
les trois ans. Pour cela, il vous suffit
de pré­ci­ser sur le docu­ment por­tant
vos direc­ti­ves que vous déci­dez
de les confir­mer et de signer
cette confir­ma­tion.

Si vous déci­dez
de les modi­fier, une nou­velle période
de vali­dité de trois ans com­mence
à courir. Afin de vous assu­rer
que les direc­ti­ves et leurs modi­fi­ca­tions
éventuelles seront bien prises
en compte, vous êtes invité à pren­dre
toutes les mesu­res pra­ti­ques
qui s’impo­sent : men­tion
des coor­don­nées de la per­sonne
déten­trice de ces infor­ma­tions,
tri des infor­ma­tions à conser­ver.

Puis-je chan­ger d’avis après avoir rédigé des direc­ti­ves anti­ci­pées ?

Les direc­ti­ves sont révo­ca­bles à tout
moment : vous pouvez donc modi­fier,
quand vous le sou­hai­tez, tota­le­ment
ou par­tiel­le­ment le contenu
de vos direc­ti­ves. Si vous n’êtes pas
en mesure d’écrire, le renou­vel­le­ment
ou la modi­fi­ca­tion de vos direc­ti­ves
s’effec­tuent selon la même pro­cé­dure
que celle décrite pré­cé­dem­ment.

Vous pouvez également annu­ler
vos direc­ti­ves et pour cela, il n’est pas
obli­ga­toire de le faire par écrit.
Mais cela peut-être pré­fé­ra­ble, sur­tout
si cette déci­sion inter­vient pen­dant
la période de vali­dité des trois ans.

Quel est le poids de mes direc­ti­ves anti­ci­pées dans la déci­sion médi­cale ?

Si vous avez rédigé des direc­ti­ves,
le méde­cin doit en tenir compte.
Dans la mesure où elles témoi­gnent
de votre volonté alors que vous étiez
encore apte à l’expri­mer et en état
de le faire, elles cons­ti­tuent un docu­ment
essen­tiel pour la prise de déci­sion
médi­cale. Leur contenu pré­vaut
sur tout autre avis non médi­cal,
y com­pris sur celui de votre per­sonne
de confiance. Toutefois, les direc­ti­ves
anti­ci­pées n’ont pas de valeur
contrai­gnante pour le méde­cin.
Celui-ci reste libre d’appré­cier
les condi­tions dans les­quel­les il convient
d’appli­quer les orien­ta­tions que
vous aurez expri­mées, compte tenu
de la situa­tion concrète et de l’éventuelle
évolution des connais­san­ces médi­ca­les.

Que puis-je faire pour m’assu­rer que mes direc­ti­ves anti­ci­pées seront prises en compte au moment voulu ?

Puisqu’au moment où vos direc­ti­ves
seront utiles, vous ne serez plus en état
d’expri­mer votre volonté, il est impor­tant
que vous pre­niez, tant que vous
le pouvez, toutes les mesu­res pour
que le méde­cin qui devra déci­der
d’une limi­ta­tion ou d’un arrêt
de trai­te­ment puisse les consul­ter
faci­le­ment. Si vos direc­ti­ves ne sont pas
insé­rées ou men­tion­nées dans le dos­sier
qu’il détient, le méde­cin cher­chera
à savoir si vous avez rédigé des direc­ti­ves
et auprès de qui vous les avez confiées :
il s’adres­sera alors à votre per­sonne
de confiance, votre famille, vos pro­ches,
votre méde­cin trai­tant ou le méde­cin
qui vous a adressé.

Pour faci­li­ter ces démar­ches,
plu­sieurs pos­si­bi­li­tés s’offrent à vous :
 le mieux, en cas d’hos­pi­ta­li­sa­tion,
est de confier vos direc­ti­ves
anti­ci­pées au méde­cin qui vous
prend en charge. Vous pouvez aussi
les confier au méde­cin de ville
de votre choix.
Dans tous les cas, vos direc­ti­ves
seront conser­vées dans le dos­sier
com­por­tant les infor­ma­tions
médi­ca­les vous concer­nant ;
 vous pouvez enfin conser­ver
vous-même vos direc­ti­ves
 ou les confier à toute per­sonne
de votre choix (en par­ti­cu­lier
votre per­sonne de confiance, si vous
en avez une). Dans ce cas, il est
sou­hai­ta­ble que vous com­mu­ni­quiez
au méde­cin qui vous prend en charge
les coor­don­nées de la per­sonne
qui détient vos direc­ti­ves afin qu’il
les men­tionne dans votre dos­sier.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)