Tout comprendre sur le télétravail
3 avril 2017
Le télétravail consiste à effectuer un travail hors des locaux de l’employeur de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication (ordinateurs fixes et portables, téléphones mobiles, tablettes...).
Télétravail dans le secteur privé
Le salarié peut être en télétravail soit dès son embauche, soit ultérieurement, à sa demande ou sur proposition de l’employeur.
Le recours au télétravail peut être limité à certains salariés de l’entreprise qui remplissent des critères objectifs prédéfinis (ancienneté minimale, autonomie dans le travail, configuration des équipes...).
Le télétravail peut être partiel ou total : un salarié peut travailler 2 jours chez lui et le reste du temps dans l’entreprise.
Le télétravail doit être prévu :
– dans le contrat de travail (télétravail dès l’embauche),
– ou dans un avenant (télétravail en cours de contrat).
Ces documents doivent préciser l’organisation choisie : lieu, horaires, jours de télétravail...
Le salarié, employé par une entreprise relevant de l’Accord national interprofessionnel sur le télétravail du 19 juillet 2005, bénéficie d’une période d’adaptation en télétravail. Pendant cette période, lui ou son employeur peuvent mettre fin au télétravail en respectant un délai de prévenance. Dans ce cas, le salarié doit retrouver un poste dans les locaux de l’entreprise correspondant à sa qualification.
Le refus du télétravail, pour un salarié déjà en poste dans l’entreprise, ne peut pas être un motif de rupture du contrat de travail.
Tous les coûts liés au télétravail sont à la charge de l’employeur : matériel informatique, logiciels, communications, maintenance, frais engendrés par l’occupation à titre professionnel du domicile (chauffage, électricité...).
La charge de travail, les normes de production et les critères d’évaluation du télétravailleur doivent être équivalentes à celles fixées pour les salariés travaillant dans les locaux de l’entreprise.
Bien que le salarié travaille à l’extérieur, l’employeur doit respecter la réglementation sur le temps de travail (durées maximales de travail par jour et par semaine, temps de repos quotidien, temps de repos hebdomadaire...).
L’Accord national interprofessionnel (Ani) du 19 juillet 2005 sur le télétravail demande aux entreprises concernées de prendre les mesures nécessaires pour éviter l’isolement du télétravailleur. Celui-ci doit pouvoir rencontrer régulièrement sa hiérarchie et ses collègues. L’employeur peut également lui désigner un référent.
Télétravail dans le secteur public
Tout agent de la fonction publique, fonctionnaire ou contractuel, peut exercer une partie de son activité en télétravail, si cette activité peut être réalisée à distance, aux moyens d’outils informatiques.
Le télétravail est mis en place uniquement sur demande de l’agent. Il n’est possible que pour certaines activités, définies par l’administration ou l’établissement concernés :
– pour la fonction publique d’État, un arrêté devra préciser pour chaque ministère les conditions de mise en œuvre du télétravail (activités pouvant être réalisées en télétravail, prise en charge du matériel informatique, sécurité des informations, contrôle du temps de travail...) ;
– pour les fonctions publiques territoriale et hospitalière, c’est une délibération de la collectivité ou une décision du chef d’établissement qui doit fixer ce cadre, avant la mise en place du télétravail.
L’employeur est tenu d’assumer l’ensemble des frais liés au télétravail, notamment ceux liés aux installations techniques et aux communications (matériels informatiques, logiciels, abonnement internet, etc.).
La part de temps de travail réalisée en télétravail est de 3 jours maximum par semaine, soit au minimum 2 jours de travail dans les locaux de l’administration. Cette part peut être calculée sur une base mensuelle. L’agent peut donc travailler plus de 3 jours en télétravail certaines semaines, mais il doit être dans les locaux au moins 8 jours dans le mois.
La part de télétravail peut être supérieure à 3 jours si l’état de santé de l’agent le justifie, et après avis du médecin de prévention ou du médecin du travail. cette dérogation est valable au maximum 6 mois. Elle est renouvelable une fois, après avis du médecin.
L’agent en télétravail bénéficie des mêmes droits et est soumis aux mêmes obligations que les agents travaillant sur leur lieu d’activité habituel. Une visite du CHSCT peut être effectuée à son domicile, mais uniquement avec son accord.
L’agent souhaitant exercer ses fonctions en télétravail doit adresser une demande écrite à son administration, en précisant le nombre et les jours de la semaine souhaités, et le lieu d’exercice des fonctions.
L’autorisation est donnée pour une durée maximum d’un an. Elle prend la forme d’un arrêté individuel. Elle peut être renouvelée par décision expresse, après entretien de l’agent avec son supérieur hiérarchique et sur avis de celui-ci.
L’agent reçoit un document d’information précisant notamment les dispositifs de contrôle et de comptabilisation du temps de travail prévus, et les équipements mis à sa disposition.
Il est possible de prévoir une période d’adaptation au télétravail. Sa durée maximum est de 3 mois.
L’administration peut refuser la demande (par exemple, par intérêt de service ou en raison de difficultés liées au matériel informatique). Ce refus doit toujours être motivé et l’agent doit être reçu en entretien par sa hiérarchie. Il peut également saisir la commission administrative paritaire (CAP).
Pour en savoir plus sur le sujet, retrouvez le nouveau site internet teletravailler.fr lancé par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). http://www.teletravailler.fr/