Vidéo France 5 : le SNPI au Magazine de la Santé (charge de travail, formation)
2 mars 2014
Thierry Amouroux, secrétaire général du syndicat national des professionnels infirmiers SNPI CFE-CGC, était l’invité du Magazine de la Santé de France 5, le 26 février 2014, pour commenter le résultat d’une étude de grande envergure publiée le 26 février 2014, dans la revue The Lancet, qui concerne neuf pays européens : la formation des infirmières et leur charge de travail ont un impact sur la mortalité des patients :
Deux facteurs majeurs sont liés à cette mortalité plus élevée : une charge de travail plus importante et un niveau d’éducation plus faible des infirmières.
Pour l’étude réalisée en Belgique, Angleterre, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Suisse et parue dans la revue médicale The Lancet, les chercheurs ont relevé les taux de survie après des opérations chirurgicales dans 300 hôpitaux et les ont mis en relation avec la charge de travail et le niveau d’éducation et de formation des infirmières.
Les interventions chirurgicales concernaient plus de 420.000 patients de plus de 50 ans. Le nombre de patients morts à l’hôpital dans les trente jours suivant l’admission était très faible en moyenne : de 1 à 1,5%, selon les pays.
Cependant au sein d’un même pays, ce taux de mortalité varie largement : inférieur à 1% dans certains hôpitaux, il pouvait dépasser 7% dans d’autres.
La dotation en personnel infirmier et le niveau de formation varient grandement d’un pays à l’autre et même d’un hôpital à l’autre, notent les auteurs.
Dans les hôpitaux où chaque infirmière est chargée de six patients en moyenne et où 60 %, ou plus, de l’équipe a le niveau licence, le risque de décès du patient dans les 30 jours est pratiquement inférieur d’un tiers à celui des établissements où chaque infirmière a à sa charge huit patients et où seulement 30% d’entre elles possèdent ce degré d’éducation, selon les auteurs.
A chaque patient supplémentaire par infirmier correspond une hausse de 7 % du risque de mort pour le patient. Et, chaque augmentation de 10 % de la proportion d’infirmière qualifiée niveau licence se traduit par une baisse de 7 % de la mortalité, calculent-ils.
Au Canada et aux Etats-Unis, des études abondent dans le même sens.
"Les mesures d’austérité et de réduction des dépenses à l’hôpital ont un impact sur la survie des patients", concluent les auteurs qui insistent également sur l’importance "du niveau de formation des infirmières pour réduire les décès évitables" .