Canicule et hyponatrémie : recommandations pour les populations à risque

5 août 2018

À côté des ris­ques de coup de cha­leur ou de déshy­dra­ta­tion mieux connus de tous, l’hypo­na­tré­mie (dimi­nu­tion de la concen­tra­tion de sel dans le sang) repré­sente une com­pli­ca­tion grave sou­vent méconnue. Elle peut être par­fois la consé­quence d’un apport exces­sif d’eau par rap­port au sodium (sel). Elle peut être favo­ri­sée par l’âge, cer­tai­nes mala­dies chro­ni­ques et cer­tains trai­te­ments médi­ca­men­teux.

Quelles sont les popu­la­tions à risque :
 Les per­son­nes âgées : elles ne pour­ront com­pen­ser un apport trop impor­tant en eau, d’autant qu’à partir d’un cer­tain âge la trans­pi­ra­tion est alté­rée voire absente
 Les patients atteints de mala­dies chro­ni­ques sont également expo­sés : dénu­tri­tion, insuf­fi­sance rénale, insuf­fi­sance car­dia­que, insuf­fi­sance hépa­ti­que,
insuf­fi­sance res­pi­ra­toire (muco­vis­ci­dose), pro­blè­mes endo­cri­niens (thy­roï­diens, dia­bète...), can­cers, trou­bles neu­ro­psy­chia­tri­ques
 Les patients qui pren­nent cer­tains médi­ca­ments :
Plusieurs clas­ses de médi­ca­ments peu­vent également favo­ri­ser ces com­pli­ca­tions ; en pre­mier lieu les diu­ré­ti­ques (sou­vent pres­cris pour une hyper­ten­sion arté­rielle, des pro­blè­mes car­dia­ques ou rénaux) mais également les psy­cho­tro­pes (neu­ro­lep­ti­ques et anti­dé­pres­seurs).

Quelles sont les symp­tô­mes d’alerte :
 La pré­sence de symp­tô­mes (asthé­nie, nau­sées et vomis­se­ments) ou de signes cli­ni­ques sug­ges­tifs (œdèmes chez les insuf­fi­sants car­dia­ques et hépa­ti­ques) impose alors le dosage de la natré­mie (sodium dans le sang)
 Les symp­tô­mes neu­ro­psy­chia­tri­ques (léthar­gie, état confu­sion­nel, convul­sions et coma) appa­rais­sent pour des hypo­na­tré­mies aigues sévè­res et domi­nent alors le tableau cli­ni­que.

Les recom­man­da­tions pour les popu­la­tions à risque :
 Ne pas les hydra­ter par excès avec de l’eau seule (ceci est à la fois inu­tile et poten­tiel­le­ment dan­ge­reux) car d’autres ali­ments appor­tent aussi de l’eau
 Accompagner abso­lu­ment la prise de bois­sons d’une ali­men­ta­tion variée, en frac­tion­nant si besoin les repas, pour main­te­nir un apport de sel suf­fi­sant pour l’orga­nisme (pain, soupes...).
 Leur appor­ter une « trans­pi­ra­tion arti­fi­cielle » (mouiller régu­liè­re­ment la peau et la ven­ti­ler).
 Systématiquement faire réé­va­luer par le méde­cin les trai­te­ments en cours pour juger de la per­ti­nence, du main­tien ou de l’ajus­te­ment des doses au moment des gran­des cha­leurs.
 Eviter les sor­ties à l’exté­rieur aux heures les plus chau­des

Pour plus de détails :
 http://inpes.san­te­pu­bli­que­france.fr/CFESBases/cata­lo­gue/pdf/1033.pdf
 http://www.ansm.sante.fr/Dossiers/Conditions-cli­ma­ti­ques-extre­mes-et-pro­duits-de-sante/Canicule-et-pro­duits-de-sante/
 http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avis­rap­ports­do­maine?clefr=418
 Document DGS / Remerciements Société fran­çaise de géria­trie et géron­to­lo­gie, Pr Jean-Louis San Marco (Marseille)

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