TAHITI : Infirmiers sans diplômes

7 juin 2009

Depuis mars 2006, près de 70 pro­fes­sion­nels sont sortis de l’IFSI (Institut de for­ma­tion aux soins infir­miers) Mathilde Frébault de Papeete, en ayant passé avec succès les épreuves du diplôme d’Etat d’infir­mier. Or, à ce jour, ils ne sont tou­jours pas en pos­ses­sion de ce diplôme, seule une attes­ta­tion de la Direction poly­né­sienne de la santé leur ayant été remise, offi­cia­li­sée par un arrêté de réus­site aux épreuves, paru au Journal offi­ciel de la Polynésie fran­çaise.

La situa­tion était blo­quée depuis que le minis­tère de la Santé de Mme Bachelot, ayant refusé de déli­vrer ces diplô­mes aux inté­res­sés, a ordonné au gou­ver­ne­ment poly­né­sien de leur remet­tre des diplô­mes locaux avec la pers­pec­tive d’une éventuelle reconnais­sance par l’Etat. Une pers­pec­tive inconfor­ta­ble, pour ces infir­miers, qui crai­gnaient ainsi de ne pas voir ce diplôme reconnu à sa juste valeur s’il était "ter­ri­to­ria­lisé".

"Depuis la réforme inter­ve­nue en 2005 en métro­pole qui a permis aux régions de déli­vrer au nom de l’Etat des diplô­mes pro­fes­sion­nels, les élèves infir­miers de l’IFSI (Institut de Formation des Soins Infimiers) ne se sont plus vus déli­vrés leur diplô­mes d’Etat d’infir­miers par le minis­tre de la Santé du gou­ver­ne­ment cen­tral à Paris", rap­pelle le minis­tère local de la Santé.

"Face au risque de dégra­da­tion du niveau de for­ma­tion, alors que le Continent a choisi au contraire de monter en gamme en déli­vrant une licence de santé spé­cia­lité infir­mier, l’inter­syn­di­cale s’élargit", indi­que la CSIP qui a rejoint la CSTP et le SPEPPF (Syndicat du per­son­nel d’enca­dre­ment para­mé­di­cal de la Polynésie fran­çaise) dans leur lutte pour le main­tien du diplôme d’Etat sur le ter­ri­toire.

"En paral­lèle, des étudiants se font l’écho de pres­sions exer­cées sur eux par l’admi­nis­tra­tion, avec pour effet de reti­rer leur nom de la péti­tion menée par la Coordination infir­mière auto­nome, cer­tains évoquant des mena­ces à peine voi­lées sur le ver­se­ment de leur bourse qui se trou­ve­rait retardé", dénonce l’inter­syn­di­cale.

Et de conclure en regret­tant que les pro­fes­sion­nels se trou­vent ainsi sans titre, leur inter­di­sant l’accès aux écoles de spé­cia­li­tés en métro­pole (pué­ri­culture, bloc opé­ra­toire, anes­thé­sie, enca­dre­ment) ou par la voie paral­lèle aux autres écoles de for­ma­tion aux pro­fes­sions de soins (faculté de méde­cine, école de kiné­si­thé­ra­pie).

L’inter­syn­di­cale regroupe trois syn­di­cats hos­pi­ta­liers qui défen­dent le main­tien de la for­ma­tion au diplôme d’Etat d’infir­mier en Polynésie fran­çaise et qui défend les droits des étudiants et ex-étudiants (envi­ron 120 per­son­nes) aux­quels les auto­ri­tés veu­lent déli­vrer un diplôme pure­ment local.

L’inter­syn­di­cale tra­vaille en concer­ta­tion avec l’asso­cia­tion regroup­pant les infir­miers et futurs infir­miers sans diplô­mes à ce jour, bien qu’ayant passé avec succès les exa­mens du DE d’infir­mier.

De France, tout ceci peut vous sem­bler bien loin mais pour­tant c’est de la qua­lité des soins dis­pen­sés à la popu­la­tion poly­né­sienne dont il s’agit...

N’hési­tez pas à signer et trans­met­tre à vos contacts la : péti­tion sui­vante

Merci pour votre aide.

Lettre à l’atten­tion de : Monsieur le Président de la République

Depuis mars 2006, 70 pro­fes­sio­nels sont sortis de l’IFSI Mathilde FREBAULT de Papeete, Polynésie fran­çaise, en ayant passé avec succès les épreuves du diplôme d’Etat d’infir­mier.

A ce jour, ils ne sont tou­jours pas en pos­ses­sion de leur diplôme d’Etat, seu­le­ment d’une attes­ta­tion émise par la Direction poly­né­sienne de la santé et d’un arrêté de réus­site aux épreuves paru au Journal offi­ciel de la Polynésie fran­çaise.

La DHOS qui dépend du minis­tère de la santé de Mme BACHELOT, refuse de déli­vrer les diplô­mes aux inté­res­sés et a ordonné au gou­ver­ne­ment poly­né­sien de leur remet­tre des diplô­mes locaux avec la pers­pec­tive d’une éventuelle reconnais­sance par l’Etat.

Monsieur le Président, les étudiants se sont enga­gés dans cette filière sur la foi de docu­ments offi­ciels en pré­sen­tant le concours d’entrée, pas­sant avec succès les exa­mens pen­dant 38 mois et vali­dant les épreuves de fin de cursus.

Cette for­ma­tion est longue et exi­geante. Les étudiants ont consenti beau­coup de sacri­fi­ces et nom­breux sont ceux qui n’ont pu arri­ver au bout pour des rai­sons finan­ciè­res, lais­sant leur famille à des cen­tai­nes ou des mil­liers de kilo­mè­tres dans les archi­pels pour rejoin­dre l’école sur Tahiti.

Les pro­blè­mes de coor­di­na­tion entre minis­tère local et minis­tère cen­tral de la Santé ne doi­vent pas avoir pour effet de pren­dre en otage ces pro­fes­sion­nels qui sont aujourd’hui en exer­cice dans les hôpi­taux poly­né­siens sans avoir de diplôme.

C’est pour­quoi, nous vous prions hum­ble­ment de bien vou­loir deman­der à Mme le minis­tre cen­tral de la Santé, Mme BACHELOT, d’ordon­ner à la DHOS (via le Haut-Commissaire de la République en Polynésie fran­çaise) de remet­tre leur diplôme d’Etat aux étudiants déten­teurs de l’attes­ta­tion de réus­site aux épreuves et qui exer­cent aujourd’hui sans titre depuis 2006.

Comptant sur votre aide pour mettre fin à cette injus­tice, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, l’expres­sion de ma plus haute consi­dé­ra­tion.

Pour l’inter­syn­di­cale,

Florence TULLE, Bertrand VAIRAAROA, Vaitea LEGAYIC

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