Vaccins COVID19 : analyse infirmière du bénéfice/risque par SNPI

Vaccins COVID19 : analyse infirmière du bénéfice/risque SNPI

15 décembre 2020

Notre devoir d’infir­miè­res est d’infor­mer cor­rec­te­ment la popu­la­tion, pour que chacun prenne sa déci­sion en toute connais­sance de cause, par un consen­te­ment libre et éclairé, et non par des injonc­tions. Entre dis­cours alar­mis­tes et thèses com­plo­tis­tes, il y a une juste mesure, avec un "béné­fice-risque" indi­vi­duel en fonc­tion de l’état de santé per­son­nel (âge, obé­sité, mala­dies chro­ni­ques) et du contexte fami­lial (per­son­nes à ris­ques).

Pour ce qui est de la vac­ci­na­tion COVID19, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI rap­pelle que tous ces vac­cins évaluent effi­ca­cité pour empê­cher la MALADIE (donc les symp­tô­mes / la pneu­mo­nie) mais pas l’INFECTION (donc le risque de trans­mis­sion)

**** Nous dis­po­sons de don­nées par­tiel­les sur 2 vac­cins :

1) PFIZER/BIOTECH, un docu­ment d’infor­ma­tion sur l’étude C4591001 (43.000 per­son­nes, 2 mois après seconde injec­tion, essen­tiel­le­ment USA et RU).
Problèmes pour le SNPI  :
- testé sur seu­le­ment 1617 plus de 75 ans (dont la moitié avec pla­cebo), alors que les pre­miers vac­ci­nés seront des rési­dents en EHPAD (sou­vent plus de 85 ans).
- des effets secondai­res sou­vent bénins mais très fré­quents :(fati­gue, maux de tête, cour­ba­tu­res) qui amè­nent à conseiller de pré­voir un jour de congé le len­de­main de la seconde injec­tion
- suite à des cas de réac­tions d’hyper­sen­si­bi­li­tés chez des soi­gnants, le NHS recom­mande de ne pas admi­nis­trer ce vaccin aux per­son­nes pré­sen­tant des anté­cé­dents aller­gi­ques (même ali­men­taire).
https://www.vidal.fr/actua­li­tes/26337-vaccin-pfizer-bion­tech-contre-la-covid-19-enfin-des-don­nees-a-ana­ly­ser.html

2) Le 15 décem­bre 2020, Moderna et la FDA (Food and Drug Administration) ont chacun publié un docu­ment d’infor­ma­tion sur l’étude mRNA-1273 (30 418 per­son­nes aux États-Unis).
- Le vaccin Moderna se conserve à -20°C (sto­ckage longue durée), puis entre 2 et 8°C pen­dant 1 mois.
- Une injec­tion de vaccin mRNA-1273 contient 3,3 fois plus d’ARN mes­sa­ger qu’une injec­tion de vaccin BNT162b de PFIZER/BIOTECH.
Problèmes pour le SNPI  :
- Testé sur seu­le­ment 1712 per­son­nes de plus de 75 ans (dont la moitié avec pla­cebo), la ques­tion de la pro­tec­tion des plus de 75 ans demeure.
- Nous man­quons de don­nées sur la trans­mis­sion du virus par des per­son­nes vac­ci­nées et néan­moins attein­tes de formes asymp­to­ma­ti­ques. Les don­nées des tests PCR entre les 2 injec­tions sem­blent même confir­mer qu’une partie des per­son­nes vac­ci­nées peu­vent pré­sen­ter des formes asymp­to­ma­ti­ques avec PCR naso­pha­ryn­gienne posi­tive (ce qui reste à mon­trer après un schéma vac­ci­nal com­plet de 2 injec­tions) : dans cette étude, 14 per­son­nes vac­ci­nées (une seule injec­tion effec­tuée 4 semai­nes aupa­ra­vant avec un taux de pro­tec­tion estimé à 80,2 %) ont été tes­tées posi­ti­ves par PCR...
- Les effets indé­si­ra­bles sem­blent être plus fré­quents chez les per­son­nes de moins de 65 ans, ainsi qu’après la 2e injec­tion. Les effets le plus cou­ram­ment obser­vés sont une dou­leur au point d’injec­tion, une fati­gue, des maux de tête et des cour­ba­tu­res.
https://www.vidal.fr/actua­li­tes/26382-vaccin-moderna-c-est-la-meme-chan­son-que-le-vaccin-pfizer-bion­tech-avec-quel­ques-bemols.html

Alors que c’est une ques­tion essen­tielle pour le contrôle de la pan­dé­mie, nous ne savons rien sur la trans­mis­sion du virus par des per­son­nes vac­ci­nées et néan­moins attein­tes de formes asymp­to­ma­ti­ques. En l’absence de don­nées sur cette ques­tion, le res­pect des gestes bar­riè­res devra per­sis­ter en dépit de la vac­ci­na­tion, tant que la pan­dé­mie ne sera pas contrô­lée.

Mêmes inter­ro­ga­tions (aucune info sur une éventuelle dimi­nu­tion de conta­gio­sité, Quid des patients ayant déjà fait une COVID ?) dans l’arti­cle d’ana­lyse :

L’évaluation de la balance béné­fice-risque va condi­tion­ner l’uti­li­sa­tion à grande échelle des vac­cins contre le Covid. Conformément aux recom­man­da­tions HAS, pro­té­ger rapi­de­ment nos anciens avec les vac­cins dis­po­ni­bles est un impé­ra­tif, vu les ris­ques de décès liés au Covid. Mais qu’en est-il pour un adulte en bonne santé, pour une mala­die avec autant d’asymp­to­ma­ti­ques ?

Sur les 48 can­­di­­dats-vac­­cins actuel­­le­­ment en essais cli­­ni­­ques sur l’homme, seuls onze sont entrés dans la phase 3, selon l’Organisation mon­­diale de la santé. Nous n’avons donc pas de don­nées sur le béné­fice/ris­ques pour chaque groupe de popu­la­tion. Si un vaccin appa­raît plus effi­cace qu’un autre sur les per­son­nes âgées par exem­ple, il devrait être pri­vi­lé­gié par rap­port à un autre.
- https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Donnez-votre-opi­nion-sur-les-futurs-vac­cins-COVID19.html
- https://www.lade­pe­che.fr/amp/2020/11/26/coro­na­vi­rus-on-na-pas-assez-de-don­nees-sur-la-secu­rite-des-vac­cins-aler­tent-des-scien­ti­fi­ques-9222509.php?__twit­ter_impres­sion=true

Attention, posi­tion HAS sur la vac­ci­na­tion des per­son­nes déjà COVID19

En réponse à une sai­sine com­plé­men­taire de la Direction géné­rale de la santé, le 18.12.20, la HAS a pré­cisé son avis sur les popu­la­tions à vac­ci­ner, notam­ment les per­son­nes âgées rési­dant en héber­ge­ment col­lec­tif, autre que les EHPAD.

Les moins de 16 ans et les femmes encein­tes sont exclus de la vac­ci­na­tion pour l’ins­tant car les études n’ont pas étudié leurs cas. De plus les recom­man­da­tions natio­na­les étrangères (notam­ment anglai­ses) iden­ti­fiées à ce stade ne recom­man­dent pas la vac­ci­na­tion pen­dant la gros­sesse.

"La HAS estime à ce stade qu’il n’y a pas lieu de vac­ci­ner sys­té­ma­ti­que­ment les per­son­nes ayant déjà déve­loppé une forme symp­to­ma­ti­que de la Covid-19. Toutefois, dans le res­pect des recom­man­da­tions pré­li­mi­nai­res du 30 novem­bre, ces per­son­nes doi­vent pou­voir être vac­ci­nées si elles le sou­hai­tent à l’issue d’une déci­sion par­ta­gée avec le méde­cin. Dans ce cas, il parait alors pré­fé­ra­ble de res­pec­ter un délai mini­mal de 3 mois à partir du début des symp­tô­mes."
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3225633/fr/vac­ci­na­tion-contre-la-covid-19-la-has-pre­cise-ses-recom­man­da­tions-sur-la-prio­ri­sa­tion-des-publics-cibles

La HAS a repris cette même posi­tion sur les per­son­nes déjà attein­tes du COVID19, dans sa fiche du 7 jan­vier 2021.
https://www.has-sante.fr/upload/docs/appli­ca­tion/pdf/2020-12/repon­ses_rapi­des_dans_le_cadre_de_la_covid-19_-_consul­ta­tion_de_pre­vac­ci­na­tion_contre_la_covid-19_en_soins_de_pre­mier_recour.pdf

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L’Académie natio­nale de méde­cine se montre réser­vée face à la pos­si­bi­lité de retar­der l’injec­tion de la deuxième dose de vaccin contre le Sars-CoV-2. Dans un com­mu­ni­qué daté du 12 jan­vier, elle estime qu’il faut se confor­mer "autant que pos­si­ble" au schéma vac­ci­nal pres­crit par le fabri­cant, et ne dif­fé­rer l’injec­tion de la seconde dose "que si les cir­cons­tan­ces l’exi­gent" (manque de doses dis­po­ni­bles), avec un dépas­se­ment maxi­mal de 3 semai­nes. Cet élargissement du délai devant être réservé aux per­son­nes âgées de moins de 50 ans et ne pré­sen­tant aucun fac­teur de risque de forme grave de Covid-19.
https://www.egora.fr/actus-medi­ca­les/infec­tio­lo­gie/63685-retar­der-la-2eme-dose-de-vaccin-anti-covid-un-danger-selon-l#xtor=EPR-3-1[News_En_Bref]-20210113-[_1]

Si les résul­tats com­mu­ni­qués par les labo­ra­toi­res sont glo­ba­le­ment encou­ra­geants, de nom­breux ques­tions per­sis­tent, tant sur la durée de l’immu­nité confé­rée que sur la pro­tec­tion des per­son­nes les plus à risque de formes sévè­res, l’impact sur la trans­mis­sion du virus par les per­son­nes vac­ci­nées, ou la toxi­cité à long terme.

Invité de France 2 le 29 décem­bre, le minis­tre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la liste des per­son­nes prio­ri­tai­res pour rece­voir le vaccin serait élargie, “d’ici la fin du mois de jan­vier” aux “pro­fes­sion­nels de santé âgés 50 ans et plus ou qui souf­frent de mala­dies qui les expo­sent à des ris­ques de forme grave”.

Le SNPI est opposé à une vac­ci­na­tion obli­ga­toire des soi­gnants, ainsi qu’à une vac­ci­na­tion obli­ga­toire des citoyens. Les citoyens sont des adul­tes, il faut convain­cre et non contrain­dre. Voir le face à face dans la vidéo de 4mn sur RT : https://www.you­tube.com/watch?v=rSwW­SH­puoDU&fea­ture=youtu.be

En effet, beau­coup d’entre nous ont été conta­mi­nés lors de la pre­mière vague ou lors de la seconde, et que nous nous avons des anti­corps. Et la Haute auto­rité de santé a dit que pour l’ins­tant, il ne fal­lait pas vac­ci­ner si on est déjà por­teur d’anti­corps. Donc on est en attente de don­nées scien­ti­fi­ques.
- https://www.20mi­nu­tes.fr/societe/2941615-20201230-coro­na­vi­rus-non-vac­ci­na­tion-inter­dite-per­son­nes-deja-conta­mi­nees

La posi­tion du SNPI en réac­tion au "DGS urgent" du 31.12.20 :
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Vaccination-COVID19-des-soi­gnants-reac­tion-SNPI-au-DGS-Urgent-du-31-12-20.html

Information et accord du patient pour la vac­ci­na­tion, com­ment ça marche ?

Il a été décidé et annoncé au niveau natio­nal que la vac­ci­na­tion COVID ne sera pas obli­ga­toire et résul­tera du libre choix de chacun. Le recueil du consen­te­ment se fait dans le cadre du droit et des règles habi­tuel­les, connues et pra­ti­quées par les méde­cins : déli­vrance d’une infor­ma­tion loyale, claire et appro­priée, res­pect du consen­te­ment libre et éclairé de la per­sonne.

En pra­ti­que, c’est la consul­ta­tion pré-vac­ci­nale qui permet d’infor­mer le patient, de répon­dre à ses ques­tions et de recueillir son accord oral. Elle permet également de véri­fier l’absence de contre-indi­ca­tion à la vac­ci­na­tion. Cette consul­ta­tion doit être tracée dans le dos­sier du patient. Il n’y a pas de délai imposé entre la réa­li­sa­tion de cette consul­ta­tion et la vac­ci­na­tion.

Si le patient n’est pas apte à donner son accord, la démar­che sera celle qui est menée de manière ordi­naire dans cette situa­tion, selon que le patient fait l’objet d’une mesure de pro­tec­tion ou non.

Consignes pour les soi­gnants :
- Le vaccin peut entraî­ner des effets secondai­res bénins dans les 48 pre­miè­res heures après la vac­ci­na­tion. L’admi­nis­tra­tion de para­cé­ta­mol peut être pro­po­sée.
- De rares acci­dents d’ana­phy­laxie ont été obser­vés dans les minu­tes sui­vant l’injec­tion. Il est donc néces­saire de détec­ter les per­son­nes à risque et de dis­po­ser sur place d’adré­na­line injec­ta­ble.
- docu­ments du minis­tère https://soli­da­ri­tes-sante.gouv.fr/IMG/pdf/vac­ci­na­tion_covid_affi­ches_ehpad_usld.pdf

Après l’annonce de la stra­té­gie de vac­ci­na­tion par le gou­ver­ne­ment jeudi 3 décem­bre, le porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI) Thierry Amouroux salue la déci­sion de renon­cer aux "vac­ci­no­dro­mes" mais sou­lève les inquié­tu­des des soi­gnants, faute de don­nées scien­ti­fi­ques publiées.
https://www.lade­pe­che.fr/2020/12/04/stra­te­gie-vac­ci­nale-on-est-un-peu-inquiets-reagit-le-syn­di­cat-des-infir­miers-9238345.php

Nous par­ta­geons plei­ne­ment les propos du Pr Alain Fischer, pré­si­dent du "conseil d’orien­ta­tion pour la stra­té­gie vac­ci­nale", dans son inter­ven­tion faite à la tri­bune de la confé­rence de presse du Premier Ministre le 3 décem­bre, à coté de Jean Castex

Lors du débat "La grande confron­ta­tion" orga­nisé le 8 décem­bre 2020 sur LCI inti­tulé "Vaccin : véri­tés et men­son­ges", David Pujadas rece­vait le minis­tre de la Santé, Olivier Véran, confronté aux ques­tions de 4 Français en direct sur le pla­teau, dont Thierry Amouroux, qui a pu l’inter­ro­ger sur les enjeux de la vac­ci­na­tion COVID19 (effet sur la pro­tec­tion indi­vi­duelle contre la mala­die, effet sur la trans­mis­sion,...) en par­ti­cu­lier de 39’ à 44’, puis de 58’ à 1h03, et enfin à 1h19
https://www.lci.fr/sante/video-covid-19-vaccin-deconfi­ne­ment-res­tric­tions-revi­vez-la-grande-confron­ta­tion-d-oli­vier-veran-sur-lci-2172165.html

En tant qu’infir­miers, nous connais­sons le béné­fice des 11 vac­ci­na­tions obli­ga­toi­res en France, et déplo­rons les dan­gers par­fois mor­tels que font courir aux plus fra­gi­les ceux qui refu­sent une vac­ci­na­tion contre la rou­geole. Nous invi­tons également les per­son­nes fra­gi­les ou âgées à se faire vac­ci­ner chaque année contre la grippe. Et les soi­gnants au contact des per­son­nes âgés ou por­teurs de mala­dies chro­ni­ques, à pra­ti­quer cette vac­ci­na­tion anti­grip­pale altruiste pour pro­té­ger leurs patients.

Toutefois, si en étant vac­ciné COVID19, cela nous trans­forme seu­le­ment en per­son­nes asymp­to­ma­ti­ques mais tou­jours conta­gieu­ses, cela pose ques­tion. C’est d’autant plus impor­tant pour nous parce qu’on tra­vaille avec des per­son­nes fra­gi­les. La vac­ci­na­tion pour nous est avant tout altruiste, mais si le vaccin COVID19 ne permet pas de contrô­ler la trans­mis­sion, c’est un pro­blème. Nous avons besoin de répon­ses scien­ti­fi­ques sur ce point.
https://www.euro­pe1.fr/sante/covid-19-les-soi­gnants-peu-enclins-a-se-faire-vac­ci­ner-4009389

Afin d’anti­ci­per les inten­tions des Français en matière de vac­ci­na­tion contre le COVID-19, Santé publi­que France, l’INSERM et le CNRS lan­cent une enquête en popu­la­tion géné­rale visant à mieux com­pren­dre l’adop­tion des mesu­res de pro­tec­tion et mesu­rer l’accep­ta­bi­lité à la vac­ci­na­tion contre le COVID-19 dans la popu­la­tion adulte âgée de 18 à 64 ans. Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers vous invite à répon­dre au ques­tion­naire en ligne (il prend envi­ron 15 minu­tes pour véri­ta­ble­ment vous lais­ser vous expri­mer sur les divers scé­na­rios) : http://sur­veyd.bilendi.com/survey/self­serve/53b/g001/bva?COVID=2# ?

Pathologies jus­ti­fiant une vac­ci­na­tion prio­ri­taire contre le COVID-19
● l’obé­sité (IMC 30 ), par­ti­cu­liè­re­ment chez les plus jeunes,
● la bron­cho­pa­thie chro­ni­que obs­truc­tive et l’insuf­fi­sance res­pi­ra­toire,
● l’hyper­ten­sion arté­rielle com­pli­quée,
● l’insuf­fi­sance car­dia­que,
● le dia­bète (de type 1 et de type 2),
● l’insuf­fi­sance rénale chro­ni­que,
● les can­cers et mala­dies héma­to­lo­gi­ques mali­gnes actifs et de moins de 3 ans,
● La trans­plan­ta­tion d’organe solide ou de cel­lu­les sou­ches héma­to­poïé­ti­ques,
● la tri­so­mie 21.

Par ailleurs, nous soi­gnants, nous esti­mons très péda­go­gi­que que les 42 mem­bres du gou­ver­ne­ment soient publi­que­ment vac­ci­nés par des méde­cins civils, AVANT nos anciens en #ehpad pour donner l’exem­ple. L’argu­ment des minis­tres de garder les vac­cins pour les plus fra­gi­les est pure­ment fal­la­cieux : pour des mil­lions de doses, on est pas à 42 injec­tions. Aux États-Unis, le pré­si­dent élu Joe Biden et les anciens pré­si­dents amé­ri­cains Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton se sont dits prêts à se faire vac­ci­ner publi­que­ment contre le Covid-19 afin d’encou­ra­ger leurs conci­toyens à en faire de même.
https://www.bfmtv.com/poli­ti­que/covid-19-pour­quoi-les-mem­bres-du-gou­ver­ne­ment-ne-se-feront-pas-vac­ci­ner-en-prio­rite_AN-202012040150.html

Le risque de mala­die aggra­vée asso­ciée à la vac­ci­na­tion (VAED) existe bel et bien dans la COVID-19 (comme en témoi­gnent les tra­vaux sur les vac­cins contre le SRAS). La sur­veillance risque d’être rendue com­plexe par plu­sieurs fac­teurs, dont le délai consi­dé­ra­ble habi­tuel­le­ment cons­taté entre la vac­ci­na­tion et la VAED (au moins 2 ans pour la dengue, par exem­ple) :
https://www.vidal.fr/actua­li­tes/26105-vac­cins-contre-la-covid-19-doit-on-s-inquie­ter-du-risque-de-mala­die-aggra­vee-chez-les-per­son­nes-vac­ci­nees.html

Enfin, à coté des vac­­cins, le SNPI estime impor­­tant de trou­­ver un médi­­ca­­ment contre le covid19,
- comme par exem­ple l’anti­bio­ti­que Clofoctol étudié par l’ins­­ti­­tut Pasteur de Lille :
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Covid19-et-Clofoctol-l-anti­bio­ti­que-teste-par-l-Institut-Pasteur-de-Lille.html
- ou les tra­vaux des cher­cheurs de l’Institut des scien­ces bio­mé­di­ca­les de la Georgia State University sur l’anti­vi­ral Molnupiravir, pou­vant agir sur la trans­mis­sion du virus
https://medi­calx­press.com/news/2020-12-oral-drug-blocks-sars-cov-trans­mis­sion.html
https://fr.news.yahoo.com/covid-19-mol­nu­pi­ra­vir-stop­per-trans­mis­sion-virus-24-h-133941842.html

COVID long à mani­fes­ta­tions tar­di­ves

En temps ordi­naire, la Food and Drug Administration FDA, res­pon­sa­ble des médi­ca­ments, exige six mois de suivi. Mais pour le COVID19 elle a consenti à réduire les délais à 2 mois.
Pourtant, com­bien de conta­mi­nés de mars/avril ont encore des signes de "COVID long" en décem­bre ?
https://www.fran­cet­vinfo.fr/sante/mala­die/coro­na­vi­rus/vaccin/vac­cins-contre-le-covid-19-com­ment-les-effets-secondai­res-poten­tiels-sont-ils-eva­lues_4202285.html

Le « COVID long » est défini par l’ensem­ble des mani­fes­ta­tions tar­di­ves sur­ve­nant après une infec­tion par SARS-CoV 2. La pré­va­lence du long COVID est inconnue mais cer­tains auteurs rap­por­tent que jusqu’à 10-15% des patients conti­nuent d’avoir des symp­tô­mes 3 semai­nes après le début de la mala­die.

Nous invi­tons un maxi­mum de per­son­nes à par­ti­ci­per à l’étude lancée sur le "Covid long", dans l’objec­tif de déve­lop­per un ques­tion­naire pour une mesure valide et fiable de l’évolution du COVID long : https://com­pare.aphp.fr/actua­li­tes/182-conse­quen­ces-a-long-terme-de-la-covid-19.html

Quelle logis­ti­que de vac­ci­na­tion

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI se féli­cite de la stra­té­gie gra­duée pro­po­sée par la HAS pour la vac­ci­na­tion COVID19 (voir ci-des­sous). Reste à savoir si l’inten­dance suivra, car au vu de la rapide pénu­rie de vaccin grip­pal cette année, on réa­lise que notre gou­ver­ne­ment s’est spé­cia­lisé dans la ges­tion des man­ques (de mas­ques, puis de tests, et aujourd’hui de vaccin grip­pal).

Le syn­di­cat des infir­miers estime indis­pen­sa­ble de s’appuyer sur les infir­miers libé­raux pour les per­son­nes fra­gi­les et la méde­cine du tra­vail pour les hos­pi­ta­liers.

A partir de la phase 2 pro­po­sée par la HAS, le SNPI est par­ti­cu­liè­re­ment méfiant sur l’orga­ni­sa­tion de "vac­ci­no­dro­mes" dans des gym­na­ses ou hall d’aéro­ports fermés comme en Allemagne. Le gou­ver­ne­ment a indi­qué le 3/12 ne pas y être favo­ra­ble, mais ils chan­gent d’avis sur tout (mas­ques, tests, écoles,...), donc nous res­tons vigi­lants.
Nous avons gardé un goût amer des déri­ves liées à la cir­­cu­­laire Hortefeux du 21 août 2009 rela­tive à la vac­ci­na­tion de masse pour H1N1, qui allait à l’encontre de nos pra­­ti­­ques pro­­fes­­sion­­nel­­les. Celle-ci orga­­ni­­sait en effet un frac­­tion­­ne­­ment des tâches.
Or, qu’une équipe soi­­gnante pré­­pare les injec­­tions, puis qu’une deuxième injecte et enfin qu’une troi­­sième équipe, admi­­nis­­tra­­tive, assure la tra­­ça­­bi­­lité à l’hôpi­­tal, cons­­ti­­tue une faute pro­­fes­­sion­­nelle : la même per­­sonne doit pré­­pa­­rer, injec­­ter et noter ce qu’elle a fait. Nous avions dénoncé cela lors de la Commission d’Enquête par­le­men­taire :
- http://www.assem­blee-natio­nale.fr/13/rap-off/i2226.asp#P689_235258
- http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Commission-d-enquete-H1N1-le-SNPI.html

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Par com­mu­ni­qué mis en ligne le 30 novem­bre 2020, la HAS affine ses recom­man­da­tions sur la prio­ri­sa­tion des popu­la­tions à vac­ci­ner contre la Covid-19. Cette stra­té­gie - par phase et par ordre de prio­rité - répond à un double objec­tif : réduire les hos­pi­ta­li­sa­tions et les décès et main­te­nir les acti­vi­tés essen­tiel­les du pays, par­ti­cu­liè­re­ment celles du sys­tème de santé pen­dant l’épidémie. Deux cri­tè­res prin­ci­paux ont été pris en compte par la HAS pour établir cette prio­ri­sa­tion  : l’exis­tence d’un fac­teur de risque indi­vi­duel de déve­lop­per une forme grave de la mala­die et l’expo­si­tion accrue au virus.

Le 28 juillet der­nier, la HAS avait publié des recom­man­da­tions pré­li­mi­nai­res sur la stra­té­gie vac­ci­nale contre la Covid-19 qui posait une pre­mière prio­ri­sa­tion des popu­la­tions à vac­ci­ner. Sur sai­sine du direc­teur géné­ral de la santé, la HAS actua­lise aujourd’hui son avis ini­tial, et affine la prio­ri­sa­tion des popu­la­tions à vac­ci­ner à partir des nou­vel­les don­nées dis­po­ni­bles  : évolution du contexte épidémique, pre­miè­res don­nées des can­di­dats vac­cins déjà dis­po­ni­bles ou atten­dues à court terme et allo­ca­tion limi­tée et pro­gres­sive des doses de vac­cins en France et en Europe.

Les pre­miers objec­tifs du pro­gramme de vac­ci­na­tion contre le Sars-Cov-2 seront de réduire la morbi-mor­ta­lité attri­bua­ble à la mala­die (hos­pi­ta­li­sa­tions, admis­sions en soins inten­sifs et décès) et de main­te­nir les acti­vi­tés essen­tiel­les du pays, par­ti­cu­liè­re­ment celles du sys­tème de santé pen­dant l’épidémie.

Pour que la stra­té­gie vac­ci­nale vise le contrôle de l’épidémie, il est néces­saire d’atten­dre que les études établissent la preuve que les vac­cins ont une effi­ca­cité pos­si­ble sur la trans­mis­sion du virus et que la dis­po­ni­bi­lité des vac­cins soit suf­fi­sante.

Ces recom­man­da­tions seront à actua­li­ser et à adap­ter en fonc­tion des don­nées sur chaque vaccin, de leur dis­po­ni­bi­lité effec­tive et des ten­sions éventuelles sur l’appro­vi­sion­ne­ment. La HAS rap­pelle qu’elle ne pré­co­nise pas, à ce stade, de rendre obli­ga­toire la vac­ci­na­tion contre la Covid-19.

Deux cri­tè­res de prio­ri­sa­tion : le risque de faire une forme grave de la Covid-19 et le risque d’expo­si­tion au virus

Afin d’établir la prio­ri­sa­tion des per­son­nes à vac­ci­ner à l’ini­tia­tion de la cam­pa­gne de vac­ci­na­tion, la HAS a mené une revue de la lit­té­ra­ture scien­ti­fi­que en vue d’iden­ti­fier les fac­teurs de ris­ques de formes graves, c’est-à-dire condui­sant à une hos­pi­ta­li­sa­tion ou au décès, ainsi que les fac­teurs de risque d’expo­si­tion en sec­teur pro­fes­sion­nel ou selon les modes d’héber­ge­ment.

Les deux fac­teurs de risque de formes graves les plus impor­tants sont l’âge avant tout, ainsi que la pré­sence de comor­bi­di­tés. La HAS retient les comor­bi­di­tés iden­ti­fiées dans les publi­ca­tions scien­ti­fi­ques comme à risque avéré d’hos­pi­ta­li­sa­tions ou de décès : obé­sité (IMC 30) en par­ti­cu­lier chez les plus jeunes, BPCO et insuf­fi­sance res­pi­ra­toire, hyper­ten­sion arté­rielle com­pli­quée, insuf­fi­sance car­dia­que, dia­bète de types 1 et 2, insuf­fi­sance rénale chro­ni­que, can­cers récents de moins de trois ans, trans­plan­ta­tion d’organe solide ou de cel­lu­les sou­ches héma­to­poïé­ti­ques et tri­so­mie 21. D’autres patho­lo­gies ou formes de han­di­cap pour­ront être inté­grées au fur et à mesure de l’acqui­si­tion des connais­san­ces.

Concernant le risque d’expo­si­tion, la HAS a établi au terme de son ana­lyse que les pro­fes­sion­nels les plus à risque sont les pro­fes­sion­nels de santé médi­caux, les para­mé­di­caux et auxi­liai­res médi­caux, les bran­car­diers ainsi que les tra­vailleurs sociaux et les per­son­nels du sec­teur des ser­vi­ces à la per­sonne sus­cep­ti­bles d’accueillir et d’être en contact avec des patients infec­tés par le SARS-CoV-2.

Une stra­té­gie par étape et par ordre de prio­rité

La HAS a élaboré une stra­té­gie vac­ci­nale pré­li­mi­naire, en com­men­çant par prio­ri­ser les per­son­nes les plus à risque de forme grave et les plus expo­sées au virus, pour tenir compte d’une arri­vée pro­gres­sive de doses de vac­cins au fil de l’année 2021. Elle iden­ti­fie ainsi cinq phases. Les trois pre­miè­res cou­vrent la phase cri­ti­que d’ini­tia­tion de la cam­pa­gne de vac­ci­na­tion et ont pour objec­tif de per­met­tre la vac­ci­na­tion de l’ensem­ble des per­son­nes à risque de forme grave de Covid-19 afin de réduire les hos­pi­ta­li­sa­tions et les décès et les per­son­nes qui sont for­te­ment expo­sées au virus. Les deux phases sui­van­tes devraient per­met­tre d’ouvrir lar­ge­ment la vac­ci­na­tion aux plus de 18 ans sans comor­bi­di­tés et seront pré­ci­sées au fur et à mesure de l’atteinte des objec­tifs des phases pré­cé­den­tes.

Première phase à l’arri­vée des toutes pre­miè­res doses

Compte tenu du nombre limité de doses qui seront dis­po­ni­bles au démar­rage de la cam­pa­gne de vac­ci­na­tion, la HAS recom­mande de vac­ci­ner en prio­ri­té ­des prio­ri­tés les per­son­nes âgées rési­dant en établissement d’héber­ge­ment pour per­son­nes âgées dépen­dan­tes (EHPAD) ou tout autre héber­ge­ment col­lec­tif. Représentant un tiers des décès, ce sont les pre­miè­res vic­ti­mes de la mala­die depuis le début de l’épidémie.

Parmi les pro­fes­sion­nels qui répon­dent au cri­tère d’expo­si­tion men­tion­nés plus haut, la HAS recom­mande de com­men­cer à vac­ci­ner dans cette pre­mière phase les pro­fes­sion­nels du sec­teur de la santé, du sec­teur médico-social et du trans­port sani­taire dont l’acti­vité ne doit pas être inter­rom­pue en période épidémique, en ciblant prio­ri­tai­re­ment ceux qui sont amenés à être en contact pro­longé et régu­lier avec des per­son­nes sus­cep­ti­bles d’être infec­tées par le Sars-Cov-2 et qui pré­sen­tent eux-mêmes un risque de forme grave (pro­fes­sion­nels de plus de 65 ans et/ou avec comor­bi­dité(s)). Il s’agit ainsi des pro­fes­sion­nels des EHPAD, des unités de soins de longue durée (USLD).

Deuxième phase cri­ti­que

Pour cette seconde phase - et dès lors qu’un nombre plus impor­tant de doses sera dis­po­ni­ble - la HAS recom­mande de vac­ci­ner les per­son­nes ayant plus de 75 ans, puis les per­son­nes de 65 à 74 ans ayant une comor­bi­dité, puis les autres per­son­nes de 65-74 ans. La HAS recom­mande par ailleurs de pour­sui­vre la vac­ci­na­tion des pro­fes­sion­nels du sec­teur de la santé, du médico-social et du trans­port sani­taire, en prio­ri­sant les pro­fes­sion­nels âgés de plus de 50 ans ou pré­sen­tant une comor­bi­dité, quel que soit leur mode/lieu d’exer­cice.

Troisième phase cri­ti­que

L’objec­tif reste la réduc­tion des hos­pi­ta­li­sa­tions et des décès. En com­plé­ment des per­son­nes ciblées aux pré­cé­den­tes phases qui n’auront pas encore pu être vac­ci­nées, la HAS pré­co­nise de vac­ci­ner l’ensem­ble des per­son­nes plus de 50 ans ou de moins de 50 ans mais à risque de forme grave du fait de leurs comor­bi­di­tés. Par ailleurs, à ce stade de la montée en charge de l’appro­vi­sion­ne­ment en vac­cins, outre la vac­ci­na­tion de l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels du sec­teur de la santé et du médico-social, la vac­ci­na­tion des pro­fes­sion­nels issus des sec­teurs indis­pen­sa­bles au fonc­tion­ne­ment du pays pourra être entre­prise et déter­mi­née par le gou­ver­ne­ment, sec­teurs de la sécu­rité ou de l’éducation par exem­ple.

Quatrième phase 

Les phases pré­cé­den­tes auront déjà permis de cibler les per­son­nes (pro­fes­sion­nels ou indi­vi­dus) les plus à risque. Durant cette qua­trième phase, il s’agit donc de vac­ci­ner les per­son­nes for­te­ment expo­sées au virus du Sars-Cov-2 et qui n’auraient pas été vac­ci­nées anté­rieu­re­ment (car moins de 50 ans et sans comor­bi­dité). Cela concerne notam­ment les pro­fes­sion­nels dont l’envi­ron­ne­ment de tra­vail favo­rise une infec­tion (contacts régu­liers du public, milieu clos...) ou les per­son­nes vul­né­ra­bles ou pré­cai­res ayant un pro­nos­tic moins favo­ra­ble en cas d’infec­tion par la Covid-19 (rési­dent en hôpi­tal psy­chia­tri­que, sans domi­cile fixe, déte­nus...).

Cinquième phase 

La HAS estime qu’à cette cin­quième phase - sous réserve que les allo­ca­tions de doses vac­ci­na­les auront été suf­fi­san­tes pour vac­ci­ner cha­cune des popu­la­tions prio­ri­tai­res – la vac­ci­na­tion des per­son­nes de plus de 18 ans et sans comor­bi­dité pour­rait alors être ini­tiée.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3221237/fr/vac­cins-covid-19-quelle-stra­te­gie-de-prio­ri­sa­tion-a-l-ini­tia­tion-de-la-cam­pa­gne

Voir également (arti­cle du 08.10.12) https://www.vidal.fr/actua­li­tes/25914-vac­cins-contre-la-covid-19-un-point-sur-les-essais-de-phase-iii-en-cours.html

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