Rapport du Sénat sur les urgences : création d’une spécialité d’infirmier urgentiste ?

17 septembre 2017

Dans une de leurs pro­po­si­tions, "Les rap­por­teurs sou­hai­tent ouvrir le débat sur la créa­tion d’une spé­cia­lité d’infir­mier urgen­tiste, sur le modèle des infir­miers anes­thé­sis­tes (IADE) et des infir­miers de bloc opé­ra­toire (IBODE). Il semble en effet que l’exer­cice quo­ti­dien en ser­vice d’urgence néces­site des com­pé­ten­ces spé­ci­fi­ques qui pour­raient faire l’objet d’une for­ma­tion plus appro­fon­die, notam­ment s’agis­sant de la fonc­tion d’accueil. Une telle évolution per­met­trait en outre de mieux valo­ri­ser une pro­fes­sion qui semble par­ti­cu­liè­re­ment souf­frir d’un manque de reconnais­sance, compte tenu des dif­fi­cultés de son exer­cice quo­ti­dien".

Les séna­teurs n’ayant pas jugé utile de ren­contrer la moin­dre orga­ni­sa­tion infir­mière, pour se limi­ter aux admi­nis­tra­tifs et aux méde­cins, ce concept d’une nou­velle spé­cia­lité n’est pas une demande de la pro­fes­sion. Mais ce n’est pas la pre­mière fois que l’on voit des ins­ti­tu­tion­nels déci­der ce qui leur semble bien pour nous. Hélas, les gueux sont ingrats.

Au niveau du Syndicat National des Professionnels Infirmiers, nos atten­tes réel­les por­tent la créa­tion d’autres spé­cia­li­tés :
- infir­mière en santé men­tale
- infir­mière en santé sco­laire
- infir­mière en santé au tra­vail
- infir­mière en pra­ti­que avan­cée

Les 20 pro­po­si­tions du rap­port d’infor­ma­tion sur les urgen­ces hos­pi­ta­liè­res, fait au nom de la com­mis­sion des affai­res socia­les du Sénat, par Mmes Laurence COHEN, Catherine GÉNISSON et M. René-Paul SAVARY :

Améliorer le fonc­tion­ne­ment concret des ser­vi­ces d’urgen­ces hos­pi­ta­liers…

par une évolution de la tari­fi­ca­tion inci­tant les ser­vi­ces à se recen­trer sur la prise en charge des situa­tions les plus graves

Proposition n° 1 : Utiliser le levier finan­cier pour inci­ter les ser­vi­ces d’urgen­ces à se concen­trer sur la prise en charge des patients néces­si­tant une inter­ven­tion hos­pi­ta­lière, en modu­lant le mon­tant du finan­ce­ment à l’acti­vité en fonc­tion de la gra­vité des patho­lo­gies et des actes réa­li­sés, et en créant un for­fait de réo­rien­ta­tion vers les struc­tu­res de ville.

par la géné­ra­li­sa­tion de bonnes pra­ti­ques exis­tant dans cer­tains établissements de santé

Proposition n° 2 : Développer les cir­cuits courts de prise en charge, ou fast-tracks, dans l’ensem­ble des ser­vi­ces d’accueil des urgen­ces, en veillant à ce que leur ges­tion soit assu­rée par des pra­ti­ciens expé­ri­men­tés.

Proposition n° 3 : Généraliser la fonc­tion de ges­tion­naire des lits, ou bed mana­ger, à l’ensem­ble des établissements hos­pi­ta­liers, le cas échéant à l’échelle des grou­pe­ments hos­pi­ta­liers de ter­ri­toire (GHT).

Proposition n° 4 : Mettre fin aux fer­me­tu­res de lits dans les ser­vi­ces de méde­cine et de chi­rur­gie géné­ra­les, et leur rendre une place suf­fi­sante pour absor­ber les varia­tions de prise en charge en aval des urgen­ces.

Proposition n° 5 : Développer les ser­vi­ces de géria­trie aiguë dans les établissements de santé et, chaque fois que cela est pos­si­ble et per­ti­nent, favo­ri­ser l’admis­sion directe des per­son­nes âgées dans ces ser­vi­ces sans passer par les urgen­ces.

Proposition n° 6 : Développer l’usage des équipements de bio­lo­gie médi­cale embar­quée dans les Smur.

Proposition n° 7 : Conforter les prises en charge filia­ri­sées exis­tant pour l’infarc­tus du myo­carde et l’AVC, et étendre cette orga­ni­sa­tion à d’autres patho­lo­gies.

par une meilleure prise en compte des condi­tions de tra­vail des équipes

Proposition n° 8 : Généraliser la mutua­li­sa­tion tri­fonc­tion­nelle des équipes médi­ca­les (Smur / régu­la­tion / accueil des urgen­ces), et favo­ri­ser l’exten­sion de cette orga­ni­sa­tion aux pro­fes­sions para­mé­di­ca­les sur la base du volon­ta­riat.

Proposition n° 9 : Mieux pren­dre en compte la fonc­tion d’accueil dans la for­ma­tion ini­tiale des soi­gnants et la défi­ni­tion des effec­tifs exer­çant aux urgen­ces.

Proposition n° 10 : Ouvrir le débat quant à la créa­tion d’une spé­cia­lité d’infir­mier urgen­tiste.

Améliorer la coor­di­na­tion entre la méde­cine d’urgence hos­pi­ta­lière et la prise en charge des soins non pro­gram­més en ville…

en déve­lop­pant les pos­si­bi­li­tés de prise en charge non pro­gram­mée sans avance de frais en dehors des ser­vi­ces d’urgen­ces hos­pi­ta­liers

Proposition n° 11 : Elargir les horai­res de la per­ma­nence des soins ambu­la­toi­res (PDSA) au samedi matin.

Proposition n° 12 : Renforcer le maillage du ter­ri­toire en cen­tres de santé et assu­rer leur ouver­ture plus large à l’accueil des urgen­ces, notam­ment par l’exten­sion de leur ampli­tude horaire.

Proposition n° 13 : Renforcer l’infor­ma­tion des patients sur les acteurs de la per­ma­nence et de la conti­nuité des soins, ainsi que l’éducation des per­son­nes sur la conduite à tenir en cas de pro­blème de santé ino­piné (s’agis­sant notam­ment des parents, des assis­tants mater­nels ou encore des per­son­nels de crèche), dans le cadre d’une poli­ti­que de pré­ven­tion.

Proposition n° 14 : Expérimenter une exo­né­ra­tion totale du ticket modé­ra­teur pour l’ensem­ble des patients s’adres­sant à un pro­fes­sion­nel de ville aux horai­res de la per­ma­nence des soins ambu­la­toi­res (PDSA).

Proposition n° 15 : Privilégier la proxi­mité, voire l’ados­se­ment des mai­sons médi­ca­les de garde (MMG) à un ser­vice d’urgen­ces, et encou­ra­ger la conclu­sion de pro­to­co­les de réa­dres­sage entre les struc­tu­res.

Proposition n° 16 : Généraliser le tiers-payant inté­gral dans l’ensem­ble des mai­sons médi­ca­les de garde (MMG).

en met­tant en place une tari­fi­ca­tion inci­ta­tive à la prise en charge des urgen­ces légè­res par les méde­cins libé­raux

Proposition n° 17 : Créer une lettre clé spé­ci­fi­que pour les consul­ta­tions non pro­gram­mées prises en charge par les méde­cins libé­raux, et mieux valo­ri­ser les visi­tes à domi­cile effec­tuées par les méde­cins géné­ra­lis­tes.

en ren­for­çant la qua­lité de la régu­la­tion médi­cale

Proposition n° 18 : Revenir sur la mise en place du numéro 116 117 pour l’accès à la régu­la­tion médi­cale de la per­ma­nence des soins.

Proposition n° 19 : Généraliser la mutua­li­sa­tion de la régu­la­tion médi­cale entre les équipes de l’aide médi­cale urgente et les pro­fes­sion­nels libé­raux.

Proposition n° 20 : Mettre en place une for­ma­tion ini­tiale obli­ga­toire et stan­dar­di­sée d’au moins deux ans, incluant des pério­des de stage et sanc­tion­née par un diplôme qua­li­fiant, pour l’exer­cice de la pro­fes­sion d’assis­tant de régu­la­tion médi­cale (ARM).

Source : http://www.senat.fr/notice-rap­port/2016/r16-685-notice.html

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