Polynésie Française : création du SPEPPF

16 mars 2008

Né d’un col­lec­tif, le Syndicat du Personnel d’Encadrement Paramédical de la Polynésie Française (SPEPPF) a vu le jour le 24 Août 2007. Il regroupe le per­son­nel para­mé­di­cal (infir­miers, kiné­si­thé­ra­peu­tes, labo­ran­tins, ...) ayant des fonc­tions d’enca­dre­ment et de ges­tion d’équipes para­mé­di­ca­les.

Les cadres de santé (encore sou­vent appe­lés sur­veillants en Polynésie) contri­buent, au tra­vers de ce syn­di­cat :
 A res­ser­rer les liens de soli­da­rité entre les pro­fes­sion­nels de Santé des dif­fé­ren­tes struc­tu­res de la Polynésie Française
 A défen­dre des inté­rêts pro­fes­sion­nels, moraux et maté­riels de ses mem­bres
 A opti­mi­ser la qua­lité des soins dis­pen­sés auprès des patients et de leur famille dans les struc­tu­res de santé publi­ques et pri­vées

« Parce que c’est bien de qua­lité des soins et de la prise en charge de la santé des Polynésiens dont il s’agit ! » pré­cise la pré­si­dente du SPEPPF.

Au cœur du Pacifique sud, la Polynésie fran­çaise est située à 6 200 km de Los Angeles, à 5 700 km de Sydney, à 8 800 km de Tokyo et à 17 100 km de Paris.

La Polynésie fran­çaise dont le ter­ri­toire marin est aussi vaste que l’Europe (4,5 mil­lions de km2) compte 252 900 habi­tants (1er jan­vier 2005) répar­tis sur 118 îles d’ori­gine vol­ca­ni­que ou coral­lienne dont 76 habi­tées. La majeure partie d’entre eux est ins­tal­lée sur l’île de Tahiti et son « île sœur » Moorea (214 000 per­son­nes). 43,1% de la popu­la­tion à moins de 20 ans.

Le ter­ri­toire est com­posé de cinq archi­pels :
 L’archi­pel de la Société, qui est com­posé des Iles du Vent (Tahiti, Mooréa et Tetiaroa) et des Iles Sous le Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti)
 L’archi­pel des Marquises
 L’archi­pel des Australes
 L’archi­pel des Tuamotu et des Gambier

En 1946, la Polynésie fran­çaise devient ter­ri­toire d’Outre-mer et est dotée d’une Assemblée ter­ri­to­riale. Le statut actuel résulte de la loi orga­ni­que de 1996 por­tant statut d’auto­no­mie de la Polynésie Française et de la loi de 2004 com­plé­tant le statut d’auto­no­mie.

Le Haut-Commissaire de la République en Polynésie fran­çaise repré­sente l’Etat.
Des chefs des sub­di­vi­sions admi­nis­tra­ti­ves exer­cent, sous l’auto­rité du Haut-Commissaire, une mis­sion de tutelle, de conseil et d’assis­tance aux com­mu­nes. Ils assu­rent une pré­sence sur le "ter­rain" et une liai­son étroite avec les popu­la­tions, les agents économiques locaux et les col­lec­ti­vi­tés publi­ques. Globalement, l’ensem­ble des ser­vi­ces, sous la direc­tion du Haut-Commissaire, concourt dans le cadre des lois de la République, dans le res­pect de l’auto­no­mie, et en liai­son avec tous les par­te­nai­res locaux, au déve­lop­pe­ment économique, social et cultu­rel de la Polynésie fran­çaise.

Conformément au statut d’auto­no­mie, les ins­ti­tu­tions du ter­ri­toire sont :
 l’assem­blée de la Polynésie fran­çaise élue au suf­frage uni­ver­sel direct, com­po­sée de 41 mem­bres
 le gou­ver­ne­ment de la Polynésie fran­çaise, organe exé­cu­tif du ter­ri­toire.
 le pré­si­dent du gou­ver­ne­ment est le chef de l’admi­nis­tra­tion ter­ri­to­riale et repré­sente le ter­ri­toire.
 le conseil économique social et cultu­rel, organe consul­ta­tif.

La Polynésie fran­çaise est repré­sen­tée au Parlement par deux dépu­tés, un séna­teur et un conseiller économique et social.

Le ter­ri­toire dis­pose d’un minis­tère de la Santé.

La pro­tec­tion sociale est assu­rée par une Caisse de pré­voyance sociale qui couvre la quasi-tota­lité des ris­ques et des sec­teurs d’acti­vité. En revan­che, les fonc­tion­nai­res et agents des orga­nis­mes publics de l’Etat relè­vent du régime de pro­tec­tion sociale métro­po­li­tain.
Ce régime de pro­tec­tion sociale géné­ra­li­sée est entré en vigueur au 1er jan­vier 1995.

A tra­vers un contexte poli­ti­que riche en rebon­dis­se­ment (4 pré­si­dents en moins de deux ans), la poli­ti­que de santé doit trou­ver son avenir en Polynésie.

La non reconnais­sance du statut de cadre de santé en est l’un des exem­ples. C’est dans cette opti­que que le syn­di­cat du per­son­nel d’enca­dre­ment para­mé­di­cal a été créé. Il regroupe la plu­part des cadres de santé ou fai­sant fonc­tion des dif­fé­ren­tes struc­tu­res du ter­ri­toire : Centre Hospitalier de la Polynésie Française, Hôpitaux de Moorea, Taravao, Raiatea, Taiohae, Dispensaires, IFSI, Direction de la Santé, Cliniques pri­vées)

Il semble essen­tiel à quel­ques mois de l’ouver­ture d’un nouvel établissement hos­pi­ta­lier (1er semes­tre 2009) de régler de nom­breu­ses lacu­nes sta­tu­tai­res des agents de la Fonction Publique Territoriale filière Santé. D’autant que l’orien­ta­tion des jeunes poly­né­siens vers les pro­fes­sions de santé est loin d’être acquise. En com­pa­rai­son, d’autres pro­fes­sions, notam­ment l’éducation natio­nale, les écoles para­mé­di­ca­les ne sont guère attrac­ti­ves. L’uni­ver­sité du Pacifique offre la pos­si­bi­lité de suivre la pre­mière année de méde­cine à Tahiti pour ensuite inté­grer la faculté de Bordeaux.

Notre grande crainte est, au nom du quan­ti­ta­tif, de cons­ta­ter un abais­se­ment du niveau des concours d’entrée en IFSI et pire, la nais­sance d’un diplôme infir­mier ter­ri­to­rial comme il en existe déjà pour les auxi­liai­res de soins. Auquel cas, aucune obli­ga­tion de res­pec­ter les textes règle­men­tai­res et les pro­gram­mes d’études métro­po­li­tains.

Le résul­tat des der­niè­res élections ne nous dit rien qui vaille et le pes­si­misme s’ins­talle parmi les pro­fes­sion­nels de santé. Les syn­di­cats repré­sen­ta­tifs sur le Territoire, très liés au pou­voir poli­ti­que, sont plus sou­cieux d’une acces­sion à un poste minis­té­riel qu’à la défense des inté­rêts des sala­riés. La poli­ti­que d’emploi local, (loua­ble sur le prin­cipe) est actuel­le­ment la porte ouverte à des prises de déci­sions hâti­ves, lour­des de consé­quen­ces pour la qua­lité des soins pro­mi­ses à la popu­la­tion.

L’avenir proche confir­mera ou infir­mera nos inquié­tu­des.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Vacciner aujourd’hui pour protéger l’autonomie demain : un enjeu central du bien vieillir

Vieillir en bonne santé n’est pas un luxe. C’est la condition d’une société qui assume son (…)

De Bruxelles à Paris : le même combat pour protéger les patients et les vulnérables

Quand un gouvernement décide de réduire massivement les dépenses publiques, ce ne sont jamais (…)

Diabète, surpoids, cancers : le Nutri-Score peut changer la santé publique

Informer pour prévenir. Prévenir pour protéger. La prévention n’est pas un slogan : c’est le (…)

PLFSS 2026 : unir la voix des patients et des soignants pour un système plus juste

Quand le budget devient un prétexte pour restreindre l’accès aux soins, ce sont toujours les (…)

Ecoles mal ventilées : un risque massif ignoré par les municipalités

Chaque jour, 6,4 millions d’enfants respirent un air dont personne ne leur garantit la qualité. (…)

Tribune "La qualité de l’air dans les écoles est un enjeu crucial"

Tribune. Depuis la pandémie, beaucoup de promesses ont été faites sur la qualité de l’air dans (…)