Prise en charge proactive des malades

8 décembre 2013
Article de la revue HAS (Haute Autorité de Santé) Initiatives & Développement de Pratiques Collaboratives – n°76 – Décembre 2013
Le système de soins primaires est caractérisé par une surcharge de travail des professionnels, un financement à l’acte qui est mieux adapté à la prise en charge des épisodes aigus qu’au suivi des maladies chroniques, une « tyrannie de l’urgence » dans la pratique quotidienne. Comment faciliter l’évolution de ce système ?
Justement, se développe une nouvelle approche au sein des structures de soins primaires qui utilise l’information sur un groupe de patients de la structure pour améliorer les soins et les résultats cliniques de ces patients. Cette approche dite de gestion proactive des populations de patients pourrait être un des aspects de cette transformation.
Mais cela nécessite que l’informatique sur le bureau du médecin dispose de certaines fonctionnalités comme la capacité à identifier des sous-populations de patients et à analyser certaines caractéristiques de ces sous-populations, la capacité à créer des rappels (alertes, mémos) pour les patients et les professionnels et à suivre des indicateurs de pratique clinique.
Cela implique de structurer les données cliniques nécessaires dans des logiciels métiers adaptés et d’adopter une nouvelle façon de penser. En effet, penser de façon proactive la gestion d’un groupe de malade ce n’est pas la même chose que d’agir en consultation individuelle avec des patients qui viennent pour un/des motif(s) de consultation. Un mode de rémunération adapté à cette activité (forfait assorti d’incitatifs ?) est aussi à prendre en compte.
En pratique, cela consiste à repérer, à pouvoir identifier parmi les patients, par exemple diabétiques, ceux qui ont besoin d’une attention particulière : rappel pour des examens non réalisés, discussion en réunion pluriprofessionnelle en cas de résultats thérapeutiques non atteints, mise en place de séances d’ETP, etc.
Cette démarche permet un repérage plus systématique que lors des consultations à la demande du patient pour d’autres motifs et dans un temps contraint. De plus, elle permet, le cas échéant, de mettre en évidence des sous-groupes de patients pour lesquels un nouveau service ou un nouveau mode d’organisation améliorerait la prise en charge.
Florence Marechaux - HAS
Article de la revue HAS (Haute Autorité de Santé) Initiatives & Développement de Pratiques Collaboratives – n°76 – Décembre 2013
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1701659/fr/la-prise-en-charge-proactive-des-malades