Santé mentale : rapport de Michel Laforcade 2016

19 octobre 2016
Favorable à une spécialisation infirmière en santé mentale, avec un master.
Daté d’octobre 2016, le rapport est présenté sur le site du Ministère en deux phrases, tirées de l’avant-propos-même du rapport : "Le présent rapport a pour objet d’élaborer des réponses concrètes permettant d’accompagner la mise en œuvre de la loi de modernisation de notre système de santé sur la question de la santé mentale. La question n’est pas tant de redire dans quel sens doit évoluer le système de santé que de proposer comment y parvenir, avec quels leviers, quelles alliances, quelles coopérations entre acteurs, quelles méthodes et quels moyens."
Pour les infirmiers, les propositions du rapport sont page 71 :
Renforcer l’accueil des patients par un infirmier pour un premier
rendez-vous, comme cela se fait souvent en pratique et comme le
prévoit le décret de compétence à propos du rôle propre de
l’infirmier (article R. 4311-5 du code de la santé publique, point 40 :
entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec
orientation si nécessaire). La formation initiale et les psychiatres
doivent prendre en compte ce rôle.
Renforcer le tutorat pour les infirmiers nouvellement affectés en
psychiatrie.
Prévoir la possibilité d’une 4ème année de formation option psychiatrie
(master 1 et 2), comme cela est souhaité par l’immense majorité des
professionnels, qui pourrait comprendre un stage de compagnonnage
sur le terrain.
Mettre en place des stages de pédopsychiatrie pour les infirmiers
scolaires.
La formation initiale doit, dans ses modules de psychiatrie, faire état
des pratiques thérapeutiques et éducatives qui ont fait leurs preuves.
"Concernant les pratiques professionnelles stricto sensu, un glissement informel de tâches est déjà à l’oeuvre entre psychiatres et psychologues, psychiatres et infirmiers, compte tenu entre autres de la charge de travail et des vacances de postes de psychiatres dans certains territoires. Cet aspect doit conduire à mener une réflexion essentielle car 40% des psychiatres vont partir en retraite d’ici 2020."
Favoriser les délégations de compétences (page 74) "Les infirmiers peuvent pratiquer un entretien initial dans le respect de
leur décret de compétences. Ils doivent pouvoir pratiquer en routine
des entretiens, que ce soit en pratique hospitalière, en pratique
extrahospitalière ou en établissement social ou médico-social".
Principales autres propositions
améliorer l’articulation entre soins somatiques et soins psychiatriques ainsi qu’entre acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux par des équipes spécialisées dans tous les CH pour accueillir les personnes handicapées psychiques, une contractualisation entre structures, des conseils locaux de santé mentale... ;
développer les relations entre médecin traitant et psychiatrie via par exemple une consultation d’avis spécialisé et de suivi conjoint ou un numéro unique à disposition des médecins généralistes ;
mettre en place une prise en charge plus précoce par divers moyens tels que des dispositifs expérimentaux intersectoriels d’intervention précoce ou des centres ressources régionaux handicaps psychiques ;
renforcer la continuité et la diversité des soins et de l’accompagnement par le développement des techniques cognitivo-comportementale, la remédiation cognitive, les programmes de psychoéducation, la télémédecine... ;
développer la culture de l’évaluation en psychiatrie pour rejoindre les préoccupations d’une médecine fondée sur les preuves ;
développer les groupes d’entraides mutuelles (Gem) et créer des associations d’anciens usagers sur le principe de l’entraide par les pairs ;
Pour consulter le rapport : http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dgos_rapport_laforcade_mission_sante_mentale_011016.pdf
Source : http://social-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-de-michel-laforcade-relatif-a-la-sante-mentale