Prévention : moustique tigre et maladies transmissibles

24 mai 2014

Trois grands axes : la détection précoce de la présence de ces moustiques vecteurs, une surveillance des cas humains de maladies qu’ils véhiculent (dengue, chikungunya…) et une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où ces moustiques sont présents et actifs.

En piquant une per­sonne ou un animal infecté, le mous­ti­que ingère les para­si­tes, virus ou bac­té­ries conte­nus dans le sang. Après un délai d’incu­ba­tion de quel­ques jours, l’insecte conta­miné peut trans­met­tre l’agent patho­gène à une per­sonne saine à l’occa­sion d’une autre piqûre.

Dans un contexte de chan­ge­ment cli­ma­ti­que et de mon­dia­li­sa­tion des échanges, les mala­dies vec­to­riel­les ont ten­dance à appa­raî­tre dans des sec­teurs géo­gra­phi­ques épargnés jusqu’alors, ou, comme le palu­disme, à réap­pa­raî­tre dans des sec­teurs où elles avaient dis­paru.

Chaque année, des voya­geurs infec­tés reve­nant de pays où sévis­sent ces mala­dies (Océan Indien, Antilles, Guyane et Asie du Sud-est en par­ti­cu­lier), « intro­dui­sent » ces virus en métro­pole. En 2012, on a ainsi dénom­bré en France métro­po­li­taine 48 cas confir­més, tous impor­tés, dont 42 cas de dengue et 6 cas de chi­kun­gu­nya.

Les prin­ci­pa­les mala­dies vec­to­riel­les trans­mi­ses par les mous­ti­ques :
 Le chi­kun­gu­nya
 La dengue
 La fièvre du Nil occi­den­tal
 La fièvre jaune
 Le palu­disme

Le mous­ti­que, vec­teur de mala­dies

Le mous­ti­que Aedes albo­pic­tus (« mous­ti­que tigre ») peut véhi­cu­ler des virus comme celui du chi­kun­gu­nya et de la dengue. Il est notam­ment pré­sent dans les dépar­te­ments fran­çais de l’Océan indien où il a pro­vo­qué une très impor­tante épidémie de chi­kun­gu­nya en 2006. Sa pre­mière ins­tal­la­tion en métro­pole a été cons­ta­tée en 2004 à Menton. Cinq dépar­te­ments de la région PACA ont été clas­sés en vigi­lance rouge pour ce qui concerne la pro­li­fé­ra­tion du mous­ti­que tigre, désor­mais pré­sents dans 18 dépar­te­ments du sud de la France, selon le site spé­cia­lisé vigi­lance-mous­ti­ques.com.

Très agres­sifs, ces mous­ti­ques piquent sur­tout dans la jour­née, avec un pic le matin tôt et au cré­pus­cule.
Le mous­ti­que tigre est noir et blanc (pas de jaune), les pattes sont noires et blan­ches, les ailes ne sont pas tache­tées de points som­bres.
Le « mous­ti­que tigre » est petit, il mesure moins de 1 cm.

Si vous pensez avoir observé un mous­ti­que tigre dans votre com­mune, vous pouvez le signa­ler sur le por­tail dédié et contri­buer ainsi à la sur­veillance de son implan­ta­tion : http://www.signa­le­ment-mous­ti­que.fr/

Dans les dépar­te­ments d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane), le vec­teur à l’ori­gine des prin­ci­pa­les épidémies de dengue et de fièvre jaune est le mous­ti­que Aedes aegypti.

Certaines espè­ces de mous­ti­ques autoch­to­nes peu­vent également être vec­tri­ces du virus West Nile (plu­sieurs cas d’infec­tions humaine et équine ont été signa­lés en Camargue et dans le Var en 2003-2004), ou de para­si­tes res­pon­sa­bles du palu­disme.

L’Anophèle était le vec­teur du palu­disme en France Métropolitaine et en Corse. A ce jour il n’y a plus de trans­mis­sion locale du palu­disme en France, excepté à Mayotte et en Guyane.

La chaîne de conta­mi­na­tion

Une per­sonne infec­tée dans une zone où la mala­die est pré­sente (endé­mi­que) se fait piquer à son retour par un mous­ti­que vec­teur, alors qu’elle se trouve dans la phase de la mala­die au cours de laquelle le virus est pré­sent dans son sang (phase viré­mi­que, jusqu’à 7 jours après le début des signes).

Le mous­ti­que infecté peut, quel­ques jours après, piquer d’autres per­son­nes qui seront à leur tour infec­tées par ce virus, entraî­nant l’appa­ri­tion des pre­miers cas autoch­to­nes pou­vant être à l’ori­gine d’une épidémie.

Si vous res­sen­tez les symp­tô­mes sui­vants sur place ou au retour de voyage : fièvre bru­tale, dou­leurs mus­cu­lai­res ou arti­cu­lai­res, maux de tête, consul­tez rapi­de­ment un méde­cin en men­tion­nant votre séjour aux Antilles. Poursuivez les mesu­res de pro­tec­tion pour éviter de vous faire piquer, et ainsi empê­cher la trans­mis­sion de la mala­die à votre entou­rage.

La lutte contre les mous­ti­ques poten­tiel­le­ment vec­teurs de ces mala­dies et leurs larves cons­ti­tue l’un des prin­ci­paux moyens d’éviter la trans­mis­sion des virus.

Dans les dépar­te­ments colo­ni­sés par le mous­ti­que vec­teur, un arrêté pré­fec­to­ral défi­nit chaque année les zones de lutte contre les mous­ti­ques, et les actions à mener. En dehors des opé­ra­tions de démous­ti­ca­tion réa­li­sées autour des habi­ta­tions des mala­des et autour des établissements de santé et, il n’y a pas d’action sys­té­ma­ti­que de désin­sec­ti­sa­tion hors contexte épidémique.

Agir à son niveau pour pré­ve­nir la trans­mis­sion des virus

Les auto­ri­tés publi­ques ne peu­vent, en effet, lutter seules : la mobi­li­sa­tion des popu­la­tions est essen­tielle. Chacun, en modi­fiant son com­por­te­ment et en adop­tant des gestes sim­ples et peu contrai­gnants, peut par­ti­ci­per à la lutte contre la pro­li­fé­ra­tion des mous­ti­ques et aider à pré­ve­nir l’intro­duc­tion de la dengue ou du chi­kun­gu­nya en métro­pole.

En par­ti­cu­lier, il est très impor­tant de sup­pri­mer les eaux sta­gnan­tes qui per­met­tent la repro­duc­tion du mous­ti­que, à l’inté­rieur et sur­tout autour de son domi­cile : enle­ver les sou­cou­pes des pots de fleurs ou les rem­plir de sable, chan­ger l’eau des vases plu­sieurs fois par semaine, véri­fier le bon écoulement des gout­tiè­res, mettre à l’abri de la pluie ou sup­pri­mer les pneus usagés et tout autre objet pou­vant se rem­plir d’eau, etc. Ces gestes sont indis­pen­sa­bles pour limi­ter la pro­li­fé­ra­tion des mous­ti­ques, sour­ces de nui­san­ces et de mala­dies.

Afin d’éviter les piqû­res, il existe également des moyens de pro­tec­tion indi­vi­duels, comme porter des vête­ments longs et amples, uti­li­ser des répul­sifs, ins­tal­ler des mous­ti­quai­res de ber­ceau,… Aucune mesure n’est effi­cace à 100% ; c’est la somme de mesu­res indi­vi­duel­les et col­lec­ti­ves qui permet dimi­nuer la trans­mis­sion.

Les par­ti­cu­liers peu­vent également signa­ler l’implan­ta­tion d’un mous­ti­que vec­teur autour de leur domi­cile dans un sec­teur géo­gra­phi­que jusqu’à pré­sent indemne.

Si vous pensez avoir observé un mous­ti­que tigre dans votre com­mune, vous pouvez le signa­ler sur le por­tail dédié et contri­buer ainsi à la sur­veillance de son implan­ta­tion : http://www.signa­le­ment-mous­ti­que.fr/

Si vous iden­ti­fiez ou cap­tu­rez un mous­ti­que tigre

Le mous­ti­que tigre est noir et blanc (pas de jaune), les pattes sont noires et blan­ches, les ailes ne sont pas tache­tées de points som­bres.
Le « mous­ti­que tigre » est petit, il mesure moins de 1 cm.

Si vous avez bien cap­turé puis iden­ti­fié un mous­ti­que tigre en bon état et sou­hai­tez en infor­mer les auto­ri­tés sani­tai­res pour aider à iden­ti­fier de nou­vel­les zones d’implan­ta­tion du mous­ti­que tigre, une pro­cé­dure
d’iden­ti­fi­ca­tion et de signa­le­ment a été mise en place. Seul un spé­cia­liste peut confir­mer l’iden­ti­fi­ca­tion d’un spé­ci­men.

Deux options pos­si­bles :
 pho­to­gra­phier le mous­ti­que tigre et trans­met­tre la photo par cour­riel à l’orga­nisme public de démous­ti­ca­tion chargé de la sur­veillance ento­mo­lo­gi­que dans votre région.
 ou placer le mous­ti­que mort dans une petite boîte ou dans une petite enve­loppe en veillant à ce qu’il ne soit pas trop écrasé en l’enve­lop­pant par exem­ple dans du coton ou dans un mou­choir en papier et l’envoyer sous enve­loppe tim­brée à l’adresse de l’orga­nisme public de démous­ti­ca­tion chargé de la sur­veillance ento­mo­lo­gi­que dans votre région

 EID Méditerranée : alboeid chez eid-med.org
 EID Atlantique : contact chez eidat­lan­ti­que.eu
 EID RHONE-ALPES : contact chez eid-rho­neal­pes.com

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