APHP : baisse des effectifs infirmiers

1er mai 2012

En 2010, l’AP-HP a supprimé 2.000 postes, dont 1.200 emplois de soignants. En 2011, les hôpitaux de Paris ont encore perdu 300 postes d’infirmiers et 150 de cadres infirmiers. L’administration prévoit de supprimer de nouveau 1.350 postes d’infirmiers d’ici 2016.

Les effec­tifs rému­né­rés d’infir­miers diplô­més d’état bais­sent régu­liè­re­ment, de 17.148 en jan­vier 2010 à 16.540 en jan­vier 2012. Tous les grou­pes hos­pi­ta­liers enre­gis­trent un défi­cit de postes infir­mier (entre 10 et 100 emplois par an). L’AP-HP compte désor­mais plus d’aides soi­gnants que d’infir­miers.

Evolution des effec­tifs rému­né­rés moyens annuels 2010 – 2011 par caté­go­rie pro­fes­sion­nelle :
- INFIRMIERS : de 16832 en 2010 à 16537 en 2011 soit -294 postes (-1,7%)
- CADRES INFIRMIERS : de 1638 en 2010 à 1551 en 2011 soit -87 postes (-5,3%)
- CADRES SUP INFIRMIERS : de 559 en 2010 à 497 en 2011 soit -62 postes (-11,1%)
- AIDE SOIGNANTS : de 17195 en 2010 à 17047 en 2011 soit -148 postes (-0,9%)

Pour les IDE non spé­cia­li­sées (-294 postes), les mises stage liées aux sor­ties des écoles sont res­tées sta­bles sur les deux années (1450 par an) mais ces recru­te­ments n’ont pas permis de com­pen­ser la forte aug­men­ta­tion du nombre de départs en dis­po­ni­bi­lité et en retraite.

L’ absence de nomi­na­tion de concours cumu­lée avec une aug­men­ta­tion du
nom­bres de départs ont entrainé une forte baisse des effec­tifs de cadres
supé­rieurs de santé.

L’AP-HP pré­voit d’accuen­tuer cette baisse de per­son­nel infir­mier dans les années à venir :
- en 2012 - 96
- en 2013 -219
- en 2014 -348
- en 2015 -337
- en 2016 -349

Dans un contexte où la sur­charge de tra­vail comme le manque de per­son­nel se fait res­sen­tir dans de nom­breux ser­vi­ces, on note une aug­men­ta­tion des erreurs médi­ca­les. Elles sont prin­ci­pa­le­ment trai­tées en interne au sein des établissements, où l’on fait la part entre le man­que­ment pro­fes­sion­nel per­son­nel et ce qui impu­ta­ble à une charge de tra­vail exces­sive.

Le SNPI CFE-CGC conseille aux soi­gnants d’être vigi­lants, en signa­lant pré­ven­ti­ve­ment les situa­tions dif­fi­ci­les qui peu­vent débou­cher sur un inci­dent, par une fiche d’alerte lors de chaque situa­tion dif­fi­cile, pour pré­ve­nir par écrit l’admi­nis­tra­teur de garde, et les élus du CHSCT d’une situa­tion dan­ge­reuse.

Les envi­ron­ne­ments favo­ra­bles à la
pra­ti­que (EFP) garan­tis­sent la santé,
la sécu­rité et le bien-être du per­son­nel,
sont pro­pi­ces à la four­ni­ture de soins
de qua­lité et amé­lio­rent la moti­va­tion,
la pro­duc­ti­vité et la per­for­mance
des indi­vi­dus et des orga­ni­sa­tions en
vue d’assu­rer une pres­ta­tion de soins
de qua­lité.

A l’inverse, le manque de per­son­nel, de moyens, de repos et d’un cadre de tra­vail cor­rect peut deve­nir source d’erreur pour n’importe quel soi­gnant. L’infir­mière est sans cesse sur le qui-vive, parce qu’à coté des soins à faire, il faut répon­dre au télé­phone, aux patients, aux famil­les, pren­dre des rendez-vous, cher­cher les résul­tats d’exa­mens, bran­car­der, com­man­der du maté­riel, aller cher­cher des médi­ca­ments à la phar­ma­cie, deman­der au ser­vice tech­ni­que de faire une inter­ven­tion, envoyer du maté­riel en main­te­nance ou répa­ra­tion, etc.

Le SNPI CFE-CGC incite également les infir­miers sala­riés qui ne l’ont pas encore fait à pren­dre sans tarder une assu­rance "res­pon­sa­bi­lité civile pro­fes­sion­nelle" (déjà obli­ga­toire pour les libé­raux), car il est pré­fé­ra­ble de dis­po­ser de son propre avocat qu’être défendu par celui de l’établissement pour éviter, dans des liti­ges, les conflits d’inté­rêt.

Dans les pro­chai­nes semai­nes, nous savons que la pénu­rie infir­mière va s’aggra­ver, il convient donc de réagir en pro­fes­sion­nels pour pré­ve­nir les ris­ques.

Si néan­moins un patient a été vic­time d’un acci­dent ou d’une erreur au cours d’un soin, signe des temps, la HAS, Haute Autorité de Santé, a élaboré un guide d’accom­pa­gne­ment pour vous aider, le « Guide d’annonce d’un dom­mage asso­cié aux soins » : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Guide-HAS-Annonce-d-un-dom­mage.html

Plus d’infor­ma­tions :
- Erreurs de médi­ca­ments : règles à obser­ver
- Responsabilite juri­di­que de l’infir­mière
- Fiche HAS sur l’admi­nis­tra­tion des médi­ca­ments
- Les erreurs de medi­ca­tion,
- Les patients paient le prix du manque de per­son­nel et des sur­char­ges de tra­vail,
- Erreurs à l’hôpi­tal : le point de rup­ture est atteint,

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