Burn-out : quand la Haute autorité de la santé montre sa méconnaissance de la santé au travail

31 mai 2017

La HAS vient de sortir une ana­lyse du burn-out remar­qua­ble par sa méconnais­sance du pro­blème !

Le concept du burn-out aurait deux défauts prin­ci­paux :
- Ce n’est pas une mala­die spé­ci­fi­que avec un mar­queur bio­lo­gi­que spé­ci­fi­que, c’est un syn­drome,
- Il existe des fac­teurs per­son­nels qui peu­vent influer sur son appa­ri­tion.

Pour la CFE-CGC ces deux argu­ments sont irre­ce­va­bles, en effet :
- La pre­mière mala­die pro­fes­sion­nelle au tableau est un syn­drome : anémie, coli­que au plomb, patho­lo­gies neu­ro­lo­gi­ques et mala­dies réna­les…
- Les fac­teurs per­son­nels exis­tent pour un grand nombre de patho­lo­gies pro­fes­sion­nel­les.

Mettre en avant les fac­teurs per­son­nels c’est faire un pas vers la décons­truc­tion du prin­cipe de la pré­somp­tion d’ori­gine : un cancer chez un tra­vailleur de l’amiante pour­rait être dû au tabac…

Demain, comme pour le burn-out, les sala­riés devront appor­ter la preuve que leur patho­lo­gie pro­fes­sion­nelle est essen­tiel­le­ment due au tra­vail.

Le burn-out existe, nous l’avons ren­contré, il fait le lit des arrêts de tra­vail longue durée et des reconnais­san­ces en inva­li­dité mala­die (finan­cées par la col­lec­ti­vité) mais aussi de l’inap­ti­tude et de la perte d’emploi.

Curieusement le gou­ver­ne­ment belge l’a intro­duit dans son Code du tra­vail, il exis­te­rait donc mais uni­que­ment chez nos voi­sins… ?

Inscrire le burn-out sur le tableau des mala­dies pro­fes­sion­nel­les est une néces­sité pour des rai­sons essen­tiel­les :

C’est rendre jus­tice aux vic­ti­mes,

C’est faire assu­mer le coût aux entre­pri­ses qui le génè­rent. Les patho­lo­gies psy­chi­ques liées au tra­vail coû­tent 617 mil­liards d’euros aux euro­péens,

C’est faire gagner de la com­pé­ti­ti­vité aux entre­pri­ses : 13 euros de retour d’inves­tis­se­ment pour chaque euro investi dans la pré­ven­tion des ris­ques psy­cho­so­ciaux (rap­port EU-OSHA),

C’est obli­ger les entre­pri­ses à s’atta­quer enfin à la pré­ven­tion de l’épuisement pro­fes­sion­nel. Elles s’abri­tent pour l’ins­tant sous le para­pluie des fac­teurs per­son­nels tendu par la HAS et offrent gra­cieu­se­ment à leurs sala­riés des séan­ces d’ostéo­pa­thie... La sur­charge de tra­vail, les horai­res à ral­longe des for­fait-jours, le ran­king... Sous le tapis de l’Assurance mala­die !!!!

Pour la CFE-CGC la prio­rité n’est pas de panser les plaies mais de pren­dre, enfin des mesu­res de pré­ven­tion du burn-out.

 
 
http://www.cfecgc.org/actua­lite/sante/burn-out-quand-la-haute-auto­rite-de-la-sante-montre-sa-meconnais­sance-de-la-sante-au-tra­vail/

 

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