HCSP vaccin Gardasil® et prévention des cancers du col de l’utérus

18 décembre 2011

Avis du Haut Conseil de la santé publique, relatif au vaccin Gardasil® et à la stratégie de prévention globale des cancers du col de l’utérus (21 octobre 2011)

le Haut Conseil de la santé publi­que recom­mande :
 La pour­suite de l’amé­lio­ra­tion du dépis­tage du cancer du col de l’utérus et sou­haite la géné­ra­li­sa­tion rapide du sys­tème de dépis­tage orga­nisé selon les recom­man­da­tions de la HAS.
 La pour­suite (en confor­mité avec l’avis du HCSP du 17 décem­bre 2010), de la vac­ci­na­tion contre les papil­lo­ma­vi­rus des jeunes filles âgées de 14 ans et le rat­tra­page jusqu’à l’âge de 23 ans chez les femmes n’ayant pas eu d’acti­vité sexuelle ou l’ayant ini­tiée depuis moins de un an. Cette vac­ci­na­tion peut être effec­tuée indif­fé­rem­ment avec l’un ou l’autre des deux vac­cins exis­tants.

Le HCSP consi­dère en effet que :
 il n’existe aucune donnée actuelle sus­cep­ti­ble de remet­tre en cause l’effi­ca­cité de ces vac­cins ;
 le suivi des effets secondai­res noti­fiés dans les suites d’une vac­ci­na­tion HPV n’a révélé à ce jour, aucun signal de phar­ma­co­vi­gi­lance ;
 il n’existe actuel­le­ment aucune donnée sug­gé­rant un carac­tère poten­tiel­le­ment délé­tère du vaccin dans cer­tai­nes caté­go­ries de la popu­la­tion, en par­ti­cu­lier de risque de sur­ve­nue de cancer chez des femmes préa­la­ble­ment infec­tées.

Le Haut Conseil de la santé publi­que cons­tate par ailleurs que :
 un impact signi­fi­ca­tif à terme de cette vac­ci­na­tion sur l’inci­dence des can­cers du col de l’utérus ne peut être espéré que si la cou­ver­ture vac­ci­nale est suf­fi­sante ;
 il est pro­ba­ble que les jeunes filles qui se font vac­ci­ner soient plus sou­vent celles qui adhé­re­ront ulté­rieu­re­ment au dépis­tage ;
 l’impact de la vac­ci­na­tion serait d’autant meilleur que cette vac­ci­na­tion concer­ne­rait les femmes n’adhé­rant pas au dépis­tage.

En consé­quence, le Haut Conseil de la santé publi­que recom­mande :
 d’une part une amé­lio­ra­tion de la cou­ver­ture vac­ci­nale grâce à un meilleur accès à la vac­ci­na­tion et à l’opti­mi­sa­tion de son orga­ni­sa­tion comme cela a été fait dans cer­tains pays euro­péens qui ont obtenu une cou­ver­ture vac­ci­nale égale ou supé­rieure à 80 % ;
 d’autre part que soit mis en oeuvre tout moyen qui per­mette d’attein­dre les popu­la­tions chez les­quel­les le dépis­tage risque d’être le moins réa­lisé, même si la vac­ci­na­tion ne sau­rait en aucun cas rem­pla­cer ce dépis­tage.

Source : http://www.hcsp.fr/docspdf/avis­rap­ports/hcs­pa20111021_gar­da­sil.pdf

Il convient de rap­pe­ler que depuis 2006, le Conseil supé­rieur d’hygiène publi­que de France (CSHPF) puis le Haut Conseil de la santé publi­que (HCSP) ont émis dix avis concer­nant la stra­té­gie de pré­ven­tion des can­cers du col de l’utérus liés aux papil­lo­ma­vi­rus humains (HPV). Cette stra­té­gie s’appuie sur le dépis­tage par frot­tis cer­vico-utérin (FCU) et sur la vac­ci­na­tion fai­sant appel à l’un ou l’autre de deux vac­cins (Gardasil® et Cervarix®) [avis du 17 décem­bre 2010].

A noter que les recom­man­da­tions fran­çai­ses ciblent la vac­ci­na­tion sur les jeunes filles ou femmes non infec­tées ou pour les­quel­les le risque d’être déjà infec­tées est très faible : jeunes filles âgées de 14 ans, dont on sait que moins de 5 % ont déjà initié une acti­vité sexuelle, avec un rat­tra­page chez les jeunes filles ou jeunes femmes jusqu’à 23 ans, qui n’ont pas eu d’acti­vité sexuelle ou qui l’ont ini­tiée depuis moins de un an.

Par ailleurs, la pré­ven­tion secondaire (par le frot­tis cer­vico-utérin) de tous les can­cers du col de l’utérus quel que soit le géno­type, s’intè­gre de façon paral­lèle et com­plé­men­taire à la pré­ven­tion pri­maire (par la vac­ci­na­tion) de la majo­rité des can­cers, ceux dus aux types vac­ci­naux. Les deux démar­ches doi­vent être condui­tes de façon opti­male dans les popu­la­tions res­pec­ti­ves concer­nées.

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