Les Aides Soignants ont un Diplôme d’Etat (31.08.07)
3 juillet 2007
Le Décret no 2007-1301 du 31 août 2007 transforme le Diplôme Professionnel d’Aide Soignant (DPAS) en DE (JO du 02.09.07, NOR : SJSH0762979D).
A compter de la publication du présent décret, l’appellation : « diplôme professionnel d’aide-soignant » est remplacée par l’appellation : « diplôme d’Etat d’aide-soignant », l’appellation : « diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture » est remplacée par l’appellation : « diplôme d’Etat d’auxiliaire de
puériculture » et les appellations : « certificat de capacité d’ambulancier » et « diplôme d’ambulancier » sont
remplacées par l’appellation : « diplôme d’Etat d’ambulancier » dans tout acte réglementaire en comportant la mention.
Le 23 janvier 1956 naissait le Certificat de d’Aptitude aux Fonctions d’Aide-Soignant (CAFAS) qui permettait à son titulaire de donner des soins d’hygiène générale, à l’exclusion de tout soin médical, sous l’autorité du personnel infirmier diplômé ou autorisé. Cette première définition semble bien loin de celle d’aujourd’hui. En cinq décennies le CAFAS est devenu DPAS (Diplôme Professionnel Aide-Soignant).
La capacité des aides soignants à structurer leur corps professionnel fait envie à tout militant infirmier. Ce métier qui n’a que quelques décennies d’existence a su évoluer à la vitesse grand V, passant du certificat d’aptitude au Diplôme Professionnel, et prochainement au DE.
A contrario, la profession infirmière parait bien poussive : elle existe depuis la nuit des temps, mais les écoles ne se sont crées qu’à la fin du XIXème (1836 en Allemagne, 1859 en Suisse, 1860 à Londres, 1878 à Paris), pour ne déboucher en France qu’en 1922 sur un « Brevet de capacité d’infirmière professionnelle », transformé en 1938 en « diplôme d’infirmière hospitalière » et seulement en 1951 en Diplôme d’Etat infirmier.
Il faut ensuite attendre la loi du 31 mai 1978 pour voir apparaître une définition de l’infirmière avec un rôle propre, qui sera défini dans le décret du 12 mai 1981.
Nouvelle pause dans le processus de professionnalisation jusqu’à la publication des règles professionnelles le 16 février 1993. Puis encore une traversée du désert jusqu’à la loi du 21 décembre 2006 portant création d’un ordre national des infirmiers (ses décrets d’application sont parus au JO du 14.04.07, mais il manque encore les arrêtés pour la constitution de l’ordre infirmier).
Si les AS évoluent aussi rapidement c’est aussi parce qu’elles sont fortement syndiquées, alors que les IDE ne le sont pratiquement pas (4 %), ce qui fait que les organisations syndicales défendent prioritairement les intérêts de leurs principaux mandants (voir par exemple le protocole fonction publique hospitalière d’octobre 2006 qui fait qu’une aide soignante en fin de carrière (échelle E6, 7ème échelon, indice brut 479) aura 1.952 euros de salaire net, soit plus qu’une infirmière ayant 16 ans d’ancienneté).
Vu nôtre niveau d’études, nos responsabilités et nos contraintes, on comprend notre besoin de reconnaissance (universitaire, professionnelle et salariale).
Donc les AS vont avoir un DE. Leurs prochaines revendications seront l’attribution d’un rôle propre (c’est-à-dire l’aspect nursing du nôtre), l’exercice libéral, etc. Par petites touches, va t-on arriver à des infirmières de deux niveaux, comme dans d’autres pays ?
Et après cela, certains doutent encore de l’importance d’un ordre infirmier ?