Revalorisation salariales et LMD : un jeu de dupes pour les infirmières !
15 décembre 2009
Le ministère se moque de nous ? Pour vous faire entendre, signez et faites signez autour de vous la pétition en téléchargement !
La séance de négociations salariales du 14 décembre 2009 avec les 8 organisations syndicales représentatives, dans le cadre de la reconnaissance des compétences liée à la réforme LMD des professions paramédicales relève de la provocation. Le projet de protocole ne prévoit qu’un reclassement en octobre 2011, soit pas un centime de revalorisation pendant les deux années à venir !
Nous sommes loin des annonces de la ministre, qui évoque dans la presse la situation d’une infirmière en fin de carrière en 2016 !!!!!! Comme la moitié des IDE hospitalières doivent partir à la retraite d’ici 2015, cela ne risque pas de concerner grand monde !
Face à cela, lundi 14 décembre 2009, les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, SUD, UNSA, CFTC, CFE CGC) ont quitté la séance de négociation statutaire, face au refus du ministère de retirer des négociations le sujet de la catégorie active (possibilité de départ à 55 ans pour pénibilité) en contre partie du passage en catégorie A pour les paramédicaux. L’ensemble des organisations syndicales s’adresse solennellement au gouvernement pour exiger le retrait du sujet de la retraite des négociations en cours afin de les poursuivre.
Exemple de ce florilège de bêtises, en page 9, le document précise même que pour atteindre le sommet de la grille salariale il faudra attendre 6 ans de plus car « La durée de carrière passe à 31 ans afin de tenir compte de l’allongement de la durée de la vie professionnelle »… qui est de 12 ans en moyenne chez les infirmières !
La revalorisation des IDE de classe normale (premier grade) comme celles des IDE de classe supérieure (deuxième grade) sera dans deux ans de 7 à 10 points (soit 32 à 46 euros brut par mois). Mais pour passer en catégorie A, les IDE doivent renoncer à toutes les mesures spécifiques à la grande pénibilité du métier :
possibilité de partir à la retraite à 55 ans (mais pas à taux plein !)
bonification d’un an tous les 10 ans en catégorie active
En effet, selon les études objectives de la caisse de retraite CNRACL, 1 IDE sur 4 part à la retraite en invalidité, et leur espérance de vie est inférieure à celle d’une femme française.
Le projet de protocole parait à ce point ridicule, qu’en page 10 nous avons même une extrapolation virtuelle pour dans sept ans ! « A l’issue des opérations de reclassement, en 2016, les infirmiers auront bénéficié d’une majoration de 1.487 par an en moyenne par agent » … somme virtuelle étant donné qu’ils auront majoritairement quitté la profession avant d’atteindre un indice terminal bien théorique ! Un jeu de dupes !
Les infirmières spécialisées (puéricultrices, anesthésistes, bloc opératoire) déjà en catégorie A depuis 2001, vont devoir attendre trois ans, en décembre 2012, pour une revalorisation… à condition de renoncer elles aussi aux mesures pour compenser la pénibilité !
Nous sommes loin des engagements du Président de la République et de Roselyne Bachelot, qui ont indiqué à de nombreuses reprises que leurs objectifs étaient de reconnaître les compétences des infirmières, et de rendre cette profession attractive. "Nous demandons un salaire en rapport avec nos compétences et nos responsabilités, pas la charité" explique Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du syndicat infirmier SNPI CFE-CGC. "Ces propositions sont insultantes pour les professionnels que nous sommes. Les dernières revalorisations salariales des infirmières ont fait suite au "mouvement infirmier de 1988". Vingt ans après nous attendions autre chose que cette aumône."
A cette époque, nous commencions à 1.5 fois le SMIC, pour finir notre carrière à 3 fois le SMIC. Aujourd’hui, selon les propres chiffres du Ministère, une infirmière de classe normale débute à 1.479 euros pour finir sa carrière à 2.252 euros (salaire nets, primes et indemnités comprises).
L’enfer pendant deux ans, le Paradis dans 7 ans
Ce projet de protocole d’accord prévoit deux glissements de la grille indiciaire, l’un en 2013 et l’autre en 2016 :
"à l’issue de l’ensemble des opérations de reclassement (en 2016), les infirmiers auront bénéficié d’une revalorisation annuelle" de 1.487 euros (bruts) en moyenne pour un infirmier de grade 1 et d’une revalorisation de 2.466 euros pour un infirmier de grade 2.
La nouvelle grille comprendrait six grades pour la filière infirmière et la durée de carrière serait de 31 ans.
Les infirmières spécialisées (qui sont déjà en catégorie A) pourraient entrer dans une grille rénovée de catégorie A en décembre 2012, qui évoluerait une seconde fois en 2016.
En 2016, à l’issue de l’ensemble des opérations de reclassement, les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et les puéricultrices bénéficieraient d’une augmentation de 1.509 euros par an en moyenne (en grade 1) et de 1.564 euros en grade 2. Pour les infirmiers anesthésistes (Iade), cette revalorisation serait de 1.752 euros par an en moyenne (pour un infirmier de grade 1) et de 1.929 euros pour un infirmier de grade 2.
Les cadres de santé auraient également accès à une grille rénovée de catégorie A en décembre 2012 et à l’issue des opérations de reclassement en 2016, ils bénéficieraient d’une revalorisation de 1.957 euros par an en moyenne.
Droit d’option en B
Pour les infirmières qui refuseraient le chantage sur les retraites, il est prévu un droit d’option pour une grille intermédiaire en B, le « nouvel espace statutaire, NES » toujours en octobre 2011, avec une aumône de 4 point, soit 18 euros brut par mois.
Dans ce NES en catégorie B, la proposition du ministère pour les infirmières de classe normale est inchangée depuis septembre (le point est à 4.60 euros brut) :
2ème échelon, indice 324 passe au 332 (+ 8 pts)
3ème échelon, indice 343 passe au 346 (+ 3 pts)
4ème échelon, indice 367 passe au 370 (+ 3 pts)
5ème échelon, indice 390 passe au 394 (+ 4 pts)
6ème échelon, indice 416 passe au 420 (+ 4 pts)
7ème échelon, indice 446 passe au 450 (+ 4 pts)
8ème échelon, indice 481 passe au 483 (+ 2 pts)
et création d’un 9ème échelon, à l’indice 515
Dans le cadre de cette grille intermédiaire en B, la proposition du ministère pour les infirmières de classe supérieure est inchangée depuis septembre :
1er. échelon, indice 411 passe au 423 (+ 12 pts)
2ème échelon, indice 442 passe au 448 (+ 6 pts)
3ème échelon, indice 466 passe au 471 (+ 5 pts)
4ème échelon, indice 490 passe au 494 (+ 4 pts)
5ème échelon, indice 515 passe au 519 (+ 4 pts)
6ème échelon, indice 534 passe au 535 (+ 1 pts)
et création d’un 7ème échelon, à l’indice 551
La contre-proposition de la Fédération Santé CFE-CGC est de prendre comme date d’effet le 1er janvier 2010 :
pour le paiement selon la future grille B intermédiaire,
et pour le premier contingent d’infirmières en poste à reclasser en catégorie A
en partant de la proposition du ministère, d’augmenter à l’échelon supérieur pour augmenter le différentiel de salaire et ne pas allonger la durée de carrière
Par exemple, dans le cadre de cette grille intermédiaire en B, la contre-proposition de la Fédération Santé CFE-CGC pour les infirmières de classe normale est :
2ème échelon, indice 324 passe au 346 (+ 22 pts)
3ème échelon, indice 343 passe au 370 (+ 27 pts)
4ème échelon, indice 367 passe au 394 (+ 27 pts)
5ème échelon, indice 390 passe au 420 (+ 30 pts)
6ème échelon, indice 416 passe au 450 (+ 34 pts)
7ème échelon, indice 446 passe au 483 (+ 37 pts)
8ème échelon, indice 481 passe au 515 (+ 34 pts)
et création d’un 9ème échelon, à l’indice 545
Pour le SNPI CFE-CGC, le passage en catégorie A doit représenter un gain de 100 euros par mois pour chacun, afin de répondre aux objectifs d’attractivité et de fidélisation.
Le ministère se moque de nous ? Pour vous faire entendre, signez et faites signez autour de vous la pétition en téléchargement !
http://www.syndicat-infirmier.com/ecrire/?exec=articles&id_article=1096