Paracétamol pendant la grossesse : prudence

3 novembre 2013

Les enfants exposés au paracétamol durant la grossesse auraient un développement moteur plus faible que celui de leur frère ou soeur non exposés.

Prendre du para­cé­ta­mol pen­dant la gros­sesse ne serait pas si inof­fen­sif pour le déve­lop­pe­ment de l’enfant. Ce trai­te­ment aurait un impact sur la motri­cité, le lan­gage et le com­por­te­ment chez les enfants de trois ans, selon une étude nor­vé­gienne et cana­dienne publiée dans l’International Journal of Epidemiology.

Les cher­cheurs ont com­paré le deve­nir d’enfants expo­sés au para­cé­ta­mol par rap­port à une sœur ou un frère qui n’avait pas du tout été exposé. Dans ce tra­vail, ils ont réussi à inclure 3000 paires de frères et sœurs à partir d’une grande cohorte nor­vé­gienne qui suit 110 000 mères et leurs enfants. Grâce aux don­nées col­lec­tées, ils pou­vaient com­pa­rer le déve­lop­pe­ment psy­cho­mo­teur, connaî­tre les fac­teurs géné­ti­ques et envi­ron­ne­men­taux, ainsi que d’autres fac­teurs impor­tants tels que la sur­ve­nue d’infec­tions, de fiè­vres, l’uti­li­sa­tion d’autres médi­ca­ments, la consom­ma­tion d’ alcool et de tabac...

D’après les résul­tats, les enfants qui avaient été expo­sés lors de la gros­sesse au para­cé­ta­mol pen­dant plus de 28 jours avaient un déve­lop­pe­ment moteur et com­por­te­men­tal plus faible par rap­port aux frères et sœurs non expo­sées.

« Ces résul­tats ren­for­cent notre crainte que l’uti­li­sa­tion à long terme de para­cé­ta­mol pen­dant la gros­sesse peut avoir un effet néga­tif sur le déve­lop­pe­ment de l’enfant, mais que l’uti­li­sa­tion occa­sion­nelle de courte durée n’est pro­ba­ble­ment pas nocive pour le fœtus, a indi­qué avec pru­dence le Pr Hedvig Nordeng, de l’uni­ver­sité d’Oslo. Surtout, il faut rap­pe­ler qu’une étude épidémiologique, comme la nôtre, ne permet pas de prou­ver une rela­tion de cause à effet entre la consom­ma­tion mater­nelle de para­cé­ta­mol pen­dant la gros­sesse et les effets indé­si­ra­bles chez les enfants. Comme il s’agit de la seule étude à mon­trer cela, il est néces­saire de pour­sui­vre les recher­ches pour confir­mer ou infir­mer ces résul­tats », a sou­li­gné le phar­ma­co­lo­gue et cher­cheur à la Division de la santé men­tale, Institut nor­vé­gien de santé publi­que.

Méthode : Entre 1999 et 2008, toutes les femmes encein­tes nor­vé­giens étaient admis­si­bles pour le recru­te­ment dans la Mère nor­vé­gien pros­pec­tive et étude de cohorte d’enfants. Les mères ont été invi­tés à rendre compte de leur uti­li­sa­tion du para­cé­ta­mol à 17 semai­nes de ges­ta­tion et 30 et à 6 mois après l’accou­che­ment. Nous avons uti­lisé des don­nées sur 48 631 enfants dont les mères ont retourné le ques­tion­naire 3 ans de suivi en mai 2011.

Conclusion : Les enfants expo­sés à une uti­li­sa­tion à long terme de para­cé­ta­mol pen­dant la gros­sesse ont eu des résul­tats net­te­ment néga­tifs sur le déve­lop­pe­ment à 3 ans.

Source :
 http://ije.oxford­jour­nals.org/content/early/2013/10/24/ije.dyt183.short?rss=1
 http://pour­quoi-doc­teur.nou­ve­lobs.com/Le-para­ce­ta­mol-pen­dant-la-gros­sesse-per­turbe-l-enfant-4134.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Soignants pressurés : travailler plus sans gagner plus, encore une fois

Travailler plus, sans être mieux payé. C’est la logique brutale qui se cache derrière la (…)

Protection sociale : les exonérations creusent le déficit, pas les soins

Le déficit de la Sécurité sociale existe, oui. Mais il est faible. Ce qui est grave, ce sont les (…)

Infirmières reléguées, soins déshumanisés : la vision inquiétante du MEDEF

Déficits, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques  : les constats du (…)

Infirmières retraitées en mission : l’État punit celles qu’il applaudissait hier

Les infirmières ont porté le système à bout de bras pendant la pandémie. Les infirmières (…)

Cadres infirmiers : les piliers invisibles d’un hôpital qui vacille

Ils tiennent les services à bout de bras. Absents des projecteurs médiatiques, oubliés des (…)

Canicule à l’hôpital : des vies en danger, faute d’adaptation

Chaque été, la chaleur revient. Et avec elle, les morts évitables. Malgré les alertes, la France (…)