Inégalité salariale homme/femme

15 novembre 2015
Ségrégation professionnelle et écarts de salaires. Même dans notre profession féminine à 88%, les infirmiers gagnent 7% de plus que les infirmières, selon cette étude de la DARES, direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques.
En 2012, la rémunération annuelle nette d’un poste de travail occupé par une femme était inférieure de 25,7% par rapport à celle d’un poste de travail occupé par un homme. Quels sont les déterminants des écarts salariaux entre les femmes et les hommes, tel est l’objet de l’étude du ministère en charge du travail publié le 6 novembre 2015.
Une partie de l’écart de rémunération est liée aux temps travaillés. 30% des femmes travaillent à temps partiel contre 7% des hommes.
En se concentrant sur le salaire horaire, il apparaît que ce sont principalement les écarts intraprofessionnels qui expliquent les écarts de salaire. Pour chaque métier, les femmes sont plus souvent au bas de l’échelle des salaires et ont plus difficilement accès aux emplois les mieux rémunérés.
Ces écarts sont plus marqués dans les métiers qualifiés. En 2012, l’écart salarial le plus marqué (38%) est observé dans les métiers de l’action culturelle et sportive (notamment les sportifs professionnels). L’écart est également marqué chez les cadres de la banque et des assurances : les femmes y occupent 45% des postes mais gagnent en moyenne 29% de moins que les hommes. A l’inverse, dans les métiers d’employé ou d’ouvrier non qualifié, l’écart est moins prononcé.
Les inégalités salariales tiennent aussi au fait que les femmes sont davantage que les hommes employées dans les métiers les moins rémunérateurs. En 2012, le salaire horaire net moyen des métiers dits « féminins » était inférieur de près de 19 % à celui des métiers « masculins ».
À caractéristiques observables identiques des salariés et des postes de travail au sein des familles professionnelles, les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes. Cet écart « toutes choses égales par ailleurs » représente les deux tiers de l’écart salarial observé.
En outre, les femmes travaillent davantage dans les métiers les moins rémunérateurs. Si l’emploi des hommes est dispersé sur l’ensemble des métiers, près de la moitié des femmes en emploi se concentrent sur une dizaine de familles professionnelles. L’étude conclut ainsi à une véritable "ségrégation professionnelle" qui constitue une déterminant structurel important des écarts salariaux.