Québec : limitation des heures supplémentaires

22 novembre 2010

Le Syndicat des infir­miè­res, infir­miè­res auxi­liai­res et inha­lo­thé­ra­peu­tes de l’Est du Québec vient de rem­por­ter un impor­tant grief en ce qui concerne le temps sup­plé­men­taire.

Un tri­bu­nal d’arbi­trage a déclaré que les infir­miè­res qui ont effec­tué deux quarts de tra­vail consé­cu­tifs (16 heures), dont un en heures sup­plé­men­tai­res obli­ga­toi­res ou volon­tai­res, ont droit à une période de repos équivalente. Il pré­cise que si un employeur n’est pas en mesure de garan­tir à une infir­mière qu’elle pourra béné­fi­cier de 16 heures de repos avant de repren­dre le tra­vail, elle peut refu­ser d’effec­tuer le 2e quart de tra­vail.

Le syn­di­cat avait déposé un grief visant à obli­ger la direc­tion du Centre de santé et de ser­vi­ces sociaux de la Côte-de-Gaspé d’accor­der aux infir­miè­res fai­sant des heures sup­plé­men­tai­res une plus longue période de repos.

La pré­si­dente du syn­di­cat, Mme Micheline Barriault, s’est réjouie du juge­ment, notam­ment du fait que l’arbi­tre a également reconnu que l’exer­cice de la pro­fes­sion d’infir­mière en milieu hos­pi­ta­lier requiert une grand minu­tie et beau­coup de vigi­lance. Ce juge­ment aura des consé­quen­ces dans l’ensem­ble des CSSS au Québec, consi­dère-t-elle.

Les infir­miè­res se bat­tent depuis plu­sieurs années contre le temps sup­plé­men­taire obli­ga­toire dans le sec­teur de santé. Ce der­nier est notam­ment à l’ori­gine de détresse psy­cho­lo­gi­que chez plu­sieurs, d’épuisement pro­fes­sion­nel et de dépres­sion.

Les infir­miè­res qui accep­tent de faire des heures sup­plé­men­tai­res vivent sou­vent dans la han­tise de com­met­tre des erreurs en suc­com­bant à la fati­gue, sou­li­gnait en mars der­nier la pré­si­dente de l’Ordre des infir­miè­res et infir­miers du Québec, Gyslaine Desrosiers, dans sa réac­tion aux propos du minis­tre Yves Bolduc qui évoquait le code de déon­to­lo­gie des infir­miè­res pour jus­ti­fier le temps sup­plé­men­taire obli­ga­toire.

Le temps sup­plé­men­taire obli­ga­toire ne doit tout sim­ple­ment pas exis­ter, consi­dère l’Ordre. Le temps sup­plé­men­taire ne peut être que libre­ment consenti, écrivait Mme Desrosiers en éditorial du Journal de mai-juin de l’Ordre. "Il est indé­cent d’invo­quer le Code de déon­to­lo­gie pour mena­cer les infir­miè­res et ainsi mas­quer l’incom­pé­tence du gou­ver­ne­ment à régler les pro­blè­mes de dota­tion de per­son­nel. Chaque infir­mière ou infir­mier peut avoir de mul­ti­ples rai­sons de refu­ser de faire du temps sup­plé­men­taire : état de santé per­son­nel, contrain­tes fami­lia­les, études… J’insiste : c’est l’admi­nis­tra­tion qui doit assu­rer la pla­ni­fi­ca­tion des effec­tifs et leur relève, la res­pon­sa­bi­lité indi­vi­duelle des soi­gnants n’est nul­le­ment en cause", écrivait-elle.

sour­ces :
 Centrale des syn­di­cats du Québec, com­mu­ni­qué
 Le Journal de l’Ordre des infir­miè­res et infir­miers du Québec.

Partager l'article
     



Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Rachat d’années d’études des fonctionnaires hospitaliers : décret du 26 décembre 2025

À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, l’environnement réglementaire du rachat d’années d’études en vue (…)

Certification périodique : le décret qui engage les infirmières

Pendant longtemps, la certification périodique des soignants est restée un objet mal identifié. (…)

Décret infirmier 2025 activités et compétences 24.12.25

Le Décret n° 2025-1306 du 24 décembre 2025 relatif aux activités et compétences de la profession (…)

Décret infirmier 2025 : vingt ans d’attente, un tournant pour le système de santé

Il aura fallu attendre plus de vingt ans. Le dernier décret encadrant les compétences (…)

Déclasser les sciences infirmières, c’est affaiblir la santé publique

Une décision administrative peut parfois révéler une vision politique. C’est le cas du choix (…)

Universités d’Hiver de l’HAD : IA, éthique et sens du soin

Participer ce mercredi 10 décembre aux Universités d’Hiver de l’HAD a été un vrai moment de (…)