Médicaments en rupture de stocks : de pire en pire
29 novembre 2013
Les alertes de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) sont en dessous de la réalité constatée sur le terrain.
L’Ordre des pharmaciens a comptabilisé 539 spécialités en difficulté d’approvisionnement tandis que dans le même temps l’ANSM n’en recensait que 45. L’expérimentation du logiciel DP-rupture (extension au dossier pharmaceutique créée cet été pour quantifier les ruptures) a permis de recueillir 1944 déclarations entre fin aout et le 15 octobre,
sur un échantillon de 262 officines et 10 pharmacies hospitalières.
Aucune classe thérapeutique n’est épargnée. Dans le haut du tableau, on retrouve les médicaments du système nerveux pour 18% à égalité avec ceux du système cardiovasculaire, suivis par les anti-infectieux généraux à usage systémique à hauteur de 12,6% puis les médicaments des voies digestives et du métabolisme à 11,7%. Viennent ensuite les médicaments du système respiratoire (8, 5%) et les hormones systémiques (à l’exclusion des hormones sexuelles) 7, 2%...
Lorsqu’une rupture est constatée, le grossiste, le pharmacien d’officine ou le pharmacien hospitalier la signale à l’ANSM et aux ARS. L’information remonte vers les laboratoires concernés. Des produits de secours peuvent être envisagés en amont, un stock de sécurité contingenté…
Pour sa part, le SNPI CFE-CGC constate que les médicaments sensibles (anesthésiques, anticancéreux, antirétroviraux, antipsychotiques, antiarthrosiques, antiallergiques, etc.) sont de plus en plus souvent en rupture de stock, comme le montrent les alertes de l’ANSM et les témoignages qui nous viennent des établissements.
La France était un pays à forte industrie pharmaceutique. Elle n’est plus en mesure, aujourd’hui, d’assurer son auto suffisance. Il en est de même au niveau européen. Ainsi, plus aucun gramme de paracétamol n’est fabriqué en Europe ! En cause : la stratégie financière des producteurs organisant la pénurie par des flux de plus en plus tendus et choisissant le pays le moins cher en main d’œuvre et le moins rigoureux en termes de qualité.
Le SNPI CFE-CGC n’accepte pas cet état de fait. Le syndicat infirmier de la CFE-CGC interpelle le ministre de la Santé pour :
– Imposer des stocks de secours et sanctionner les grossistes qui ne respectent pas les obligations de stocks et de livraison, pour revendre plus cher à l’étranger, en puisant dans les quotas français ;
– Réaliser des contrôles accrus de la qualité des matières premières, articles de conditionnement primaires et produits finis fabriqués dans des pays émergents.
Le SNPI CFE-CGC propose au ministre du Redressement productif d’imposer des sites industriels de secours pour éviter les ruptures en cas d’accidents, notamment pour les médicaments sensibles.
– http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/11/25/medicaments-epidemie-de-penuries_3519997_1650684.html
– http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Medicaments---les-ruptures-de-stock-vont-augmenter-4291.html#
– http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/medicaments-les-ruptures-de-stock-se-multiplient-14-11-2013-1756917_57.php
Voir aussi :
– alertes ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé : http://ansm.sante.fr/syndication/afssaps_rss/med
– 45 médicaments en rupture de stock !
http://www.syndicat-infirmier.com/45-medicaments-en-rupture-de-stock.html
– Ruptures de stocks des médicaments et des produits de soins
http://www.syndicat-infirmier.com/Ruptures-de-stocks-des-medicaments.html
– ANSM : Rupture de stock d’Anapen (épinéphrine) en France
http://www.syndicat-infirmier.com/ANSM-Rupture-de-stock-d-Anapen.html